Renault Twizy : un étrange objet roulant à forte identité

Lvoff Serge Journaliste

Si vous souhaitez vous passer d’une voiture chère et polluante, mais que vous n’êtes pas prêt à rouler en scooter, Renault a peut-être inventé la solution qui vous convient : Twizy. Derrière ce nom plutôt sympathique se cache un petit véhicule électrique biplace au look irrésistible. Mais est-il vraiment pratique et agréable à conduire ? Nous l’avons testé pour vous dans les rues de Knokkke.

Au premier regard, Twizy charme. A mi-chemin entre la voiture et le scooter, ce petit véhicule 100% électrique affiche une ligne déroutante mais élégante. On aime ou on n’aime pas, mais en tout cas, on ne passe pas inaperçu dans le trafic. Même à Knokke où les promeneurs ont l’habitude de voir circuler des véhicules d’exception...

La vie à bord

Monter à bord de Twizy est très facile : on plonge la main à travers le haut de la portière sans vitre (en option), on tourne la poignée intérieure et on lève la porte qui s’ouvre en élytre. Effet  » waooow  » garanti ! L’habitacle est rudimentaire : le tableau de bord se limite au strict minimum (compteur de vitesse, témoin de charge de batterie, horloge, etc.) et les sièges sont simplifiés à l’extrême (un système mécanique permet de reculer le siège conducteur, et c’est tout). Question sécurité, Twizy dispose d’une ceinture de sécurité quatre points à l’avant, trois points à l’arrière et d’un airbag dans le volant. A noter, le bruiteur qui permet de signaler la présence du véhicule aux piétons. Eh oui, un véhicule électrique est presque totalement silencieux, ce qui peut surprendre les marcheurs distraits... En guise de changement de vitesse, on trouve une touche à trois positions (parking, marche avant et marche arrière). Question pédales, il n’y a que le frein et l’accélérateur... Difficile de faire plus simple !

En route !

Pour démarrer, rien de bien sorcier, on presse le bouton marche avant et on appuie sur l’accélérateur. Sans un bruit, Twizy glisse sur la route. Et pas au ralenti ! C’est qu’elle a de la réserve la petite... Si le modèle le plus puissant ne dépasse pas les 80 km/h, il les atteint en revanche en un clin d’oeil. Mais dès les 50 km/h, le bruit de l’air qui circule à travers tout l’habitacle se fait nettement entendre. En été, c’est sympa mais en hiver ou en cas de pluie, on a intérêt à porter un bonnet de laine ou un K-way bien étanche ! En outre, dans la circulation urbaine, on sera en prise directe avec les bruits du trafic : scooters, moteurs diesel , autobus, etc. Tout cela gâchera un peu le silence de fonctionnement de Twizy. Mais dans les allées chics de Knokke, on est bien loin de ce tumulte et on se laisse griser par la vitesse.

Au niveau du confort, les choses se gâtent. La suspension est d’une grande dureté et les sièges, bien dessinés, sont tout aussi durs. Le passage arrière, lui, n’est vraiment pas bien installé. Il est littéralement  » encaqué  » derrière le conducteur. Il s’agit donc vraiment d’une place d’appoint. Autre inconvénient de Twizy, l’absence de coffre. Il y a bien quelques tout petits espaces de rangement, mais si on circule à deux, pas question d’emporter ses sacs de courses... Pour cela, il faut impérativement voyager seul afin de pouvoir les déposer sur le siège arrière. Et pas question d’abandonner quoi que ce soit dans le véhicule à l’arrêt puisqu’il ne se ferme pas à clef...

Quelques chiffres

Avec une longueur de 2,33 m, Twizy se gare dans un véritable mouchoir de poche ! En revanch,e sa largeur de 1,98 m ne permet pas de remonter les files comme on le ferait avec un scooter. Et ça, c’est vraiment dommage ! Heureusement, grâce à sa vivacité et sa maniabilité, cette petite souris des villes s’insère très facilement dans le trafic...

L’autonomie de Twizy est de 100 km en cycle urbain normalisé. En usage réel, cette autonomie peut varier de 55 à 115 km selon les conditions de roulage. La façon de conduire (éco-conduite, conduite normale ou sportive), les conditions de circulation (dense, fluide) sont les principaux facteurs qui influent sur l’autonomie réelle.. La recharge complète des batteries de Twizy s’effectue en 3h30 sur une prise domestique, grâce à un câble situé sous une trappe à l’avant du véhicule. Pratique et rapide !

Pour quoi faire ?

Il suffit de rouler avec Twizy pour craquer ! On s’amuse tellement à son volant qu’on en oublie les inconvénients cités plus haut... Mais quand la passion cède le pas à la raison, on ne peut s’empêcher de penser que les micro citadines (Smart, Toyota iQ, etc ;), certes plus chères, sont éminemment plus pratiques et confortables. Et qu’un scooter, s’il ne dispose pas de toit, s’insère infiniment mieux dans le trafic et permet de remonter les files. Mais il faut franchir le pas et oser se déplacer à bord d’un deux (ou 3) roues. Une concession que tout le monde n’est pas prêt à faire...

En conclusion

Proposé à un prix somme toute raisonnable (à partir de 6.990?), Twizy est très amusant à conduire, surtout par beau temps et dans un environnement agréable. Il plaira aussi à ceux qui n’aiment pas se fondre dans la masse et sont soucieux de leur empreinte écologique. Avec 0% d’émission de CO2, Twizy remporte la palme de l’écologie. On conseille cependant vivement les demi-portes optionnelles qui ne sont vraiment pas superflues...

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