Guy Legrand
Vive la transparence !
Mifid, cela vous dit quelque chose ? Sans doute, car vous avez très probablement signé un document portant cette mention. Il s’agissait d’un formulaire par lequel votre banquier vous demandait des précisions sur vos connaissances en matière financière et, surtout, sur le niveau de risque que vous étiez prêt à prendre dans vos placements.
Telle était du moins la partie visible de l’iceberg pour le client particulier, car Mifid est en réalité un ensemble de règlements et directives européens, transposés dans le droit belge en 2007, qui visent » l’harmonisation et l’intégration des marchés financiers « . Mais en bref, pour l’épargnant, c’est un papier qui balise ses placements au niveau du risque.
Le but est clairement de protéger cet épargnant, après des années 1990 et début 2000 durant lesquelles de nombreux banquiers ont un peu trop facilement vendu des instruments fort compliqués, peu expliqués et parfois franchement dangereux. Dorénavant, un épargnant abusé peut se défendre en signalant par exemple qu’il a refusé le risque des actions. Ou qu’il a accepté les actions, mais pas les produits dérivés et structurés, ceux qui ont naguère causé tant de tourments. Entre nous soit dit, le document Mifid protège aussi le banquier contre les clients de mauvaise foi, ceux qui acceptent le risque dans l’espoir de jolis gains, mais prétendent ensuite le contraire si les choses tournent mal... C’est pour des raisons analogues que de nombreuses entreprises vous préviennent que la conversation téléphonique » peut être enregistrée dans le but d’améliorer le service « . En réalité, c’est aussi, voire surtout, pour éviter des contestations ultérieures, on l’a bien compris.
Mifid 2 se distingue de Mifid 1 par la transparence des frais !
Quoi qu’il en soit, cela, c’était Mifid 1, il y a déjà dix ans. Le temps de Mifid 2, qui sera d’application le 3 janvier prochain, est maintenant venu. Outre l’exigence d’informations plus détaillées sur le client, Mifid 2 se distingue par une innovation dans un autre domaine : la transparence des frais. Que se passe-t-il aujourd’hui ? Quand vous achetez une sicav ou souscrivez un contrat d’assurance-vie, on vous compte généralement des frais d’entrée. Mais où va cet argent ? Plus précisément : dans quelle mesure rémunère-t-il, d’une part, le gestionnaire de la sicav ou l’assureur, et, d’autre part, l’intermédiaire qui vous vend le produit ? A l’avenir, vous le saurez. Après les frais d’entrée, il y a les frais de gestion annuels, ce qui est tout à fait normal. Leur niveau est indiqué dans le prospectus du produit... que beaucoup d’épargnants ne regardent pas vraiment. De toute manière, ils ne se rendent pas compte de l’impact de ces frais sur la performance, car ce n’est pas facile à appréhender. Bonne nouvelle : cela aussi, à l’avenir, vous le saurez de manière détaillée ! En vertu de Mifid 2, ces informations devront en effet obligatoirement être données au client. Une transparence bienvenue !
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