Sport et méditation pour surmonter les symptômes de Parkinson
Les pratiques sportives et artistiques, mais aussi la sophrologie, la méditation, le Qi Gong (gymnastique traditionnelle chinoise) permettent d’améliorer sensiblement la qualité de vie des personnes atteintes de Parkinson, met en avant l’Association Parkinson francophone et germanophone belge (APK). Ces traitements non médicamenteux peuvent même stimuler la sécrétion de dopamine, qui fait défaut aux patients et patientes.
Parkinson est une maladie lentement progressive qui limite l’autonomie de la personne atteinte. Les symptômes sont l’altération du mouvement, de la marche et de l’équilibre, mais aussi des troubles du sommeil, des douleurs et une tendance dépressive. Ce qui manque aux parkinsoniens, c’est la dopamine, le neurotransmetteur du plaisir et du mouvement, comme l’explique le neurologue et président de l’APK, Gianni Franco.
Aujourd’hui, six millions de personnes sont atteintes de Parkinson dans le monde et ce nombre devrait pratiquement tripler d’ici 2040 pour atteindre 17 millions. Des moyens de détection précoce plus efficaces expliquent en partie cette hausse, mais les facteurs environnementaux jouent un rôle déterminant aussi. Pesticides et autres particules fines fonctionnent comme des déclencheurs de la maladie lorsqu’ils s’associent à une sensibilité génétique chez l’individu. Si elle touche majoritairement des personnes âgées, Parkinson frappe aussi de plus en plus de personnes de moins de 50 voire 40 ans.
Un traitement non médicamenteux
Cette année, l’Association Parkinson a décidé de mettre l’accent sur les interventions non médicamenteuses, après avoir abordé les innovations thérapeutiques médicamenteuses l’an dernier.
« Nous souhaitons insister sur les ‘arts émergents’ comme la méditation, la sophrologie, l’hypnose, etc., ainsi que sur les activités sportives et artistiques, qui permettent d’améliorer le bien-être et l’autonomie des patients », indique le Dr Gianni Franco.
Cette démarche s’inscrit dans la mouvance NPIS (pour Non Pharmacological Intervention Society), une organisation qui rassemble des représentants du monde médical et scientifique d’une part, et des praticiens des arts émergents d’autre part. L’objectif est de « trouver un terrain commun pour se faire confiance et pouvoir aider le patient », selon le Dr Franco.
Le sport et les activités artistiques, par exemple, permettent d’augmenter la sécrétion de dopamine, explique-t-il. « Le sport, c’est l’épanouissement moral, la valorisation ainsi que la réduction de la sédentarité et de ses complications. Au niveau cérébral, l’activité physique augmente les interconnexions neuronales (synapses) et donc la plasticité cérébrale et la capacité de faire face aux défis de la vie. »
Le sport permet aussi de réduire les phénomènes oxydatifs et inflammatoires du cerveau qui contribuent à Parkinson.
L’APK lancera d’ailleurs le 15 avril, à l’occasion des célébrations pour le 25e anniversaire de l’association, ses nouveaux centres « Park’in Move » destinés au soutien des parkinsoniens dans leur pratique sportive. Parrainée par le pongiste Jean-Michel Saive, la mouvance se déclinera dans chaque province francophone et germanophone.