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Le chauffage au bois bientôt interdit?

Chaleureux, économique et renouvelable, le chauffage au bois est aussi une source importante de pollution de l’air. De nouvelles réglementations visent à limiter ses effets néfastes, mais le débat reste vif. Entre contraintes et innovations technologiques, quel avenir pour ce mode de chauffage ?

Il fait toujours un peu frisquet, non ? Le charmant spectacle des flammes vous titille pour vos dernières soirées fraîches ? Mais on dit aussi que le chauffage au bois n’est pas paradoxalement pas écologique. De fait, depuis le 1er janvier 2025, les anciens poêles d’occasion ne peuvent plus être placés en Région de Bruxelles-Capitale. Les poêles et les chaudières placés depuis cette date doivent respecter les exigences de la directive écoconception. En cause ? La combustion du bois émet de nombreuses particules fines. D’autres villes, comme Montréal ou Utrecht ont aussi réglementé le chauffage au bois.

Des normes plus strictes en 2027 ?

L’Union européenne prévoit de renforcer les normes environnementales pour le chauffage au bois, sans envisager d’interdiction totale. Mais dès 2027, les équipements les plus polluants pourraient être retirés du marché, imposant aux ménages (les plus modestes ?) de s’adapter. Le point de vue de l’Europe : bien que le bois soit une énergie renouvelable, il génère des risques sanitaires liés aux émissions de monoxyde de carbone et des particules fines connues pour provoquer divers problèmes respiratoires comme l’asthme. La réglementation viserait à limiter ces émissions. Mais l’opposition est forte, notamment en Allemagne et en République tchèque, où ce mode de chauffage est très répandu.

Alors, faut-il rejeter le chauffage au bois ?

Pas nécessairement. Dans nos campagnes, le bois reste une ressource naturelle renouvelable intéressante et idéalement locale. Près de 25 % des ménages wallons utilisent le bois comme source énergétique dans leur habitation. Et s’il est vrai que le rendement d’un feu ouvert est de 10% (donc 90% de déperdition calorifique par la cheminée), que d’anciens poêles de grand-mère ne font guère mieux (40%), les nouveaux poêles ne laissent pas de bois les amateurs de rendement.

Un bon investissement ?
Mais au fait est-ce un bon investissement, un poêle au bois ou un insert ? Oui, il peut être rentabilisé à partir d’environ cinq ans. Le bois de nos forêts, énergie renouvelable par excellence, peut fournir une chaleur d’appoint ou plus. Environ 2,6 kg de bois sec correspondent à un litre de mazout. Il est aussi possible d’opter pour des encastrables dotés de systèmes de ventilation qui redistribuent la chaleur. Si le prix du stère de bois peut suivre la courbe des produits pétroliers, le bois demeure une énergie moins chère grâce aux ressources locales. Cent litres de mazout équivalent à environ 0,6 stère de bois de feuillu sec.

Un rendement de feu

Les nouveaux foyers au bois sont devenus technologiques, nettement plus propres dans la combustion et donc les rejets. Ils doivent aussi se conformer à des normes européennes de rejet et de rendement. Il n’est plus rare que des fabricants mettent en valeur leur dernier poêle dont le rendement effectif est de 85%, permettant pratiquement à ces foyers d’obtenir le rendement et le rejet d’un poêle à pellets. Et certains peuvent désormais être reliés au chauffage central, fournissant alors aussi bien le chauffage de la maison que l’eau chaude.

Faibles émissions de CO2

Des foyers développent une puissance de près 5 kW. Ils sont en mesure de chauffer une maison basse énergie par exemple. Ils possèdent une arrivée d’air externe ainsi qu’un système d’étanchéité. Ce qui, concrètement, est synonyme de faibles rejets de poussière par la cheminée. Ce qui permet d’éviter de consommer tout l’oxygène de la pièce, mais plutôt d’en obtenir toujours suffisamment pour assurer une combustion optimale. Des marques belges ont même réfléchi à des poêles spécialement conçus pour les maisons passives, basse énergie et peu énergivores à ossature bois. Ils ont la faculté d’emmagasiner la chaleur. Ils évitent de ce fait les pics thermiques, car ils peuvent encore diffuser sa chaleur six heures après l’extinction des dernières flammes. Ils bénéficient d’écolabels qui certifient les faibles émissions de CO2.

De quel bois je me chauffe ?
Et du côté des inconvénients ? Notons que le chauffage au bois est vite poussiéreux. Il faut aussi posséder un espace suffisamment grand, sec et abrité pour le stockage. Il faut enfin choisir les bonnes essences, car elles n’ont pas toutes le même pouvoir calorifique. Sachez donc que les meilleurs bois de chauffage sont le hêtre, le frêne, les fruitiers... Le peuplier et le saule se consument plus vite.

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