© Getty Images

Boomerang recruitment: seriez-vous prêt à retourner chez votre ancien employeur?

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste

La vie ne serait qu’un éternel recommencement... Et l’effet boomerang observé chez certains travailleurs en est un parfait exemple. Près d’un employé sur quatre (22,8%) serait en effet déjà retourné chez un ancien employeur. C’est ce que révèle une enquête de Protime, le spécialiste de la gestion du temps et du personnel.

« Plus on est âgé, plus on est fidèle à son employeur », affirmait récemment une étude. Il apparaît ainsi que les Belges travaillent 11 ans et 4 mois dans la même entreprise. Et même parmi ceux qui partent, il y en a plusieurs qui reviennent... C’est ce qu’on appelle « le boomerang recruitment ». À l’image d’un boomerang, ces travailleurs reviennent au sein d’une entreprise où ils avaient déjà travaillé précédemment. « Parmi tous celles et ceux qui ont déjà connu différents employeurs, près d’un quart (23%) sont déjà retournés chez un ancien employeur », selon une enquête de Protime. Mais comment expliquer ce « retour aux sources »?

Ces raisons qui motivent les retours en arrière

Chacune des réorientations qui émaillent une carrière ne constitue pas un succès. Parfois, ce job « qui faisait rêver » ne s’avère pas conforme à ce que l’on avait escompté. Une insatisfaction qui entraîne chez certains travailleurs une forme de nostalgie pour leur ancien job. « Et si finalement, mon ancien job était plus intéressant? », « ce travail me manquait »... fait partie des raisons principales qui incite quelqu’un à retourner chez un ancien employeur.

“Beaucoup d’employés ressentent des regrets après avoir quitté leur job », observe Lode Godderis, professeur de médecine du travail à la KU Leuven. “Ils admettent de facto qu’ils étaient mieux dans leur ancien job et qu’il était plus chouette. Souvent, ils regrettent leurs collègues les plus proches et la sécurité de leur emploi précédent. Cela les incite à revenir. En général, cette situation intervient après la rupture du ‘contrat psychologique’, comme des promesses non tenues ou d’âpres discussions financières pour obtenir une augmentation de salaire.”

Parmi les autres motivations qui poussent les employés à retourner bosser pour leur ancien employeur, on retrouve:

  • L’équilibre privé-professionnel était meilleur,
  • Ma rémunération était meilleure,
  • Mes collègues me manquaient,
  • Mes clients me manquaient.

Ce « boomerang recruitment », intéressant pour les entreprises?

Cette tendance peut être un avantage pour les entreprises. Cette stratégie permet de conjuguer innovation et fidélité, en réintégrant des talents qui connaissent déjà la maison.

  • Adaptation rapide: ces anciens employés connaissent déjà les rouages de l’entreprise, ce qui facilite leur intégration et permet un gain de temps. Ils se réadaptent plus vite que des recrues totalement nouvelles.
  • Acquisition de nouvelles compétences: après avoir travaillé ailleurs, ces employés reviennent souvent avec des compétences supplémentaires ou une vision différente. Cette expérience leur permet d’apporter des solutions innovantes et de nouvelles perspectives.
  • Coût réduit: l’embauche et la formation d’un nouvel employé peuvent être coûteuses. Avec cet effet boomerang, les entreprises réduisent ces coûts de formation, car l’employé est déjà familier avec les attentes et les procédures.
  • Renforcement de la culture d’entreprise: les retours d’anciens employés témoignent d’une bonne culture d’entreprise et montrent que les collaborateurs sont attachés à l’organisation.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire