L’art au service de la santé mentale
Et si les œuvres d’art avaient un pouvoir sur notre santé mentale? Le peintre français Guillaume Bottazzi, qui a installé son atelier en Belgique depuis plus de dix ans, est reconnu comme un pionnier de la neuro-esthétique. Petit coup d’œil sur les bienfaits de l’art sur notre bien-être.
En Belgique, on estime qu’environ 1 à 1,7 millions de personnes vont présenter une dépression au cours de leur vie. Au-delà des traitements médicamenteux, certaines thérapies insoupçonnées peuvent aider à lutter contre le stress. C’est notamment le cas de la neuro-esthétique, une branche de la neurobiologie. Mais en quoi cela consiste et quels sont les pouvoirs de l’art sur la santé mentale?
L’art comme thérapie contre la dépression
Et si l’art contribuait à nous mettre dans une bonne énergie au quotidien, nos dopait? Et si l’art avait le pouvoir de nous mettre de bonne humeur et agissait comme un médicament qui rend plus fort et plus heureux? Selon Guillaume Bottazzi, l’un des pionniers en la matière, les œuvres d’art activent nos neurotransmetteurs qui produisent de la dopamine, du plaisir. Elles réduisent notre anxiété et favorisent la production de la sérotonine, une substance que l’on trouve dans les antidépresseurs. Bref, vivre avec de l’art nous permet de réfléchir, de penser, de nous réconforter, de favoriser les échanges entre les personnes et d’évoluer avec une œuvre.
Pour constater cela, l’artiste se base sur la neuro-esthétique. Cette discipline consiste à observer les flux dans notre cerveau confronté à des expériences sensorielles. « L’humain est un être très poreux et nous devrions avoir une approche plus globale concernant les difficultés que nous rencontrons au cours de notre vie », explique-t-il. « Nous devrions améliorer les ingrédients qui se trouvent autour de nous, et croyez-le ou pas, mais notre environnement a la faculté de modifier notre métabolisme et il est souvent la cause de nos troubles. »
Ainsi, tenir compte des mécanismes du cerveau afin de proposer des expériences esthétiques semble aujourd’hui parmi les plus sérieuses pistes et des plus adaptées afin d’améliorer notre santé mentale.
Toutes les œuvres d’art n’ont pas les mêmes effets
Toutes les œuvres d’art n’ont pas les mêmes effets, selon le neurobiologiste Semir Zeki. Par exemple, un tableau de Lucian Freud active l’amygdale, une zone du cerveau liée à la peur. Alors que les peintures de Jean Dominique Ingres activent des zones qui sont les même que la reconnaissance du beau, celles aussi liées au sentiment amoureux et au désir. Or, quand les gens regardent une personne ou un objet qu’ils désirent, ils utilisent les mêmes régions du cerveau que le beau: le cortex orbitofrontal. Il joue un rôle dans la prise de décision et la motivation. Il est impliqué dans le système de récompense et dans la régulation des réactions émotionnelles.
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