Les contrôles renforcés de la Grapa sont maintenus, malgré les critiques
Le cabinet du ministre des Pensions Daniel Bacquelaine a défendu sa procédure de contrôle de la garantie de revenus aux personnes âgées (Grapa) devant une délégation, composée notamment de la Ligue des droits humains, qui la critiquent. Ce complément à la pension est octroyé aux personnes de plus de 65 ans qui n’ont pas assez de rentrées pour subsister.
« Le cabinet ne suspendra pas les contrôles dans l’immédiat, comme nous le demandions. Ils attendront les résultats de leur évaluation », déclare Merlin Gevers, du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté.
Plusieurs associations, dont la Ligue des droits humains et « Le Gang des Vieux en Colère » réclamaient de suspendre immédiatement les contrôles, renforcés depuis le 1er juillet.
Pour le cabinet du ministre des Pensions, la nouvelle procédure vise à « mieux lutter contre les fraudes » et à être « moins contraignante pour les bénéficiaires de la Grapa », qui ne doivent plus se rendre systématiquement à la commune pour faire compléter un certificat de résidence. Les anciens contrôles aboutissaient souvent à des suspensions qui s’avéraient injustifiées.
« La Grapa est une allocation d’aide sociale qui implique, contrairement à une pension, l’obligation de résider sur le territoire belge. Cette obligation n’est pas remise en cause par les associations. Dès lors qu’il y a une obligation de résider sur le territoire belge, il faut pouvoir en contrôler le respect. À défaut, le régime serait ouvert à toute personne d’origine étrangère qui, après avoir demandé et obtenu la Grapa, pourrait retourner vivre dans son pays d’origine sans limite de temps », justifie le ministre des Pensions Daniel Bacquelaine.
Pour les associations, les nouvelles procédures de contrôle entravent la liberté de circulation des bénéficiaires, qui doivent rester chez eux sans savoir quand le facteur passera. Les associations dénoncent aussi une atteinte à la vie privée: la liste des bénéficiaires circule chez Bpost, sans leur autorisation.
« Il n’y a même plus besoin de contrôle: des gens ont abandonné leurs droits pour éviter les ennuis », dénonce Anne-Marie Balthasart, présidente de la CSC Senior. L’organisation encourage les personnes dont l’allocation a été suspendue à se joindre un recours collectif en justice.
« Nous avons honte de voir comment les vieux sont traités. Ne les laissez pas crever à l’intérieur, assis sur une chaise de peur que le facteur passe. Il était l’ami des personnes âgées, parfois leur seul contact », plaide Maryvonne Flahaut, représentante de la CSC Senior