Beaufort, l’art des forces de la nature
L’art et la plage, cela semble être une combinaison gagnante. Lors de la 7e édition de la triennale d’art « Beaufort », des artistes belges et internationaux se sont penchés sur la manière dont les forces naturelles ont influencé l’histoire de la côte.
Pour la première fois, toutes les communes côtières participent à ce parcours artistique. Chaque ville ou commune expose deux oeuvres d’art sur la plage, dans le centre ville, sur la digue ou dans les dunes. Une nouveauté cette année : l’itinéraire est agrémenté d’un certain nombre de spectacles (musicaux).
Histoire du littoral
Le fil conducteur des images de Beaufort 21 est l’histoire de la côte. Mais pas l’histoire telle que nous l’abordons habituellement, avec l’homme comme acteur principal. Les artistes étudient l’influence des forces naturelles sur la mer et la vie côtière. Certains se tournent vers le passé, comme l’Américain Michael Rakowitz. Avec sa sculpture sur la plage de La Panne, il commémore l’opération Dynamo de la Seconde Guerre mondiale (NDLR: l’évacuation des troupes alliées de Dunkerque en mai 1940, après une attaque de l’armée allemande). Il a invité la population belge à choisir un objet qui leur rappelle une histoire de guerre. Ces objets ont ensuite été incorporés dans une sorte de rocher.
D’autres oeuvres d’art tentent de prédire l’avenir et, en raison du changement climatique, celui-ci ne s’annonce pas si rose pour l’humanité. L’image qui illustre peut-être le mieux les conséquences du réchauffement climatique est le tas de sacs de sable dans lequel a été coulé du béton, réalisé par l’artiste italienne Rosa Barba sur la plage de Mariakerke. Chaque sac de sable indique le nom et le nombre d’habitants d’une ville qui risque d’être inondée si le niveau de la mer monte. Les sacs de sable les plus bas sont déjà complètement sous l’eau à marée haute.
Créatures mythiques
La côte tire également des histoires mythiques des forces naturelles qui agissent sur elle. Toujours à La Panne, une pieuvre géante sort du sable en rampant. Avec une lampe et un téléscope dans ses tentacules, la pieuvre de Laure Prouvost vous montre le chemin.
Sur la plage de Blankenberge apparaît une créature futuriste qui semble danser dans le vent, les bras tendus vers le ciel. Pour ses oeuvres, l’artiste Marguerite Humeau consulte souvent des scientifiques et des experts et leur demande de formuler des hypothèses fictives. L’une de ces théories, par exemple, est que le comportement spirituel se manifeste chez les animaux en raison du réchauffement climatique.
Parade musicale
Les 20 artistes sélectionnés sont un mélange de jeunes talents en devenir et d’artistes de renom comme Els Dietvorst, qui a remporté le Belgian Art Prize en 2021 avec son oeuvre engagée. Elle a rassemblé des morceaux de bois flotté échoués et les a transformés en un nouvel arbre, ravagé par le vent. Dietvorst a réalisé un équivalent en bronze pour Beaufort.
Fait remarquable, cette année, des performances artistiques sont également organisées. Le spectacle le plus imaginatif sera probablement The Long Parade d’Ari Benjamin Meyers, avec Die Verdammte Spielerei et divers musiciens locaux. Meyers a composé un morceau de musique joué par les musiciens locaux, sous la supervision d’un professionnel. L’orchestre défile dans les dix communes côtières belges en la jouant et, toutes les deux semaines, à chaque « frontière », a lieu un échange, une répétition publique par exemple, lors duquel l’oeuvre musicale est transmise à la commune suivante.
Beaufort, jusqu’au 7/11. Vous pouvez acheter le guide des visiteurs de Beaufort, qui contient de plus amples informations, des cartes et des itinéraires de promenade et de cyclisme. Il coûte 1 euro. Plus d’infos www.beaufort21.be
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