Couperose: des solutions sur mesure
Bénigne, la couperose n’en est pas moins gênante. Quels sont les traitements disponibles? Et comment peut-on camoufler ces petits vaisseaux sanguins inesthétiques?
La couperose est une affection dermatologique assez fréquente. Il s’agit de petits vaisseaux superficiels rendus plus visibles au niveau de la peau. Ils apparaissent sur le nez, les joues, le menton et parfois sur de plus grandes parties du visage et, une fois apparus, ils ne partiront pas d’eux-mêmes. La couperose ou « érythrocouperose » est permanente.
Pas tous égaux
Les personnes qui ont la peau, les cheveux et les yeux clairs, sont davantage touchés que les peaux plus sombres. Bien sûr, les petits vaisseaux sont également plus visibles sur une peau claire... Par ailleurs, l’âge est aussi un facteur déterminant, puisque la couperose apparaît rarement avant 40 ans. Enfin, les femmes sont deux fois plus touchées. Sans doute une question d’hormones.
Il existe différents stades de couperose: certaines sont très discrètes, d’autres plus avancées, d’autres encore sont associées à une maladie, la rosacée, dont elles sont le premier stade.
Comment arrive-t-elle?
La couperose, c’est un dommage que la peau a subi et qui aboutit soit à un amincissement du derme (la partie moyenne de la peau), ce qui rend les petits vaisseaux plus visibles, soit à une dilatation de ces vaisseaux par défaut de régulation thermique.
Les causes du dommage de la peau sont donc multiples: Il y a d’abord le vieillissement cutané, qui aboutit à l’augmentation de l’incidence de la couperose. C’est donc en partie un phénomène normal, même si tout le monde n’en souffre pas de la même manière.
On constate également des facteurs familiaux. Bien sûr, plusieurs membres d’une même famille peuvent souffrir de couperose parce qu’ils ont des comportements alimentaires proches, ou un environnement identique, comme l’exposition au soleil. Mais il y a quand même un terrain génétique aussi, même si le ou les gènes qui prédisposent à la couperose sont inconnus.
Une autre cause de la couperose sont les dommages physiques subis par la peau: des phénomènes cicatriciels, les ultraviolets ou la radiothérapie.
La dilatation des vaisseaux est parfois liée à des facteurs alimentaires (nourriture épicée, alcool, ...) ou au stress... et peut s’associer à une maladie veineuse, (jambes lourdes, insuffisance veineuse, varices et varicosités des membres inférieurs).
Enfin, le froid (ou les changements brutaux de température) et le vent sont aussi des facteurs favorisants.
C’est pourquoi certains métiers sont plus propices au développement de la couperose : si on travaille à l’extérieur ou dans une chambre froide, par exemple.
La couperose est essentiellement liée à un dommage de la peau, à sa capacité à résister ou non aux agressions qui lui sont imposées. Nous ne sommes donc pas égaux sur ce plan!
Trois traitements
Il existe trois possibilités de traitement, qui reposent toutes sur la destruction superficielle des vaisseaux, par des techniques essentiellement physiques. Ces traitements ont un effet suspensif: on obtient un effet esthétiquement visible et acceptable, mais la couperose reprendra le dessus dans les mois ou les années qui suivent. Il existe d’ailleurs des traitements d’entretien pour limiter son développement. Mais pas de solution miracle!
- Les lasers vasculaires envoient une énergie d’une longueur d’onde précise, qui est absorbée par le pigment des globules rouges (l’hémoglobine) contenus dans les petits vaisseaux sous la peau.
Le laser KTP produit une lumière verte (complémentaire du rouge), absorbée par les globules rouges, qui entraîne une coagulation rapide dans le vaisseau. Celui-ci disparaît donc immédiatement. Pas d’inquiétude à avoir face aux petites rougeurs résultant du traitement: elles
s’en vont après quelques jours. L’utilisation de ce laser nécessite de protéger les yeux avec des lunettes spéciales.
Le laser à colorant pulsé envoie une lumière vert-jaune. Il détruit également les pigments de façon sélective. La différence avec le laser KTP? Il est capable de pénétrer un peu plus profondément dans le derme. Les vaisseaux s’échauffent ou éclatent, et laissent parfois des taches rouges violettes transitoires, pour lesquelles le médecin propose de mettre une crème apaisante et un camouflage.
