Doisneau, au-delà du Baiser de l’Hôtel de Ville
Une rétrospective Robert Doisneau (1912-1994) inédite en Belgique s’installe au Musée d’Ixelles. Près de 160 clichés vintage, célèbres ou méconnus, du photographe français nous entraînent dans son univers poétique... Visite en compagnie de sa fille Annette.
« Nous souhaitons partager l’héritage merveilleux de notre père, faire connaître son travail au-delà du Baiser de l’Hôtel de Ville (Paris, 1950), sa photo la plus connue, très belle mais trop réductrice », explique Annette Doisneau qui, avec sa soeur Francine, a créé l’Atelier Robert Doisneau, à Montrouge, pour assurer la conservation et la représentation de l’oeuvre de l’artiste (près de 500.000 photographies !).
La beauté du quotidien
L’exposition s’articule autour de trois axes. La partie consacrée au merveilleux quotidien des années 1930 à 1970 regroupe les photos emblématiques de Robert Doisneau, dont le fameux Baiser de l’Hôtel de Ville bien sûr, qui propose une lecture poétique du réel.
« Je figure sur une des oeuvres présentées ici : Le ruban de la mariée (1951), une photo prise lors du mariage d’amis à Saint-Sauvant. Petites, ma soeur et moi avons été très photographiées, c’était normal pour nous. Quand nous partions en vacances, on devait toujours vérifier que l’appareil photo était bien sous nos pieds avant de démarrer ! », explique Annette Doisneau qui, entre deux anecdotes, ne manque pas d’éloges envers son père. « Un conteur d’histoires, un homme fantastique, modeste, généreux... ».
Palm Springs
Sur fond rose, cette partie du parcours propose 30 clichés en couleurs réalisés, en 1960, pour le magazine américain Fortune. Un reportage traduisant le regard amusé d’un ethnologue improvisé sur une population de riches retraités.
Les ateliers d’artistes
Sont exposées dans cette partie de l’exposition, 55 prises de vue, faites entre 1945 et 1971, dans les ateliers de Picasso, Braque, Utrillo ou encore Giacometti... « La photo Les pains de Picasso (1952) est avec le Baiser de l’Hôtel de Ville – que nous avons rebaptisé BHV ! – la photo de Robert Doisneau la plus demandée dans le monde ! », précise Annette Doisneau devant ce cliché noir et blanc où des pains semblent remplacer les mains du peintre
« Personnellement, ma photo préférée dans cette exposition, c’est Mademoiselle Anita (Paris, 1951), un cliché sublime, pudique, d’une femme qui baisse les yeux, avec, en clin d’oeil, le reflet de mon père dans le miroir. »
Si l’ensemble de l’oeuvre de Robert Doisneau a toujours autant de succès, si la magie opère toujours, c’est parce qu’il y a « un plus dans ses photos, il y a de la générosité, de la tendresse, de l’humour léger... », nous répond Annette Doisneau. « D’ailleurs, on ne sort jamais indemne des expositions de Doisneau. On en sort avec le sourire. » Effectivement !
Robert Doisneau. Musée d’Ixelles, 71 rue Jean Van Volsem, Bruxelles. Du 19/10 au 4/2. Prix : 8€. Infos : 02 515 64 21/22 www.museedixelles.be. Catalogue aux Editions Racine : 240 p., 29,95 €.
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