Prendre soin de ses dents, c’est tout un budget
Garder le sourire coûte cher! Mais au fait, à combien revient une couronne ou un dentier? Que rembourse la mutuelle? Est-ce une bonne idée de prendre assurance complémentaire?
La peur du dentiste n’est pas nécessairement celle de la blouse blanche, car les soins dentaires impactent aussi le portefeuille. Voici donc une série de questions/réponses sur le coût de ces soins, leurs remboursements, les assurances dentaires, etc.
Combien ça coûte de se refaire les dents?
Un implant en titane avec greffe osseuse et couronne, peut coûter 2.500 €: radio, scanner, détartrage, sinus lift, implant en titane, pilier, couronne métal-céramique. La dépense totale pour le remplacement des dents d’une mâchoire complète peut dépasser les 10.000€. Il s’agit bien entendu de prix indicatifs qui peuvent varier fortement...
Est-ce que l’Inami intervient?
Les prothèses fixes comme les pivots, couronnes ou bridges ne sont pas remboursés. Il en va de même pour les traitements orthodontiques. La correction des mauvaises postures des mâchoires et des dents n’est en partie remboursée que pour les enfants de moins de 15 ans.
Les prothèses dentaires amovibles sont par contre remboursées par votre mutuelle à partir de l’âge de 50 ans, mais les critères sont très restrictifs. Le patient devra notamment justifier qu’il a déjà un dentier amovible depuis plus d’un an et qu’il y a un dysfonctionnement. N’hésitez pas à demander une preuve écrite de votre mutuelle concernant l’accord de remboursement afin d’éviter de mauvaises surprises.
Est-ce que votre mutuelle vous fera de petits cadeaux?
En dehors du cadre de l’assurance-maladie, les mutuelles offrent des avantages. Impossible de tout détailler, car les mutuelles sont organisées par région, par bassin. Les avantages peuvent donc être différents au sein même des mutualités socialistes ou chrétiennes selon qu’on soit affilié à Liège ou à Bruxelles. Exemple: une mutuelle socialiste vous accorde 175€ d’intervention dans le coût des prothèses dentaires et des implants dentaires, mais l’intervention est accordée par période de 7 ans. Autre exemple: la mutuelle libérale vous accordera jusqu’à 100€ par an pour des soins dentaires d’amélioration non remboursés par l’Inami.
Que faire pour réduire ses factures?
L’idée, c’est de souscrire une assurance dentaire supplémentaire et donc payante auprès d’une mutuelle ou d’un assureur privé. C’est un brin coûteux, certes, mais cette complémentaire sera peut-être vite rentabilisée quand on sait que le placement d’une couronne revient entre 1.000€ et 2.500€ et que la mutuelle n’intervient pas.
Tout ne sera pas remboursé avec une assurance dentaire complémentaire: la note sera juste réduite. « Une assurance comme la DKV permettra d’obtenir jusqu’à 80% de remboursement sur des frais dentaires avec des plafonds variant de 1.000€ à 3.600€ par an et par personne », explique-t-on chez le courtier Seraphin. Son coût? « Il faut compter par mois 15€ pour des adultes et 25€ passé l’âge de 60 ans. Pour une couverture plus étendue et des plafonds élevés, la prime peut grimper jusqu’à 40€ par mois. » Tout dépend en réalité des plafonds annuels que l’assureur veut bien rembourser, du taux de remboursement, du stage d’attente et des exclusions.
Combien coûte un détartrage?
En théorie, un détartrage coûte un peu plus de 50€. Mais il pourra être entièrement remboursé ou à 75% si le patient s’est présenté chez le dentiste l’année d’avant. À défaut, le remboursement sera réduit à 50 ou 37,5%. Cela dit, si vous avez un dossier Médical Global chez un généraliste et si le dentiste pratique le remboursement sur base du tarif officiel fixé par l’INAMI, le détartrage comme d’autres examens préventifs (par ex. l’examen buccal annuel sera entièrement remboursé. Autre exemple: une radiographie panoramique (examen radiographique des 2 mâchoires) ne sera remboursée qu’une fois toutes les deux années civiles.
