Une exposition inédite nous emmène à la découverte de cinq siècles de chefs-d’oeuvre

Remontez le temps au fil de créations d’artistes qui ont révolutionné l’histoire de l’art, de la Renaissance à aujourd’hui.

Présentée à Boverie, cette exposition inédite propose un voyage à travers les peintures et sculptures de la riche collection du musée des Beaux-Arts de Liège. Quelque 200 trésors, internationalement célèbres et moins connus, dont certains n’avaient plus été montrés depuis longtemps !

Un parcours chronologique

Le monde de la Renaissance est abordé avec Lambert Lombard, un peintre liégeois du XVIe siècle au visage familier (souvenez-vous, il figurait sur les billets de 100 FB !).  » C’est lui, qui, à l’issue d’un séjour à Rome, introduit dans nos régions la notion de perspective, une des découvertes majeures qui a révolutionné l’histoire de l’art « , explique Régine Rémon, première conservatrice du musée des Beaux-Arts à la Boverie. On peut admirer, au début du parcours, quatre des huit toiles monumentales de son cycle Les Femmes vertueuses. Une des pièces maîtresses spécialement sorties de leur écrin pour cette exposition !

Le XVIIe siècle, siècle d’or de la peinture liégeoise, est évoqué par des artistes tels que le peintre Gérard de Lairesse avec l’oeuvre majeure Orphée aux enfers et le sculpteur baroque Jean Del Cour dont on peut exceptionnellement découvrir une dizaine de bozzetti, soit des petites ébauches en terre, et une statue grandeur nature. Pour le XVIIIe, Léonard Defrance, considéré comme le premier des peintres modernes liégeois, livre des oeuvres sociales illustrant des scènes de rue, de cabarets, de houillères...

Monet, Permeke, Delvaux

 » Le XIXe siècle se présente comme un siècle éclaté, entre peinture d’histoire, scènes protocolaires, commémorations, scènes populaires voire folkloriques, vues de villes... mais il conduit aussi à l’éclosion de la peinture en plein air, qui connaît de très nombreux adeptes : Gilles-François Closson, Hippolyte Boulenger, Eugène Boudin et, bien sûr, Claude Monet et sa vue du Bassin du Commerce, Le Havre « , détaille Régine Rémon. Des divers mouvements artistiques du XXe siècle, on peut notamment voir le tableau Les Époux de l’expressionniste Constant Permeke ou encore L’Homme de la rue, présenté pour la première fois aux côtés de l’énigmatique Mise au tombeau, du surréaliste Paul Delvaux.

Si les premiers siècles de l’exposition sont dominés par des artistes liégeois, le XXe siècle marque une ouverture remarquable sur les mouvements internationaux puisque les collections s’enorgueillissent de nombreuses oeuvres magistrales.  » Un temps fort est assurément l’acquisition, en juin 1939, de neuf chefs-d’oeuvre mis en vente à Lucerne par le régime nazi : oeuvres d’artistes aussi célèbres que Marc Chagall, Max Liebermann ou Paul Gauguin, mais aussi oeuvres-clés dans la production de ces peintres !  » Ce parcours dans le temps s’achève avec des artistes contemporains tels que Jacques Charlier et Johan Muyle.

L’événement  » Liège. Chefs-d’oeuvre  » entend ainsi établir un dialogue entre les époques et les mouvements formels, en proposant aussi des focus particuliers sur certains artistes et courants artistiques.  » L’exposition rassemblera pour la première fois l’ensemble des oeuvres d’un même artiste tels que Rik Wouters, Pol Bury ou le mouvement Cobra « , assure Régine Rémon. Encore au programme, un coup de projecteur sur la sidérurgie du bassin liégeois via l’art de Constantin Meunier ou encore Jean Donnay.