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Laides et mauvaises pour la santé : comment éviter les moisissures à l’intérieur en hiver ?

Pour conserver la chaleur à l’intérieur, nous avons tendance à moins aérer les maisons en hiver. De quoi créer un environnement à la fois chaud et humide, propice au développement des moisissures. Quelles mesures prendre pour prévenir et empêcher l’apparition de taches de moisi ?

Les maisons anciennes étaient autrefois pleines de courant d’air, et ce n’était finalement pas totalement une mauvaise chose : en hiver, l’air glacé pénétrant sous les portes, les fenêtres et par le toit faisait certes chuter la température à l’intérieur, mais il permettait aussi une évacuation facile et naturelle de l’humidité. De nos jours, les logements sont de mieux en mieux isolés, avec des portes et fenêtres de plus en plus hermétiques : si l’habitation ne dispose pas d’une ventilation mécanique (VMC), l’air a tendance à stagner à l’intérieur, surtout durant les périodes froides où on a tendance à se calfeutrer… Il n’est alors pas rare de voir apparaître des moisissures sur certains murs et bords de fenêtre.

En plus d’être inesthétiques, ces taches noirâtres sont également mauvaises pour la santé : les moisissures sont des champignons microscopiques qui, pour se reproduire, émettent des spores dans l’atmosphère. En polluant l’air intérieur, ces dernières sont susceptibles de provoquer des irritations allergiques, mais aussi des maux de tête, une fatigue inexpliquée, de la toux voire une irritation des muqueuses.

Chasse à l’humidité

Pour limiter les risques, il faut bien garder en tête que, pour se développer, les moisissures ont besoin de trois éléments : de la chaleur, de l’humidité et des nutriments. S’il est impossible de se passer de chauffage ou d’enlever toutes les poussières dont se nourrissent les moisissures, il existe en revanche des conseils assez simples pour limiter l’apparition des zones humides dans la maison. Les premières mesures visent à limiter l’hygrométrie (le taux d’humidité) au sein de la maison.

1. Aérez !

Aérer sa maison quotidiennement est indispensable, même en hiver. La bonne nouvelle, c’est que plus l’air est froid, plus il est sec. En d’autres termes, en hiver, quelques minutes suffisent pour faire chuter le taux d’humidité à l’intérieur. L’idéal, pour limiter au maximum le refroidissement de la maison, est d’ouvrir un maximum de fenêtres pendant 5 à 10 minutes, pour créer un gros courant d’air, deux fois par jour. De ce fait, les murs intérieurs, dont l’inertie thermique est bien plus forte que celle de l’air, n’auront pas le temps de se refroidir et contribueront à réchauffer l’air une fois les fenêtres refermées.

2. Vérifiez toutes les évacuations d’air.

Les hottes de cuisine ou les extracteurs des toilettes et des salles de bain ont tendance à s’encrasser avec le temps, ce qui diminue leur efficacité. Songez à les nettoyer au moins une fois par an : vous serez surpris de la poussière agglomérée dans le ventilateur et le conduit !

3. Le problème du linge.

Impossible de faire sécher le linge dehors quand il pleut presque non-stop… S’il faut bien se résoudre à rentrer l’étendoir, autant y étendre un linge le moins humide possible. Pour autant que les vêtements le permettent (les textiles les plus fragiles ont horreur de ça…), il suffit de faire un double essorage ou d’opter pour un programme « temps pluvieux » sur sa machine. Le linge sera dès lors moins humide à sa sortie et séchera d’autant plus vite. C’est moins écologique, mais vous pouvez aussi opter pour le sèche-linge pour vos draps, serviettes de bain…

4. Evitez les chauffages d’appoint produisant de l’humidité.

En plus de rejeter des polluants, les chauffages d’appoint au pétrole rejettent également de la vapeur d’eau dans l’air ambiant. Si un supplément de chauffage est nécessaire à certains endroits de la maison, optez plutôt pour un chauffage électrique ou, encore mieux, électrique de type radiant : en chauffant les surfaces plutôt que l’air, celui-ci limite les risques de condensation dans la pièce.

5. Utilisez un déshumidificateur.

Dans les pièces plus humides à cause de leur fonction (buanderie, par exemple), un petit déshumidificateur peut capter l’excédent d’humidité. Il n’est généralement pas indispensable d’opter pour un appareil très cher : les petits boîtiers, où l’humidité est capturée par des sels avant d’être transformée en saumure, suffisent souvent.

