A New York, les hommes s’implantent ... de la barbe
Il fut un temps où la barbe était considérée comme un artefact peu ragoutant venu tout droit des années ’70. Aujourd’hui, les poils au menton font leur grand retour. A Brooklyn, des hommes n’hésitent pas à débourser 7.000 dollars (plus de 5.000 euros) pour arborer une barbiche plus fournie.
Selon le Dr Yael Halaas, chirurgien plasticien basé à Manhattan, un nombre croissant d’hommes de 25 à 40 ans sont prêts à s’allonger sur le billard pour subir une chirurgie esthétique et avoir quelques poils supplémentaires sur le menton. Ils arrivent avec une photo des acteurs Jake Gyllenhaal ou Ryan Gosling sous le bras, demandant à leur ressembler. C’est qu’ils soignent leur look savamment négligé.
Un autre chirurgien plasticien, le New-Yorkais Jeffrey Epstein, confirme la tendance, indiquant avoir pratiqué 175 implants de barbe en 2013. La demande a augmenté de façon phénoménale au cours des cinq dernières années, nourrie par les » hipsters « , ces jeunes urbains branchés à la décontraction très étudiée. La pose d’implants de barbe existe depuis une dizaine d’années aux Etats-Unis, mais la demande était assez faible.
Camoufler des cicatrices
L’opération consiste à transplanter, sous anesthésie locale, des cheveux prélevés sur le sommet du crâne, au niveau de la nuque ou, à défaut, des poils sur le torse du patient, avant de procéder à des micro-incisions sur les zones souhaitées. Un chirurgien peut procéder à trois ou quatre opérations de ce type par semaine. En général, les hommes ont recours aux implants parce qu’ils ne parviennent plus à se faire pousser une belle barbe pleine en raison de cicatrices dues à l’acné. Mais si 90% des cheveux transplantés s’étofferont, cette croissance peut prendre jusqu’à 10 mois avant de donner un résultat naturel, prévient le Dr Halaas.
Jeune, cool et branché
Le public répondant à cette nouvelle tendance vit dans les quartiers ultra branchés de Brooklyn à New York et soigne leur look de hipster in. Ils exercent bien souvent dans les arts visuels, selon le chirurgien Halaas. Mais des patients viennent aussi de tous les Etats-Unis, de Grande-Bretagne ou même d’Australie.
Certains, pour ne pas éveiller les soupçons , n’hésitent pas à parcourir des milliers de kilomètres jusqu’en Floride pour subir une opération d’un jour. » Un tiers de nos patients viennent de New York « , indique Glenn Charles, chirurgien cosmétique de Boca Raton, en Floride. » Ils restent cachés une semaine ou plus, le temps que disparaissent les réminiscences de l’opération « . Certains hommes veulent arborer une barbe d’ours, tandis que d’autres optent pour le bouc.
Cette tendance a eu des répercussions négatives pour les marques de rasoir qui ont vu leurs ventes spectaculairement diminuer en 2013.
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