La septicémie fait plus de victimes que les accidents de la route et pourtant elle reste méconnue
À peine un Belge sur cinq sait ce qu’est la septicémie – à savoir une réaction extrême du système immunitaire face à une infection – et comment la reconnaître. Pourtant, la septicémie fait plus de victimes que le cancer du sein ou les accidents de la route.
L’association de patients Sepsibel milite depuis longtemps pour une meilleure sensibilisation et une plus grande connaissance des symptômes de la septicémie. Selon une enquête récente réalisée par iVOX, deux Belges sur trois n’ont jamais entendu parler de cette pathologie. Seulement 18% d’entre eux savent précisément de quoi il s’agit. De plus, des disparités régionales marquantes ont été constatées : en Flandre, un quart des sondés sont capables d’identifier la septicémie, contre 15% à Bruxelles et à peine 6% en Wallonie.
Une confusion importante persiste, beaucoup associant encore la septicémie à un simple empoisonnement du sang, ce qui en minimise la gravité.
Que se passe-t-il?
La septicémie est une réponse excessive du système immunitaire à une infection courante. Lorsque cette réaction inflammatoire dérape, le corps perd le contrôle, avec des conséquences potentiellement fatales. Ce phénomène peut toucher pratiquement tout le monde, après une infection par une bactérie, un virus, un champignon ou autre agent pathogène. Les personnes au système immunitaire affaibli ou venant de subir une intervention chirurgicale sont particulièrement à risque.
Voici comment la reconnaître
Les symptômes de la septicémie sont variés et peuvent inclure: une somnolence marquée, des frissons intenses, de la fièvre, des douleurs, un rythme cardiaque rapide, une pression artérielle basse, une difficulté à uriner, des troubles respiratoires ou encore des taches bleutées ou violacées sur la peau.
Environ 20% des patients succombent à la maladie, tandis que 40% souffrent de séquelles graves comme l’amputation de membres, des lésions organiques, une fatigue chronique ou des difficultés respiratoires. En Belgique, les chiffres sont alarmants: chaque année, environ 41.000 personnes contractent une septicémie, dont plus de 7.600 en meurent.
Tueur silencieux
En l’absence de traitement rapide, la septicémie peut entraîner une défaillance de plusieurs organes, un choc septique, voire la mort. L’urgence est capitale, comme le témoigne Ilse Malfait, survivante de la septicémie et auteure d’un livre bouleversant sur son expérience. « La septicémie est l’un des plus grands tueurs silencieux au monde et peut s’avérer fatale si elle n’est pas détectée et soignée rapidement.
Chaque heure compte. Le manque de sensibilisation et de connaissances sur cette maladie peut véritablement coûter des vies. En mettant l’accent sur la prévention et un diagnostic précoce, de nombreux décès pourraient être évités. Il est essentiel non seulement de connaître la septicémie, mais aussi de prendre conscience de sa gravité. Il devient urgent de sensibiliser davantage le public afin que chacun puisse réagir à temps. »
Plan d’action national
À la suite des campagnes lancées en début d’année, le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, a commandé un rapport scientifique en vue d’établir un plan national de lutte contre la septicémie. Sous la direction de l’infectiologue Prof. Erika Vlieghe (UZA), un groupe d’experts a rédigé ce rapport, qui propose des lignes directrices pour le dépistage et le traitement précoces, ainsi que des actions de prévention et d’information. Il préconise également une vaste campagne de sensibilisation à l’échelle nationale, tant pour le grand public que pour la formation continue des professionnels de santé.
Plus d’infos: www.sepsibel.be
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