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Tabac: pourquoi la lutte contre cette addiction reste si difficile

Un Belge sur cinq est fumeur, mais 60% d’entre eux déclarent vouloir arrêter. Pour les soutenir, la Fondation contre le cancer met à disposition des outils et plaide pour le remboursement des substituts nicotiniques.

Fumer n’est pas seulement une mauvaise habitude qui s’est installée par hasard. Il s’agit bel et bien d’une addiction, d’une dépendance. La nicotine, la substance qui en est responsable, fait partie du top 3 des produits les plus addictifs, juste après l’héroïne et le crack, et crée donc rapidement un état de manque physique. On devient également dépendant psychologiquement de la cigarette, car elle est rapidement associée à certaines habitudes, comme les soirées ou les moments stressants. Les conséquences sur la santé sont suffisamment connues. Des maladies cardiovasculaires au diabète ou aux troubles intestinaux chroniques, le tabagisme a un impact pernicieux sur une longue liste de pathologies. Le tabagisme actuel est également à l’origine de près de 30% des décès par cancer et des études montrent que deux fumeurs sur trois meurent prématurément.

Remboursement

Environ 3% des fumeurs parviennent à arrêter complètement de fumer seuls, mais la plupart d’entre eux ont besoin d’une certaine forme de soutien. L’approche combinée, qui associe différentes aides telles que les thérapies de remplacement de la nicotine (TRN) ainsi que des conseils psychologiques, donne les meilleurs résultats. Mais cela ne veut pas dire qu’elle porte toujours immédiatement ses fruits. En moyenne, un fumeur a besoin de 3 à 4 tentatives avant de se débarrasser définitivement de la cigarette.

L’un des principaux obstacles à l’arrêt du tabac semble encore être le coût. La Fondation contre le cancer se félicite de l’augmentation du prix des produits du tabac et de l’interdiction de fumer dans un nombre croissant de lieux, mais déplore que les substituts nicotiniques ne soient toujours pas remboursés. « Le remboursement de ces aides au sevrage tabagique n’est pas un luxe inutile », souligne la tabacologue Suzanne Gabriëls de la Fondation. Cette dernière fait campagne depuis deux ans pour que les firmes pharmaceutiques qui vendent ces substituts introduisent un dossier de remboursement auprès de l’INAMI, mais sans résultat jusqu’à présent.

Les médicaments anti-tabac remboursés sont de moins en moins utilisés. Par exemple, le médicament Champix n’est plus disponible depuis un certain temps et la recherche d’un vaccin anti-tabac a également été interrompue en raison de résultats négatifs.

Contrer l’envie de fumer

Les substituts nicotiniques se présentent sous la forme de patchs, de gommes à mâcher, d’inhalateurs, de sprays buccaux ou de pastilles et fournissent à l’organisme une dose de nicotine par une autre voie. La nicotine est ainsi absorbée plus lentement qu’avec la cigarette, ce qui la rend moins addictive et supprime l’envie de fumer. Mais ces substituts ne sont pas bon marché. L’idée est de les utiliser et de les abandonner progressivement, même si certains ex-fumeurs les utilisent parfois plus longtemps pour éviter les rechutes.

Le passage à l’e-cigarette ou à la vapoteuse peut également aider à renoncer à la cigarette, bien qu’elle contienne elle aussi des substances nocives et qu’il subsiste de nombreuses incertitudes quant à ses effets à long terme sur la santé. Dans son dernier rapport, le Conseil supérieur de la santé se montre prudent: l’e-cigarette peut être utilisée comme dispositif d’aide au sevrage tabagique et on estime qu’elle est nettement moins nocive que la cigarette. Ne pas fumer du tout reste l’option la plus saine.

Outre le sevrage physique, il faut aussi se débarrasser psychologiquement d’une habitude ancrée depuis des années. C’est souvent encore plus difficile car cela implique un changement de comportement et de mode de vie. Les tabacologues peuvent vous aider en remplaçant consciemment ces habitudes, comme fumer une cigarette après un repas ou une tasse de café, par d’autres activités, comme une promenade ou une corvée à la maison. Ils enseignent également d’autres techniques permettant de gérer le stress sans l’aide d’une cigarette.

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