Ces applications qui simplifient la vie
Plus besoin d’être devant son PC pour encoder ses factures. Ou quand les innovations technologiques « simplifient » la vie. Mais est-ce sécurisé ?
C’est toujours très contraignant d’avancer de l’argent, commente Mathilde. J’ai acheté le cadeau des 75 ans de papa: une montre à 350 ?. Et comme d’habitude, ça a été la galère pour réclamer la part de chacun. Ils n’ont pas de liquide. Ils mettent trop de temps à faire leur virement. Pfff, j’ai envie de dire: il faut vivre avec son temps. Les app, c’est utile. » Par » app « , il faut entendre les applications, ces programmes qui sont installés sur les smartphones.
COMMENT PAYER?
Mathilde aurait pu être remboursée au moyen d’une application en choisissant » recevoir » sur son GSM et en introduisant le montant désiré. Un code QR unique serait ensuite apparu sur son smartphone. Les membres de sa famille n’auraient plus eu qu’à scanner le QR et introduire leur code PIN pour régler leur dette. Ecrit comme ça, cela peut paraître chinois, mais dans chaque banque, des conseillers prennent le temps de tout expliquer. Car la digitalisation des clients, de tous les clients, est devenue un objectif majeur pour toutes les institutions bancaires. Nous verrons pourquoi plus loin.
« Notre application a du succès « , lance Nathalie Vandepeute, la patronne de Bancontact Payconiq (solutions de paiement mobile qui couvrent tout le marché belge). Une telle application permet de se faire rembourser une note de restaurant après un repas entre amis, de payer sans contact dans un commerce ou sur un marché et de régler ses achats en ligne.
« Nous avons enregistré 34 millions de paiements mobiles l’an passé, précise Nathalie Vandepeute. Cela représente une augmentation de 100 % sur une année. Les paiements » peer-to-peer « , c’est-à-dire entre utilisateurs, ont, eux, effectué un véritable bond en avant de 191 %, pour passer à 5,7 millions. » Les petits commerçants aussi le ressentent. » Il y a quelques mois, presque personne ne payait avec son smartphone. Aujourd’hui, près de 10% de mes clients sortent leur téléphone au moment de régler leurs achats « , raconte un libraire.
Désormais, un utilisateur moyen consulte son compte 22 fois par mois via une application mobile, selon Febelfin, la Fédération belge du secteur financier. Les services bancaires mobiles connaissaient une véritable explosion avec désormais quelque sept millions d’abonnements.
IL FAUT SE FAIRE UNE RAISON, LA BANQUE DE PAPA EST EN VOIE DE DISPARITION.
Comment expliquer cet engouement récent ? Toujours selon Febelfin qui a commandé une étude sur le sujet, il apparaît que 65 % des utilisateurs indiquent qu’ils ont une bien meilleure vision de leur situation financière aujourd’hui qu’avant grâce à l’avènement des applications bancaires. Trois utilisateurs sur quatre se disent assez contents, voire totalement satisfaits de la convivialité et des possibilités de leurs applications bancaires. Selon une autre étude, commandée par ING cette fois, les différentes applications bancaires feraient gagner en moyenne deux heures par mois à leurs utilisateurs. Gagner deux heures, vraiment ? Difficile de vérifier cette affirmation, disons qu’il n’est plus nécessaire de s’installer devant son ordinateur avec son lecteur de cartes bancaires pour encoder ses virements. Et encore moins de passer aux machines du sas de la banque. Seuls 7 % de tous les virements sont encore effectués auprès d’un guichet de self-banking.
ACHETER DES FONDS OU FAIRE LE PLEIN
On s’identifie désormais en un rien de temps grâce à la reconnaissance digitale ou faciale de son GSM. Les app autorisent alors le paiement sans contact, le règlement d’une facture électronique ou un virement papier en le scannant.
Chez Belfius, la banque qui propose la meilleure app bancaire selon Sia Partners (cabinet de conseil en intelligence artificielle), l’application permet aussi ouvrir un compte d’épargne, d’acheter des fonds de placement, de souscrire des assurances, de simuler un crédit, d’ouvrir un compte courant, de consulter le solde de ses titres-services, d’acheter des tickets de transports, etc.