Comment choisir son assurance complémentaire?
Il n’y a pas de recette miracle, les assureurs privés tout comme les assurances complémentaires des mutuelles ou leurs avantages et leur défaut. La difficulté sera souvent de comparer les différents tarifs en fonction de la couverture. L’astuce cependant, c’est d’être attentif à trois points de comparaison.
1. Soyez curieux des plafonds annuels, c’est-à-dire le montant maximal que vous pourriez recevoir de l’assurance chaque année. Entre 1.000€ à 3.600€ par an et par personne comme dans l’exemple évoqué plus haut.
2. Soyez attentifs aux exclusions, c’est-à-dire les frais pour lesquelles l’assurance n’intervient pas. Souvent, il s’agit des traitements dentaires effectués en dehors de Belgique ; des dents remplacées ou manquantes à la conclusion du contrat; des traitements esthétiques ; des traitements orthodontiques après 40 ans et des parodontaux après 65 ans.
3. Faites attention à la période d’attente.
C’est quoi une période d’attente en matière d’assurance dentaire?
Un stage d’attente est la période durant laquelle vous êtes assuré, mais n’avez pas encore droit à être indemnisé ou à être indemnisé complètement. Prenons l’exemple de l’assurance Dentalia Plus de Partenamut, elle va rembourser jusqu’à 350€ la première année d’affiliation, jusqu’à 650€ la deuxième année d’affiliation et jusqu’à 1250€/an dès la troisième année d’affiliation, mais avec un plafond de 1.050€/an pour l’orthodontie et les prothèses. Notons que l’âge limite pour s’affilier à une Dentalia Plus est de 64 ans inclus. A titre d’exemple, une personne qui souscrit une telle assurance paiera 22,58€ par mois à l’âge de 55 ans (tarif indicatif). Notre conseil: ne vous affiliez pas au moment où vous voulez faire vos implants dentaires, car il sera déjà trop tard. Et rendez vous régulièrement chez votre dentiste, car des assurances soins dentaires remboursent davantage s’il y a eu des soins préventifs dans l’année calendrier précédente.
La période d’attente est-elle partout pareille?
La réponse est non. Par exemple, depuis le 1er janvier 2021, CM (Christelijke mutualiteit) propose une couverture soins dentaires en Flandre et à Bruxelles via une assurance maladie complémentaire. Ce qui est unique, c’est que toute personne qui paie sa cotisation y a droit. Il n’y a donc pas de supplément spécifique pour les dents. Mieux encore, il n’y a plus de période d’attente! Les avantages sont notamment un remboursement de 60% sur le prix de revient des prothèses dentaires fixes et amovibles (maximum 1.050€ par personne pour 2 années civiles). Pour les membres ayant droit à l’indemnité majorée, le remboursement s’élève à 75% du prix de revient. Cela fait de la CM la première caisse d’assurance maladie à proposer un remboursement aussi élevé. D’autres mutualités incluent également les soins dentaires dans leur assurance complémentaire, mais les montants remboursés sont inférieurs.
Ce qui change en 2022
Le système du tiers payant devrait se généraliser aussi chez le dentiste prochainement. Avec le tiers payant, on ne paie plus la consultation en entier, mais seulement le montant à notre charge. Le dentiste ou le médecin (sur base volontaire) récupère lui-même l’argent auprès de la mutuelle. Le patient ne doit donc plus attendre d’être remboursé par la mutuelle. Un contrôle annuel chez le dentiste reviendrait alors à... 3,5€. Mais attention, dans certaines comme régions comme dans le Brabant, quasiment un dentiste sur deux n’est plus conventionné, et n’a donc plus à respecter des tarifs.
Se blanchir les dents chez le dentiste coûtera plus cher
A partir du 1er janvier 2022, seuls les traitements thérapeutiques seront encore exonérés de la TVA. En clair, si un traitement n’est pas considéré comme thérapeutique (ce qui est le cas du blanchiment), il coûtera 21% plus cher au patient. Le SPF Finances s’attend à des rentrées de 20 millions d’euros, dont la plus grande partie devrait venir des dentistes.
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