Pétrole: moins cher de faire le plein?
Le prix du pétrole est « stable » malgré les conflits. Pourquoi ? Car ce n’est plus l’Arabie qui produit le plus de pétrole. Un or noir dont tout le monde espère se passer.
Trafic maritime pétrolier en mer Rouge menacé, conflit israélo-palestinien, tensions avec l’Iran, guerre en Ukraine, etc. Tous ces événements semblaient prédisposer à une forte hausse des prix du pétrole. La flambée ne s’est pas produite.
La raison majeure
Les États-Unis sont devenus la première puissance pétrolière mondiale. Controversé en raison de son impact négatif sur l’environnement, le pétrole de schiste a transformé le marché et changé le monde de l’énergie. Il y a vingt ans, les USA produisaient 7 millions de barils par jour tout en en consommant 21 millions. Aujourd’hui, leur production dépasse largement leur consommation. Depuis 2019, les États-Unis sont devenus exportateurs de pétrole. En conséquence, l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) a perdu une partie de son influence. Sans le pétrole de schiste américain, le baril de pétrole dépasserait les 150 $.
Bien entendu, des risques subsistent
Si la domination des USA sur le marché pétrolier ne garantit pas l’absence de flambées des prix, elle en atténue les chocs. C’est pourquoi les cheikhs du pétrole veulent réduire considérablement le prix du pétrole brut. Les Émirats, l’un des principaux fournisseurs de pétrole au monde, envisagent d’augmenter leur production de pétrole de 25 %, passant de 4 millions de barils par jour à 5 millions d’ici 2025. Selon le Fonds monétaire international, d’autres membres de l’OPEP vont augmenter leur production.
Les USA produisent désormais plus de pétrole que l’Arabie.
Pour quelles raisons?
Tant que le baril de pétrole coûtera plus de 65 $, il restera rentable pour les États-Unis de forer de plus en plus de pétrole de schiste. Diminuer le prix du pétrole, c’est aussi faire pression sur le concurrent américain. Il faut aussi composer avec le ralentissement de la demande intérieure chinoise, ce qui a un impact non négligeable sur les importations de brut. Cerise sur le gâteau, l’Europe souhaite passer complètement à la conduite électrique. Les énergies renouvelables sont passées mondialement à plus de 30 % en 2023 pour la production d’électricité. L’inexorable évolution vers un monde décarboné va affecter fortement les producteurs de pétrole, selon l’Agence internationale de l’énergie.
Conséquences pour le consommateur?
Si certains évoquent une baisse de 20 centimes par litre à la pompe, d’autres observateurs, dont Peter Vanden Houte, économiste en chef chez ING Belgique, prédisent une baisse d’environ 10 % sur l’essence et le diesel selon l’évolution du dollar. Pour le mazout de chauffage, l’effet sera probablement plus important, car les droits d’accise sont moins élevés.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici