Burn-out, pourquoi les quinquas et les ouvriers sont en première ligne
Plus d’un million de travailleurs belges sont potentiellement touchés par le burn-out. Outre le stress du boulot, les personnes subissent une charge mentale très lourde dans leur sphère privée.
Une étude réalisée par Securex* montre que 28,3% des travailleurs en Belgique sont exposés à un risque de burn-out. Cela concerne près de 1,2 million de personnes, dont près de la moitié sont déjà dans la zone rouge du burn-out, soit plus d’un demi-million d’individus.
« Le nombre total de travailleurs exposés au risque de burn-out est resté plus ou moins stable depuis 2021, détaille Heidi Verlinden, research project manager chez Securex. Cependant, nous observons une distinction marquée dans l’évolution de ce risque entre les ouvriers et les employés, ainsi que dans certaines tranches d’âge. »
Un ouvrier belge sur 3 dans la zone à risque
Les ouvriers constituent désormais un groupe hautement à risque. En 2024, près d’un ouvrier sur trois se trouve désormais dans la « zone à risque de burn-out » (32,9 %), soit près d’un quart de plus (+23,7 %) qu’en 2021, où ce pourcentage s’élevait à 26,6 %. Cela concerne au total environ 443.000 ouvriers. Chez les employés, Securex observe une tendance inverse : le pourcentage a diminué de 10,2 %, passant de 29,5 % à 26,5 %, soit tout de même un groupe très important de 592.000 employés.
Quelles sont les causes de l’augmentation du risque de burn-out chez les ouvriers ? L’étude souligne que « l’automatisation et la monotonie croissantes affectent le risque de burn-out. » Les ouvriers ont souvent des tâches très encadrées, avec des procédures strictes à respecter. Ce manque d’autonomie et de contrôle sur leur travail contribue à un sentiment de frustration, propice au burn-out.
Par ailleurs, la charge privée des ouvriers est restée stable depuis 2021, alors que celle des employés a connu une amélioration significative.
La charge émotionnelle d’ordre privé
En matière de burn-out, les causes ne sont pas uniquement professionnelles. Par exemple, deux tranches d’âge, toutes catégories professionnelles confondues, sont plus concernées par le burn-out que d’autres. Les trentenaires (30-39 ans) présentent le risque de burn-out le plus élevé, s’élevant à 35,8 % en 2024. Selon l’analyse de Securex, cette tranche d’âge rencontre en moyenne davantage de conflits de rôles sur le lieu de travail. Ils sont aussi plus souvent confrontés au micro-management de la part de leurs supérieurs. La charge mentale dans la sphère privée est également plus importante, en raison de la garde de jeunes enfants, par exemple.
Les 50-54 ans
Il est intéressant de noter que Securex constate également une augmentation significative du risque de burn-out chez les jeunes quinquagénaires (50-54 ans) par rapport à 2021. Là encore, les causes potentielles de cette augmentation se situent tant dans la sphère privée, avec les tâches de soins que cette tranche d’âge assume pour leurs parents plus âgés, que sur le lieu de travail.
Les tâches de soins peuvent être exigeantes émotionnellement et physiquement, entraînant une surcharge qui s’ajoute aux autres engagements. De plus, ces travailleurs subissent une pression professionnelle importante liée à la nécessité de maintenir un haut niveau de performance et d’adaptabilité dans un environnement en constante évolution.
Les 4 symptômes fondamentaux du burn-out:
1. Épuisement physique et mental
2. Éloignement mental : prise de distance par rapport au travail
3. Perte de contrôle cognitive : problèmes de mémoire ou difficultés de concentration
4. Réactions émotionnelles intenses telles que des crises de colère ou des crises de larmes
* Cette étude a été réalisée par RH Securex et le professeur émérite Hans De Witte, sur la base du Burnout Assessment Tool développé par la KU Leuven. Un échantillon représentatif de 1 442 travailleurs belges a été interrogé.
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