Niki de Saint Phalle, une nana à l’imagination infinie

De ses tableaux à ses populaires  » Nanas « , (re-)découvrez l’évolution créatrice de l’artiste féministe française lors de cette première grande rétrospective en Belgique.

C’est à la suite d’une hospitalisation pour une profonde dépression nerveuse que Niki de Saint Phalle (1930-2002), mannequin à la carrière florissante à New York, se met à la peinture. Une thérapie tellement efficace qu’elle décide de devenir artiste... L’exposition  » Ici tout est possible « , montée au musée des Beaux-Arts de Mons, met en lumière les préoccupations constantes de cette plasticienne devenue icône de l’art moderne : sujets sociopolitiques, colère, violence, amour, joie, mythologie, contes de fées, sans oublier la féminité.

Plus de 140 oeuvres

L’exposition retracera chronologiquement la carrière d’un demi-siècle de Niki de Saint Phalle au travers de plus de 140 oeuvres variées. Certaines, monumentales, seront installées dans les rues montoises. Il faut savoir que l’artiste a été l’une des premières à quitter les murs des musées pour investir l’espace public. On pourra notamment admirer ses premiers assemblages et tableaux des années 1950 dont  » Les danseurs  » (1952).  » Il s’agit d’une des premières huiles sur toile de l’artiste, dépeignant des scènes de sa vie personnelle, et qui je pense, n’a plus été montrée au public depuis sa première exposition en 1956 ! », confie Kyla McDonald, commissaire de l’exposition.

Tirs à la carabine

Incontournables lors de cette rétrospective, les fameux « Tirs » du début des années 1960. Ces performances originales durant lesquelles Niki de Saint Phalle tire à la carabine sur des poches de peinture, éclaboussant de couleurs des tableaux-assemblages, la rendirent internationalement célèbre. Parmi ses sculptures du milieu des années 1960, on verra des mariées, des parturientes et, bien sûr, ses  » Nanas « , des sculptures joyeuses, hautes en couleur et aux formes généreuses, restées emblématiques de son oeuvre. Un véritable hymne à la féminité !  » Entre autres, la sculpture Nana Maison II invitera le public à la visiter de l’intérieur afin de s’y asseoir et de rêver un instant « , précise Kyla McDonald.

Le jardin de ses rêves

Agrémenteront également le parcours, des maquettes, des esquisses préparatoires et les plans de ses sculptures en plein air, des fontaines et des aires de jeux, des maquettes de décors de scène, des croquis et des tournages de ses productions théâtrales. Citons encore son parc de sculptures monumentales,  » Le Jardin des Tarots « , en Toscane, figuré ici par de grandes maquettes et des visuels. Le titre de l’exposition,  » Ici tout est possible « , est justement une phrase que l’artiste avait prononcée pour qualifier ce jardin, réalisation du rêve de toute une vie... Un titre aussi révélateur de sa démarche puisque son imagination infinie et sa vision du monde lui ont permis de s’imposer dans un milieu très masculin.

A travers l’art, Niki de Saint Phalle désire plus que tout transmettre la joie à ceux qui viennent à la rencontre de son oeuvre. Qu’on se le dise !