Les allergies au pollen de plus en plus sévères
Eternuements en série, démangeaisons, crises d’asthme: les allergologues ont constaté que leurs patients souffraient particulièrement cette année, en raison de conditions météorologiques ayant favorisé la dispersion de fortes concentrations de pollen, une tendance qui devrait s’accentuer avec le réchauffement climatique.
Une chose est sûre cette année: des symptômes ont été ressentis par beaucoup et de façon très violente: nez qui coule en permanence, des démangeaisons sur tout le visage, le cou et le palais, asthme, yeux qui piquent, fatigue...
Pour se soigner, les allergologues prescrivent le plus souvent des antihistaminiques, des gouttes ou des corticoïdes, et éventuellement un traitement de long terme de « désensibilisation ».
L’allergie est une réaction d’hypersensibilité initiée par une réaction immunitaire spécifique à une substance étrangère à l’organisme humain, appelée allergène, dont les pollens font partie. Trois grandes périodes polliniques se succèdent pendant l’année:
- celle des pollens d’arbres (olivier, platane, bouleau, chêne...),
- celle des pollens de graminées qui correspond à la période du rhume des foins,
- celle des pollens des herbacées et ambroisies.
La diffusion de ces pollens dépend des conditions météorologiques. La chaleur favorise la pollinisation et le vent disperse les grains de pollen dans l’air. Cette année, la chaleur, apparue tôt dans la saison, a contribué à la dissémination d’une très grande quantité de pollens de graminées.
Selon le dernier bulletin du Réseau Belge de Surveillance Aérobiologique (RBSA), qui surveille le contenu de l’air en particules biologiques, la Belgique est encore en alerte rouge pour les risques allergiques, notamment dû aux graminées.
« Pollens plus agressifs »
Si le gros des allergies devrait se calmer après la fin juin, il faut s’attendre, dans les années qui viennent, à des saisons allergiques plus longues et sans doute plus intenses. En cause, le réchauffement climatique. Avec les températures qui se réchauffent à la surface du globe, certaines plantes ou arbres gagnent aussi de nouveaux territoires.
« Les quantités de pollen émises par les aulnes et les noisetiers sont très variables d’une année à l’autre, même si sur le long terme elles apparaissent de plus en plus importantes. C’est un phénomène également observé dans de nombreuses autres stations aérobiologiques dans le monde, et qui est associé avec la montée progressive des températures. Si cette tendance continue en Belgique, nous pourrions nous attendre à la poursuite de l’augmentation du nombre d’allergiques dans notre population et à une augmentation de la sévérité des symptômes », explique Lucie Hoebeke, collaboratrice scientifique du service Mycologie et aérobiologie de Sciensano.
Plus intenses, les émissions de pollens sont également plus longues d’année en année. L’augmentation de CO2 dans l’atmosphère encourage les plantes à produire plus de pollen. Et pour cause: le dioxyde de carbone est un élément nutritif important.
Conseils pour s’en protéger
Mieux vaut prendre quelques précautions, surtout lorsque le soleil est au beau fixe:
- Nettoyez votre nez avec de l’eau physiologique
- Portez des lunettes (de soleil) pour limiter les réactions de contact
- Lavez-vous et lavez vos cheveux régulièrement
- Utilisez des mouchoirs en papier et jetez-les après chaque utilisation
- Ne séchez pas votre linge à l’extérieur
Et bien d’autres conseils à retrouver ici.
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