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Absentéisme en hausse en Belgique: un travailleur sur 12 malade chaque jour en 2024

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

De nouveaux chiffres du prestataire de services RH Securex montrent que l’absentéisme de longue et moyenne durée a de nouveau atteint des niveaux records en 2024.

Fatigue, burn-out, pression, solitude: l’absentéisme pour cause de maladie n’a jamais été aussi élevé en Belgique. Selon le baromètre 2024 de Securex, 8,57 % des travailleurs étaient absents lors d’une journée de travail moyenne, pour cause de maladie. Ce chiffre bat un nouveau record. Et derrière ce pourcentage, ce sont surtout les absences de moyenne et longue durée qui inquiètent.

L’absentéisme de longue durée explose

3,39% des travailleurs belges étaient absents depuis plus d’un an en 2024, soit une hausse de 6,6% en deux ans. Dans certains secteurs, les chiffres sont encore plus inquiétants :

  • Titres-services: 11,10 % des travailleurs absents depuis plus d’un an (+21 % en deux ans)
  • Soins de santé: 4,56 % (stable mais à un niveau record)

Des métiers physiquement exigeants, peu flexibles et souvent sous pression. Le manque de soutien et de gestion du personnel y aggrave encore la situation. « Nous constatons qu’il y a plus de 10.000 postes vacants dans le secteur des soins. La charge de travail continue donc d’augmenter, ce qui accroît à nouveau le risque d’absences de longue durée », ajoute Stephanie Heurterre, Senior HR consultant chez Securex.

Des différences selon la taille des entreprises

Outre le lien avec le type de secteur, Securex observe également une corrélation entre la taille de l’organisation et le taux d’absentéisme. Les organisations de 500 à 999 salariés affichent un taux record d’absentéisme de longue durée: 5,95%, avec une hausse de 17% en un an. Un chiffre qui interpelle: plus la structure est grande, plus la désorganisation peut avoir un impact sur la santé du personnel.

Le mal-être touche aussi bien les 50+...

Chez les plus de 55 ans, près de 9% des travailleurs sont absents de longue durée. Pourtant, ce n’est plus uniquement une question d’âge: l’absentéisme progresse aussi chez les plus jeunes, preuve que le mal-être est transversal.

... que les plus jeunes

L’absentéisme de moyenne durée (de 1 mois à 1 an) augmente en effet de façon spectaculaire chez les jeunes: +21 % en deux ans chez les moins de 40 ans. Cela révèle une tendance de fond: les travailleurs tombent malades plus jeunes, pour plus longtemps.

Le risque de burn-out reste élevé. La sédentarité, la numérisation et le manque de perspectives aggravent la situation. « Ce phénomène est également influencé par les employeurs qui n’investissent pas suffisamment dans une structure organisationnelle appropriée au bien-être de leurs collaborateurs, offrant peu d’opportunités de formation, une direction incompétente ou un manque d’autonomie », explique Elisabeth Van Steendam, Manager Wellbeing chez Securex.

La prévention, clé pour éviter l’enlisement
Les experts tirent la sonnette d’alarme: l’absence prolongée peut mener à une exclusion définitive du marché du travail, faute de réintégration. Securex appelle à une action rapide:
– Investir dans le bien-être et la prévention en entreprise
– Suivre activement les travailleurs dès le début de leur absence
– Encourager la réintégration progressive
« Il est important que les organisations comprennent que miser sur le bien-être de leurs travailleurs peut avoir des conséquences concrètes et positives: en plus de prévenir les absences, cela améliore la motivation et la productivité », conclut Christine Nauwelaers, consultante HR Wellbeing chez Securex.

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