
“Vous ne savez même pas combien gagne votre partenaire de vie !”
Le salaire de son conjoint reste un mystère pour une part non négligeable des Belges, particulièrement en Wallonie. Une étude récente met en lumière la persistance du « Salary-Tabou » au sein même du couple.
Parmi les Belges francophones, un sur cinq (20%) ne connaît pas le salaire de son partenaire. À l’échelle nationale — les néerlandophones communiquant davantage sur ce sujet au sein du couple — environ 12% des personnes vivant avec un partenaire salarié ignorent ce que l’autre gagne.
C’est ce qui ressort d’une étude menée par Partena Professional et le professeur en économie du travail Stijn Baert. Elle révèle que le « Salary-Tabou » reste bien ancré en Belgique. Ce terme désigne la gêne ou la réticence à parler ouvertement de son salaire, tant dans la sphère professionnelle que personnelle. Il ne s’agit pas d’un manque de curiosité, loin de là, mais plutôt d’un malaise à aborder ce sujet.
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Révéler son salaire à ses amis, une question d’âge
Entre potes, on n’aime pas trop également parler de son salaire. « Nous observons un fossé générationnel lorsqu’il s’agit du cercle d’amis. Deux travailleurs belges sur trois (70 %) ignorent ce que gagne leur meilleur ami. Mais chez les moins de 35 ans, ce pourcentage chute à 59% », explique Yves Stox, de Partena Professional.
« En ce qui concerne le ‘Salary-Tabou’ dans la sphère privée, en revanche, il n’y a pas de différences significatives entre les hommes et les femmes, ni selon le niveau de formation. »
Directive européenne, la fin du secret salarial entre collègues
Rappelons que le Parlement européen a adopté en mai 2023 la « directive sur la transparence des rémunérations », qui imposera aux employeurs, d’ici 2026, de mentionner les salaires dans les offres d’emploi.
Objectif : garantir l’égalité salariale à travail égal et réduire l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes.
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