Un chocolat plus cher pour les fêtes
La crise du cacao fait flamber les prix du chocolat de 15 à 30%. Résultat, certains industriels optent pour des ingrédients de second plan pour diminuer les coûts.
Les artisans comme les industriels du chocolat sont confrontés à une explosion des coûts des fèves de cacao. En Afrique de l’Ouest, qui fournit la majorité du cacao mondial, les conditions climatiques et les maladies ont provoqué une série de mauvaises récoltes. En Côte d’Ivoire, par exemple, les rendements ont chuté de 25% l’an dernier. Les fèves de cacao de bonne qualité se font plus rares. Le prix de la tonne de cacao avoisine désormais les 7.500 $, certes un recul par rapport aux 10.000 $ atteints il y a quelques mois, mais c’est un bond spectaculaire comparé aux 2.000 $ de 2021.
Quel impact pour le consommateur?
Le chocolat est devenu plus cher. Le prix de la tablette de la variété noire a ainsi augmenté de près de 30 % en un an. Quelques chocolatiers ont voulu résister à la hausse des prix aussi longtemps que possible. «Nous n’avons pas augmenté nos prix cette année sans avoir l’avis du consommateur, explique Vanessa Fernandes, de la chocolaterie Galler. Mais en 2025, une hausse de 15% sera appliquée, pour répercuter les coûts du cacao.» D’autres chocolatiers ont aussi dû augmenter leurs prix d’environ 15%.
L’utilisation de matières grasses moins nobles que la pâte de cacao est autorisée.
La tentation du (mauvais) gras?
«Malgré l’inflation et l’augmentation des cours du cacao, nous n’avons jamais changé la composition de nos produits, en y remplaçant par exemple du cacao par de l’huile de palme», expliquait à la presse le patron de Leonidas. Le prix de ses pralines a néanmoins augmenté, mais l’augmentation est resté limitée 3€ maximum par kilo. Il est vrai qu’en Belgique, de manière générale, on accorde davantage d’attention aux denrées nobles qu’en dehors de nos frontières. C’est une question de réputation et d’éthique. La réglementation européenne permet cependant aux industriels d’appeler «chocolat» un produit dans lequel jusqu’à 5 % des matières grasses ajoutées peuvent être d’origine végétale, comme l’huile de palme. Et bien que la fabrication des pralines nécessite, selon les règles de l’art, l’emploi de pâte de cacao, l’utilisation de matières grasses moins nobles est autorisée.
Ne pas être trompé sur la marchandise?
Le consommateur n’a pas d’autre choix que de se renseigner. Bien sûr, il peut utiliser son seul palais pour évaluer la qualité d’un produit, mais il peut être induit en erreur par des ersatz. Il doit aussi se fier à ses yeux (et parfois même à une loupe, tant les informations sont écrites en petits caractères sur les étiquettes). Quand les termes «matière grasse végétale» ou «huile végétale» figurent dans la liste des ingrédients, c’est un indice de moindre qualité.
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