Nos conseils pour rénover sans tout casser
Rénover sa maison ou son appartement? Une idée que nous caressons souvent mais que nous oublions bien vite par peur de la lourdeur des travaux. Bonne nouvelle, de nouveaux matériaux et techniques permettent désormais d’éviter la case démolition totale.
«Les clients restent désormais dans leur logement durant les travaux, explique Laurence Auverdin, architecte d’intérieur. Alors, pour minimiser l’inconfort, je recommande une approche pièce par pièce.» Ce sera donc le fil rouge de ce dossier
1. La cuisine
Les meubles: Pour donner un sérieux coup de jeune à sa cuisine, il ne faut pas forcément remplacer les meubles, sauf s’ils sont vraiment trop abîmés ou manquent de fonctionnalité. Parmi les options disponibles, on épingle les façades personnalisables qui s’installent facilement sur les armoires existantes. Plusieurs firmes proposent une large palette de couleurs et de finitions (bois, métal et même pierre). On peut aussi opter pour de nouvelles poignées de porte. Il faut en général compter de 100 à 250 € du m2 pour un relooking contre de 700 à 1.000 € du m2 pour une rénovation plus en profondeur.
La crédence: Vous ne pouvez plus voir les carreaux bruns à motifs années 7O de votre crédence? Pourquoi ne pas, tout simplement, les repeindre à l’aide d’une peinture adaptée qui résiste à l’humidité, aux graisses et à la chaleur. Bien entendu, une telle peinture n’aura pas la même durabilité qu’un carrelage en céramique mais cela fera son petit effet pendant quelques années.
Une autre technique consiste à enduire la crédence d’une couche d’accroche spécifique afin de coller de nouveaux carreaux sur les anciens ou une plaque en inox ou en stratifié ultra fine. (Lire aussi la partie consacrée à la salle de bains pour les explications techniques).
Le plan de travail: Il n’est pas toujours nécessaire de l’arracher. Qu’il soit en carrelage, bois, stratifié ou mélaminé, le plan de travail peut être recouvert d’un matériau neuf, comme le stratifié ultra fin ou le béton ciré. On peut aussi le transformer en le repeignant à l’aide d’une peinture spécifique qui résiste à l’eau, à la chaleur et aux griffes.
Parfois, mieux vaut démolir ou acheter du neuf!
Dans certaisn cas, effectuer de petites modifications sans tout casser s’avère complexe et peu efficace. Quand l’intérieur est mal agencé et qu’on désire un espace de vie plus spacieux, il faut parfois passer par la grosse masse. «Nous avons transformé une cuisine totalement fermée, nous explique une architecte d’intérieur. Dans ce cas, nous avons dû ouvrir un mur pour créer un accès, semblable à un passe-plat. L’installation d’une poutre a été le principal travail réalisé, mais l’impact a été significatif. Cette modification a permis d’offrir une vue de la cuisine sur la salle à manger, ce qui n’était pas le cas avant, changeant radicalement l’aspect et la sensation de l’espace dans la maison. Cela n’aurait pas été possible avec des modifications simplement cosmétiques».
2. La salle de bains
Peindre les carreaux de la salle de bains: On commence par nettoyer les carreaux avec un produit ménager avant de le dégraisser à l’aide du mélange suivant: 9 parts d’eau pour 1 part d’ammoniaque. Et même s’il existe des peintures pour carrelage sans sous-couche (à appliquer en 2 passages), les pros conseillent l’application d’un primer spécial surfaces lisses. Une fois sèche, la couche de primer sera légèrement poncée et soigneusement dépoussiérée. Ce n’est qu’après qu’interviendra l’application d’une peinture pour carrelages muraux. Evitez les finitions mates qui laissent des traces et préférez une peinture à la finition satinée, proche de l’aspect du carrelage. Les joints et les angles se peignent avec un pinceau en poils synthétiques, les carreaux avec un rouleau à poils courts. Toujours des traits verticaux et puis horizontaux pour croiser les traits...
Il existe aussi des peintures-résines époxy qui conviennent parfaitement aux pièces humides. Ces résines ne nécessitent pas de sous-couche, mais il faut suivre les indications en mélangeant la résine à un durcisseur, ce qui implique de respecter les délais d’application. Si vous faites faire les travaux par un pro comptez entre 150 à 300 € le m2 (tarif purement indicatif).