Les possibilités des app semblent immenses. Avec l’app KBC/CBC, les automobilistes entrent et sortent du réseau de parking Q-Park grâce à la reconnaissance de leur plaque d’immatriculation. Le paiement se fait de manière automatique. Des app vous autorisent aussi à faire le plein sans carte dans les stations-service des réseaux Lukoil ou Q8. L’appli de Bpost permet de consulter vos correspondances avec des administrations.
De son côté, BNP Paribas Fortis a lancé une version multi bancaire de son application. Un client peut consulter en temps réel le solde et l’historique des transactions de tous ses comptes à vue et d’épargne qu’il détient auprès d’autres... banques. » Aujourd’hui, un client de BNP Paribas Fortis sur quatre possède également un compte dans une autre banque « , détaille Michael Anseeuw, responsable retail banking chez BNP Paribas Fortis.
Ok, mais pourquoi les banques consacrent-elles autant d’énergie à développer toutes ces applications ? D’une part, c’est évidemment pour épouser la course au progrès. Personne ne veut rater le train en marche. Mais d’autre part, malgré les investissements colossaux consacrés à la digitalisation, l’objectif est bien de réaliser des économies à moyen terme. Et ce, en automatisant toute une série de démarches administratives non rentables. Que ça plaise ou non, il faut se faire une raison. La banque de « papa » avec ses guichetiers et ses virements papier est en sursis. Les app représentent le nouveau canal marketing pour atteindre les clients.
Google Pay / Apple Pay, c’est quoi ?
Ce sont des app de paiement mobile créées pour les smartphones. Les utilisateurs ajoutent leurs cartes de banque et de crédit (même de plusieurs banques différentes) à une plateforme. Ensuite, ils font leurs achats en magasin ou règlent leur course en taxi.
PAYER SANS CONTACT
L’argent liquide est donc moins accessible, en particulier en dehors de villes. Certes, l’an passé, les Belges ont encore retiré en moyenne 23fois de l’argent à la banque pour un montant moyen de 145 ?. Mais il devient utile d’apprendre à payer avec son smartphone, de le transformer en porte-monnaie pour les petites sommes chez le boulanger ou le libraire.
Le client est aussi poussé vers le digital à cause de l’évolution du paysage bancaire. Le nombre d’agences bancaires et donc de guichets se réduit comme peau de chagrin. Le nombre de distributeurs automatiques suit cette tendance baissière. Il ne reste que 7.800 distributeurs automatiques de billets en Belgique. Sur les antennes de la RTBF Rodolphe de Pierpont, le porte-parole de Febelfin, expliquait pourquoi le secteur financier pousse à limiter le cash : » C’est quelque part un peu absurde qu’un consommateur aille retirer des billets au guichet, fasse ses courses en payant cash chez un commerçant qui, le soir, devra ramener un paquet d’argent à la banque. Cela a une série de conséquences en termes de coûts et de sécurité. «
Prenons le paiement « sans contact » sans code QR et pour un montant de max. 25?. Il suffit d’approcher son smartphone (ou certaines montres connectées) d’un terminal compatible. Le GSM doté de la technologie NFC transfère de petites quantités de données dans un rayon de quelques centimètres. Pas besoin de taper son code et d’attirer les regards indiscrets. Mais est-ce sûr ? Un spécialiste de la sécurité informatique chez Eset déclarait dernièrement que « Jamais je ne consulterais mes comptes bancaires depuis une application mobile », notamment par peur de se faire voler ses coordonnées ou d’être dépossédé de quelques euros. Sa réaction est logique, car techniquement il est possible de pirater des données.
Dans les faits, pour reprendre la fonction » sans contact » d’une carte ou d’un GSM, aucun cas de fraude n’a été rapporté à la Fédération belge du secteur financier. L’énergie déployée pour une fraude d’un plafond de maximum 25 ? n’en vaut pas la peine. D’autant que le fraudeur serait traçable. Le paiement sans contact est d’ailleurs utilisé à grande échelle en France et aux Pays-Bas sans soucis. Enfin, les informations sont cryptées et il n’est théoriquement pas possible d’identifier les personnes. A contrario, l’argent liquide d’un portefeuille pourra toujours être volé ou perdu facilement.