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À l’affût de la condensation

Pour que les moisissures puissent pousser, il faut que l’humidité ambiante excessive se condense sur une surface, créant un milieu propice à leur croissance. C’est d’ailleurs pour cela que les moisissures auront tendance à s’agglomérer sur des pans de mur froids ou des bords de fenêtre, là où la vapeur redevient liquide. Là encore, il existe des techniques pour limiter cette condensation.

1. Maintenez une température (relativement) constante dans la maison.

Les variations de température fortes favorisent la condensation. Mieux vaut chauffer un peu moins sa maison (18°C semble un bon compromis) mais constamment, même en l’absence d’occupants, que de couper totalement le chauffage avant de partir au travail et de le rallumer sur 19-20°C le soir.

2. Songez aux ponts thermiques lors des rénovations.

L’isolation a posteriori d’une maison ancienne est généralement moins efficace que dans une nouvelle construction. Elle est surtout moins homogène, sauf quand elle enveloppe tout le bâtiment par l’extérieur : bien souvent, des zones (très) bien isolées côtoient des poutres ou des coins de mur qui le sont beaucoup moins et qui, en créant un pont thermique avec l’extérieur, sont bien plus froids en hiver.  Cette différence de température entre surfaces favorise la condensation, principalement à la jonction entre zones isolées et non/peu isolées. Il faut donc y réfléchir à deux fois avant d’entreprendre des travaux d’isolation : il vaut parfois mieux opter pour des matériaux isolants un peu moins efficaces, pour limiter les écarts de température des surfaces, ou faire appel à un professionnel.

Des indices mais pas de moisissure visible ? Investiguez toujours !

Si la moisissure n’est pas toujours directement visible, une odeur terreuse tenace, un mur qui se décolore légèrement ou un papier peint qui gondole un peu… sont des indices qui ne trompent pas. La moisissure peut se cacher derrière le papier peint, un carrelage, un faux plafond ou dans certaines cavités. En cas de doute, mieux vaut prendre le temps de chercher et agir au plus vite, le cas échéant. Au moins la moisissure sera étendue, au plus elle sera facile à traiter.

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Le mur est noir ? Agissez !

Si ces conseils préventifs sont insuffisants pour prévenir l’apparition de moisissures, il reste possible d’agir après leur apparition…

1. Dès que vous constatez la présence de moisissures, cherchez à identifier la cause du problème. La moisissure provient bien souvent d’un taux d’humidité intérieur trop élevé, mais ce n’est pas toujours la (seule) cause. Il convient donc de vérifier qu’il n’existe pas de fuite ou problème structurel (gouttière bouchée ou pont thermique, par exemple) à proximité. Il suffit parfois d’une petite réparation pour venir à bout du problème.

2. Nettoyez la moisissure. Si la tache fait moins d’1m², ou qu’elle est constituée de trois plaques, chacun de moins d’1m² et ne dépassant pas 3m² au total, il est tout à fait possible de traiter soi-même la moisissure, moyennant quelques précautions. Au-delà, il pourrait être utile de faire appel à un spécialiste : la diffusion des spores lors du nettoyage ou l’usage d’un produit antifongique sur une grande surface sans protections adaptées pourrait être dommageable pour la santé. Tentez d’abord de nettoyer la surface à l’aide de détergent/de vinaigre blanc et d’eau chaude. Seulement si ce n’est pas efficace, optez pour un produit destructeur de moisissure (souvent en spray) en respectant bien les instructions du fabricant. L’eau de javel, le peroxyde d’hydrogène et l’ammoniac sont des méthodes efficaces, mais à éviter, à cause de leur toxicité. Elles pourraient aussi abîmer les surfaces. Dans tous les cas, portez des gants de caoutchouc, un masque et des lunettes de protection, pour limiter l’exposition aux spores et aux produits. Pensez aussi à bien aérer la pièce pendant et après le nettoyage.

3. Repeignez éventuellement avec une peinture hydrofuge. Après nettoyage, s’il n’est pas possible d’agir suffisamment en amont sur les raisons d’apparition de la moisissure, à savoir l’humidité intérieure et la condensation (voir plus haut), il est toujours possible de repeindre la zone concernée au moyen d’une peinture anti-humidité. Celle-ci contient souvent des fongicides/algicides et crée une barrière limitant ou retardant la réapparition des moisissures. Elle n’est toutefois pas exempte de défaut, empêchant le mur de respirer en créant une barrière hydrofuge.  

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