Les panneaux stratifiés: Ces panneaux, disponibles en grands formats, sont étanches et constituent une solution intéressante pour rénover des douches ou d’autres espaces exposés à l’eau. Ils permettent un rendu sans joint, ce qui facilite l’entretien et améliore l’esthétique. Cependant, dans une petite salle de bain, l’installation de ces panneaux pourrait nécessiter un léger contreplaqué pour assurer une surface parfaitement plane, ce qui peut réduire l’espace de quelques centimètres. Notons que pour des panneaux stratifiés étanches haut de gamme, les prix peuvent facilement dépasser 70 € par m2. Une autre option consiste à conserver le carrelage existant et à les recouvrir de dalles de céramique très fines pour un rafraîchissement rapide et efficace. (Lire aussi Les sols en vinyle et les carrelages ultrafins).
Lire aussi | Construire ou rénover: pas toujours une sinécure
3. Les pièces de vie
Les architectes d’intérieur sont unanimes: un sol vieilli ou en mauvais état affectera toujours l’aspect général d’une pièce. Même si les murs et le mobilier sont rénovés à grands frais, si le sol n’est pas beau, la rénovation sera bancale!
Dans le living: Il existe des solutions qui permettent d’éviter l’enlèvement du carrelage et la réalisation d’une nouvelle chape (cela vaut pour d’autres pièces). Sauf exception, on peut recouvrir aisément un sol existant.
Les sols en vinyle et les carrelages ultrafins: Les revêtements de sol en vinyle actuels ont une longévité impressionnante. Facile à poser, cette nouvelle génération de sols offre un rendu esthétique bluffant grâce à des produits d’imitation (bois, pierre, carrelage). En termes de prix, on se situe généralement entre 40 et 50 € par m2, hors pose, pour un produit de qualité. Il existe également des options moins coûteuses, comme le vinyle en rouleau, à environ 20 à 30 € le m2. Son épaisseur minime permet d’éviter de devoir raboter les portes...
Le marché du revêtement de sol s’est également enrichi ces dernières années avec l’arrivée de carrelages ultrafins en grès cérame. Cette innovation, deux fois plus légère qu’un carrelage classique et faisant entre 3 et 5 mm d’épaisseur, révolutionne la rénovation intérieure. Facile à manipuler et à installer, ce carrelage peut être posé directement sur l’ancien. Le carrelage ultrafin se distingue également par son poids (par ex. 7,8 kg/m2), ce qui facilite la pose de grands carreaux, comme ceux au format maxi de 100×300 cm. Côté esthétique, il imite fidèlement toutes les matières, dont le bois, offrant une alternative convaincante au parquet.
Autre avantage non négligeable de ce matériau, il n’altère pas la hauteur sous-plafond et ne nécessite pas de modifier les cadres de porte existants. Sa légèreté lui permet d’être également posé sur les murs. Côté prix, toujours de manière purement indicative, les prix de ces carrelages commencent autour de 54 € par m2 pour des options de base et peuvent atteindre 65 € par m2 pour des options plus élaborées, telles que celles avec un effet pierre ou bois. Il existe également des carrelages haut de gamme dont le prix peut monter jusqu’à plus 120 € par m2 pour des finitions spécifiques comme l’effet marbre. Mais des réductions significatives sont souvent disponibles sur les produits en stock.
Les moquettes actuelles offrent une excellente isolation thermique.
Il est néanmoins important de toujours respecter les recommandations du fabricant: certains carreaux pouvant ne pas être adaptés à certaines utilisations spécifiques comme les planchers chauffants.
La moquette: Elle aussi se place au-dessus d’un sol existant. Avant, elle n’avait pas bonne réputation car elle accueillait volontiers acariens et poussières mais elle dispose désormais de traitements spéciaux pour repousser les allergènes. Si elle permet une large gamme de textures, couleurs et motifs, qui s’adaptent à tous les styles, du plus classique au plus contemporain, c’est sur le plan technique que les avancées sont notables: les fibres utilisées aujourd’hui résistent mieux aux taches et à l’usure, facilitant le nettoyage et la maintenance. En termes de confort, les moquettes actuelles offrent une isolation thermique et phonique supérieure, contribuant à un intérieur chaleureux et silencieux. Elles sont également plus douces au toucher, grâce à des fibres plus fines et plus denses, assurant une sensation de confort sous les pieds.