PAS D’INQUIÉTUDE À AVOIR
Pas de panique cependant si vous êtes réfractaire aux paiements dématérialisés. Certes l’évolution est bel et bien en marche, mais l’ancien système ne va pas rendre l’âme ni aujourd’hui ni demain. Les Belges possèdent encore 37,3 milliards en cash. Et selon une enquête de Bancontact, la bonne vieille carte de débit n’est pas près de disparaître : « Presque tous les Belges (96%) se disent satisfaits de leur carte de banque sécurisée par un code PIN. Leur confiance en elle se révèle également très élevée (97%). » Pas moins de 16 millions de cartes Bancontact sont en circulation, soit une carte et demie par citoyen.
DU CÔTÉ DES ASSURANCES
« Le premier sinistre est considéré comme le moment de vérité quant à la satisfaction des clients. Il s’agit du moment où l’assureur doit délivrer ses promesses », c’est ce qu’airment les animateurs du site immobilier Immoweb. Ils ont dernièrement lancé une nouvelle assurance habitation pour les locataires en collaboration avec Baloise Insurance. Le plus? Cette assurance airme qu’elle est au top en matière de procédure d’indemnisation. Elle est par ailleurs 100% digitale et disponible en ligne. Elle intègre l’application gratuite « Homestamp » qui permet de créer facilement un état des lieux en ajoutant des photos et des vidéos partagées. La procédure de gestion des sinistres est, elle aussi, entièrement digitalisée.
Comme cet exemple le prouve, le monde de l’assurances n’est pas en reste. Les assureurs misent, eux aussi, sur les nouvelles technologies afin de diminuer leurs coûts administratifs, de surfer sur la vague digitale & marketing tout en facilitant la vie de leurs clients. Car sans eux, sans leur adhésion donc, c’est peine perdue.
D’autres exemples, qui sont loin d’être exhaustifs (tous les assureurs sont sur la balle), illustrent la palette des applications à la sauce assurance. L’assureur-vie NN (invalidité et décès, épargne pour la pension et la branche 23) a mis sur le marché son application mobile NN Connect. Grâce à elle, ses clients consultent l’état de leur épargne et leur niveau de protection en temps réel sur leur smartphone.
Autre secteur de l’assurance, celui des accidents du travail. Ici, c’est le Groupe P&V (avec ses marques P&V et Vivium) qui a lancé une application facilitant fortement l’encodage et le traitement d’accidents du travail, tant pour le collaborateur que pour l’employeur. Environ 165.000 accidents du travail ont lieu chaque année en Belgique, tant sur le lieu que sur le chemin du travail. Pour apporter une solution aux procédures administratives souvent compliquées en cas d’accident, le groupe a créé une application intuitive.
Au départ d’un menu simple, le travailleur entre toutes les informations relatives à l’accident dans l’application en un rien de temps. Des champs pré-remplis facilitent sa tâche. Si l’encodage se fait sur le lieu de l’accident, il est directement introduit dans le dossier. L’utilisateur peut également ajouter des photos, etc. Cette app dispose d’autres fonctions pratiques comme l’affichage des médecins, des hôpitaux ou des pharmacies les plus proches.
Un dernier exemple pour la route ? En matière de santé justement, la DKV App permet elle aussi de localiser les hôpitaux les plus proches, mais aussi de scanner et d’envoyer les frais médicaux pour un traitement accéléré et moins d’administration.
C’est clair, le monde l’assurance est définitivement passé à l’app supérieure.
Payer chez un commerçant avec un QR code
1 – OUVRIR l’application.
2 – SCANNEZ avec la caméra le code QR affiché à la caisse, entrez le montant (pas besoin si le code QR apparaît sur un terminal de paiement) et tapez votre code PIN.
3 – C’est payé.
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