Ces traitements sont légèrement douloureux, mais l’utilisation d’anesthésiques n’est pas recommandée car elle diminue l’efficacité des lasers. L’avantage des lasers est que seuls les pigments rouges absorbent l’énergie, épargnant les tissus voisins. - Les lampes pulsées fonctionnent aussi sur ce modèle d’absorption d’énergie, mais avec un spectre adapté à la destruction d’un pigment, au lieu d’une longueur d’onde précise.
- L’électrocoagulation est le traitement le plus classique et le plus ancien. Avec une fine aiguille qu’il introduit au niveau de l’épiderme, le médecin brûle les petits vaisseaux grâce à l’énergie électrique, qui les coagule. Prudence toutefois, le traitement ne doit pas être trop agressif, sous peine de provoquer des séquelles cicatricielles inesthétiques.
Quel traitement choisir?
Tous les médecins ne disposent pas de ces outils. Le choix du traitement est donc fortement lié à ce dont dispose le dermatologue, et à sa maîtrise de l’une ou l’autre technique. Il est donc conseillé de prendre tous les paramètres en compte avant de choisir car ces solutions ne sont pas totalement dénuées de risques.
Chaque manoeuvre au niveau de la peau, surtout une peau exposée comme celle du visage, est susceptible de faire apparaître de petites inflammations qui peuvent laisser des traces, des cicatrices hyperpigmentées, etc. Pour minimiser ce risque, on recommande de ne pas démarrer les traitements avant une exposition au soleil. Les prix varient selon le traitement et la surface à traiter. L’électrocoagulation peut être réalisée en une consultation, alors que les séances lasers impliquent un temps de traitement plus long et des suppléments d’honoraires.
Pour une couperose légère à modérée, il faut compter, en moyenne, deux ou trois séances, espacées d’un à deux mois. Il est préférable de ne pas renouveler les séances trop fréquemment, pour voir comment la peau réagit. Ensuite, on répète éventuellement avec des
séances d’entretien, une fois par an ou tous les six mois selon les cas.
L’option maquillage
Pour ceux que les traitements physiques ne tentent pas, reste la possibilité du camouflage. Certaines personnes sont réticentes à franchir le pas du traitement physique, pour différentes raisons. Pour elles, le maquillage permet d’atténuer la visibilité de la couperose. Cela suffit souvent à les satisfaire. Ces maquillages couvrants (crème, poudre, stick...) jouent aussi sur le principe de neutralisation des couleurs : du vert, pour cacher le rouge. Ce sont des maquillages médicaux qui sont très bien tolérés par la peau, ils n’entraînent pas d’allergie ou d’irritation.
Pour les hommes, l’utilisation de produits cosmétiques semble un peu plus difficile. Même s’il paraît que la gent masculine est de plus en plus demandeuse de solutions esthétiques, les hommes ont encore peu recours à ces produits en cas de couperose.
Quelques précautions
Dès les premiers signes d’apparition de couperose, ou en cas de susceptibilité familiale, il faut penser à se protéger pour ralentir sa progression.
- On évite le bronzage intensif, ainsi que le banc solaire. Il fait très beau? On ne sort pas sans sa crème solaire, à indice de protection élevé (au-dessus de 30).
- On limite les agressions du vent et des changements de température: on se couvre bien le visage en hiver et on oublie le sauna ou le hammam.
- On utilise des cosmétiques doux et non irritants (pas de savons), parfois spécifiquement destinés à atténuer les rougeurs. L’industrie cosmétique a multiplié les offres de crèmes et lotions adaptées aux peaux rouges, irritées ou fragilisées. Les conseils du dermatologue et du
pharmacien sont toujours appréciés. - On veille à garder une hydratation optimale de la peau, avec des produits bien choisis.
- Côté cuisine, on ne touche pas aux épices et on ne mange pas de plats trop chauds (sous peine de flush et de dilatation des vaisseaux).
- Enfin, on n’oublie pas que l’alcool provoque également une dilatation des vaisseaux
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