Cerise sur le gâteau: l’installation de la moquette a également été simplifiée avec l’introduction de systèmes de pose sans colle, qui permettent un changement facile et rapide.
Les murs: Si le mur est trop endommagé pour être simplement peint, une alternative consiste à utiliser un voile en fibre de verre. Pour ce faire, appliquez de la colle sur le mur avec un rouleau à peinture et posez le voile de la même manière que vous le feriez pour un papier peint traditionnel. Plus le papier est épais, mieux il masque les imperfections. Cela dit, un ponçage et une préparation préalables du mur sont recommandés pour obtenir une finition soignée.
Une astuce? Le papier peint! Oui, depuis quelques années le papier connaît un retour en grâce à l’intissé. Il s’agit d’une nouvelle génération de papier peint obtenue par un assemblage de fibres textiles compressées sur un support en papier. Son avantage réside dans sa facilité inégalée de pose. Selon les fabricants de ces revêtements muraux, il ne faut que trois heures pour tapisser une pièce moyenne d’environ 20 m2. C’est peut-être un peu optimiste, mais l’intissé est effectivement bien plus facile à placer. Il se pose bord à bord et sans encollage préalable. La colle est appliquée directement sur le mur. Et si on souhaite changer de décor, l’intissé s’arrache d’un coup sec dans 90% des cas. Et il peut aussi être plus épais quand il s’agit de couvrir des murs abîmés. Enfin, comme la cellulose de l’intissé est recouvert de vinyle, donc lessivable!
4. Les escaliers
Plusieurs firmes ont fait de la rénovation d’escaliers leur cheval de bataille, et peu importe la matière (bois, métal ou béton). La technique repose sur un recouvrement rapide de la surface existante sans la couper ou casser. Le matériau utilisé est généralement antidérapant et se décline dans une large gamme d’aspects, classiques ou contemporains. La technique repose notamment sur le sablage, environ 30 à 40 € par m2 ou la peinture soit entre 15 et 20 € par marche. C’est loin du prix de nouvelles marches en placage: entre 100 et 150 € par marche.
Avec un peu d’huile de coude, votre vieil escalier en bois peut aussi retrouver une seconde jeunesse. Avant de commencer, n’oubliez pas de ne travailler qu’une marche sur deux afin de toujours laisser l’escalier praticable. Pour éliminer la couche de vernis, on passe par le décapage, à l’aide d’un gel décapant ou d’un décapeur thermique. Ces méthodes vont faire ramollir la peinture qui sera éliminée au moyen d’une spatule métallique. Les dernières traces seront retirées avec du white spirit.
Le ponçage, lui, s’effectue toujours dans le sens des fibres du bois, par pression. Utilisez une ponceuse électrique vibrante ou excentrique pour les marches et une ponceuse triangulaire pour les coins. Aspirez toutes les poussières et passez un linge humide pour ne laisser aucune impureté avant le rebouchage des éventuelles fentes avec un enduit spécial pour bois.
Si vous ne souhaitez pas conserver l’aspect du bois naturel, teintez-le ou peignez-le. Mais si le bois de l’escalier est encore fringant, pourquoi le cacher sous des couches de peinture? La vitrification est la solution. Pour ce faire, il suffit d’appliquer un vitrificateur, soit un produit transparent (non glissant) qui va protéger l’escalier contre l’usure, les chocs, les rayures et le passage. L’utilisation d’huile dite dure pour le bois est une autre alternative relativement naturelle, à l’instar de ce qui se fait pour les parquets.
Plus c’est petit et plus c’est cher
Plus la pièce est petite et plus la rénovation par m2 coûte cher. Si on envisage de rénover une salle de bains avec des finitions de qualité, sans être excessivement luxueuses, on peut s’attendre à un budget de 20.000 €. Le prix des matériaux de construction a augmenté en moyenne de 35% depuis mars 2020, début de la pandémie de coronavirus.
Les honoraires d’un architecte d’intérieur, dépendent, eux, du montant total du projet. Mais les honoraires pour de «petits travaux» peuvent varier entre 10 et 16%. Néanmoins, un architecte d’intérieur expérimenté vous fera gagner de l’argent, car il saura optimiser l’espace et les ressources. Il devra posséder l’expertise pour respecter un budget, anticiper et éviter des erreurs de conception.
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