Voyager malin avec une assurance adaptée

Faut-il toujours souscrire une assurance pour voyager le coeur léger ? Et est-bien la peine de payer autant pour une voiture de location ou un city-trip?

Nous partons en vacances en Turquie. Mon épouse est sujette à des allergies alimentaires. Est-elle couverte par la mutuelle en cas de problème ? « , s’interroge Bruno, un lecteur. « Oui, répond Tom Lenie pour l’organisation Mutas, la plupart des frais seront couverts. » Mutas ? C’est l’assistance médicale à l’étranger joignable 24h sur 24. Elle concerne, en Belgique, quelque 8,8millions d’affiliés des mutualités chrétiennes, socialistes, libérales et neutres. Notons que les 5 mutualités libres disposent d’un système équivalent appelé Mediphone Assist. Tom Lenie de Mutas poursuit :  » tous les affiliés en ordre de leur assurance maladie (obligatoire) et leur famille sont couverts par ce service sans supplément de coût. Il ne s’agit pas d’une assistance technique, par exemple en cas de panne de voiture à l’étranger, mais Mutas intervient pour les soins urgents non planifiés. « 

En clair, cette centrale d’alarme internationale est activée en cas de maladie, d’accident ou d’hospitalisation en urgence, spécialement en Europe et pourtour méditerranéen. Soit une grande partie des destinations de vacances des Belges, mais pas toutes. Concrètement, et même si les règles peuvent varier d’une mutuelle à l’autre, Mutas règle le paiement des frais médicaux au-delà de 200 €. Une franchise de quelques euros peut s’appliquer. Outre les frais médicaux, cette assistance intervient aussi dans les frais ambulatoires. Il s’agit des consultations chez un médecin, des frais de pharmacie, etc. Mutas peut aussi envoyer des médicaments, rapatrier un malade par avion sanitaire, prendre en charge un accompagnant...

NOTRE CONSEIL

Alors, selon ces informations, faut-il nécessairement souscrire une assurance privée quand on voyage à l’étranger ? Nous écrivions, quelques lignes plus haut, que Mutas ne couvre pas toutes les destinations. La plupart des mutuelles appliquent effectivement des restrictions géographiques, par exemple pour les États-Unis, le Canada, ou encore l’Afrique du Sud (avec parfois des exceptions pour les enfants). Pourquoi ces restrictions? Car aux États-Unis, par exemple, le coût de la santé est 7 à 10 fois plus élevé que chez nous. Là, il n’est d’ailleurs pas rare de se faire réclamer une carte de crédit ou une autre preuve de  » solvabilité  » avant de se faire soigner. Le séjour en hôpital, ou plutôt l’endettement en hôpital, est une des principales raisons des saisies hypothécaires aux USA.

Notre conseil est donc le suivant : si vous voyagez en dehors des pays de l’Union européenne ou du bassin méditerranéen, il semble essentiel de contracter une assurance assistance à l’étranger.  » La première démarche avant de partir est de prendre contact avec votre mutuelle pour voir si vous êtes protégé ou pas « , prévient Tom Lenie. Si vous n’êtes pas couvert, une prime annuelle d’assistance coûtera 66 € (Belfius). Vous serez alors remboursé des frais médicaux imprévus à l’étranger jusqu’à 250.000€ en Amérique du Nord. Si vous en voulez plus, une assistance privée sera aussi recommandée. Chez Assuralia, l’union des assureurs, on rappelle volontiers que la mutualité ne couvrira  » ni la perte de bagages, ni les pannes mécaniques, ni le rapatriement d’un véhicule.  » Elle ne prendra  » pas davantage en charge un rapatriement au cas où lors de vos vacances un proche est hospitalisé ou décède. « 

N’OUBLIEZ JAMAIS CETTE CARTE!

La carte européenne d’assurance maladie permet de prouver que son propriétaire est bien couvert par la sécurité sociale.

Il faut toujours la glisser dans ses papiers de voyage. Demandez-la à votre mutuelle si vous l’avez pas. Elle? Il s’agit de la CEAM, la carte européenne d’assurance maladie, valable dans tous les pays de l’Union européenne, mais aussi en Suisse, en Norvège, en Islande, au Liechtenstein, en Macédoine et même en Australie. Il ne faut pas la confondre avec l’assistance Mutas. Elle ne remplace pas l’assurance voyage. Elle ne couvre ni les soins de santé privés, ni les coûts tels qu’un vol de retour dans votre pays d’origine ou encore la perte ou le vol de biens.

Et son utilité ? Elle permet de prouver que son propriétaire est bien couvert par la sécurité sociale de son pays. En d’autres termes, elle prouve qu’il possède une mutuelle et qu’il bénéficie des prestations de celle-ci. Imaginez que vous devez être admis dans un hôpital public au Portugal, on vous demandera de présenter la CEAM au moment de l’admission. L’hôpital portugais s’adressera directement à la caisse de sécurité sociale belge pour être remboursé. Pour faire simple, vous payerez comme un Portugais affilié à une mutuelle locale. Vous ne débourserez éventuellement que le ticket modérateur, les dépenses qui restent à charge après le remboursement de la mutuelle. D’autres assurances comme l’hospitalisation couvriront les frais supplémentaires non pris en charge par la mutualité (comme en Belgique) : tickets modérateurs, éventuels suppléments d’honoraires ou de chambres. Si vous ne présentez pas la carte CEAM, vous risquez de vous voir facturer un tarif privé plus élevé.

MAUVAISES SURPRISES

Attention, la CEAM, sauf exception, n’est généralement pas acceptée dans les hôpitaux privés où vous devrez d’abord payer la facture. Ce n’est qu’à votre retour au pays que la mutualité remboursera la note selon le tarif mutuelle du pays des vacances. Les mauvaises surprises ne sont pas rares.

Un dernier conseil pour la route? Dans tous les cas de figure, après une visite chez le médecin ou des soins hospitaliers à l’étranger, il faudra TOUJOURS demander une attestation médicale originale. Elle reprendre le montant et la dénomination du traitement. Elle permettra surtout de vous faire rembourser de retour au pays si vous y avez droit.