Comment voyager en 2021?
En 2021, oserons-nous encore réserver à l’avance ou opterons-nous plutôt pour le last minute? Privilégierons-nous la sécurité des voyages de proximité ou chercherons-nous le dépaysement complet dès que ce sera possible? Sept grandes tendances.
LAST MINUTE
2020 a été une année chahutée pour le secteur du tourisme. Résultat: la plupart d’entre nous refusent aujourd’hui de prendre des risques inutiles et les candidats au voyage attendent la dernière minute pour réserver, constate Pierre Fivet de l’ABTO (Association of Belgian Travel Organisers). Cette tendance observée au deuxième semestre 2020 se prolongera plus que probablement en 2021. Autrefois apprécié pour son prix avantageux, le last minute est encore plus populaire aujourd’hui du fait de l’incertitude ambiante. Bon nombre de clients en ont fait la douloureuse expérience en 2020: il n’est pas toujours aisé d’obtenir le remboursement d’un vol ou d’un voyage annulé. Un risque qu’ils veulent à tout
RATTRAPER LE TEMPS PERDU
« Dès que le contexte redeviendra plus sûr, il faut s’attendre à une surcompensation », poursuit Pierre Fivet. Les accros au voyage ont la ferme intention de rattraper le temps perdu. Sans parler des clients qui n’attendent qu’une chose: concrétiser le voucher de leur voyage annulé. Et pour bon nombre d’entre nous, partir en vacances est un besoin fondamental. Tous sont sur les starting blocks, assurément. « 2020 a laissé les voyageurs sur leur faim et ils comptent bien assouvir leur appétit dès que possible, assure Piet Demeyere de TUI. Surtout les 50+, bien décidés à profiter de leur temps libre ou de leur retraite. Le Covid nous a tous ébranlés. Nous avons soudainement pris conscience qu’on ne peut pas toujours faire ce dont on a envie. Et le jour où cela redeviendra possible, plus question de remettre au lendemain. »
L’EUROPE FIRST
Les professionnels du voyage sont unanimes: 2021 sera propice à la (re)découverte de l’Europe. Les vacances dans son propre pays ne sont qu’une tendance passagère, selon Pierre Fivet. Une des principales raisons qui poussent les gens à voyager est le soleil. Contrairement à ce qu’on pense, les séjours de plusieurs jours en Belgique n’ont pas augmenté de façon spectaculaire à l’été 2020. Dès l’assouplissement des mesures de confinement, les Belges se sont rués aux Canaries et en Grèce. Un constat nuancé par le spécialiste du voyage Jo Thuys. « Nos compatriotes se sont rendu compte que leur pays recèle de nombreux trésors. Et que les logements et les restaurants sont de très grande qualité en Belgique! »
Les voyages hors Europe ne sont encore qu’un rêve inaccessible à l’heure actuelle. Personne n’oserait miser un euro sur le retour en grâce des destinations lointaines en 2022, voire 2023. La crise sanitaire laissera des traces, c’est certain. La peur de passer de nombreuses heures dans un avion ou de risquer une hospitalisation dans un pays exotique est toujours bien réelle. « Peut-être le touriste cherche-t-il trop loin ce qu’il a à portée de main, s’interroge Piet Demeyere. Beaucoup ont pris conscience l’été dernier de l’inutilité de partir aussi loin. »
MAISON OU HÔTEL?
Le vacancier préfère-t-il louer une maison, un appartement ou un mobilhome pour rester dans sa bulle familiale? Un léger glissement a été observé l’été dernier. « D’après les statistiques, 50% des clients belges optaient pour un séjour à l’hôtel. Ils ne sont plus que 40%, constate le porte-parole de l’ABTO. Ils privilégieront le logement individuel tant que le virus continuera à sévir. Ceci dit, le glissement observé n’a rien de spectaculaire. Nous savons par expérience que le Belge, outre le soleil, apprécie aussi de se faire servir en vacances. En gîte ou en résidence de vacances, il faut cuisiner et faire la vaisselle soi-même. » « Les hôtels, tout comme les restaurants, n’ont pas lésiné sur les mesures nécessaires pour assurer une sécurité optimale », ajoute Piet Demeyere.
PURE NATURE
Les villes trépidantes, les marchés animés, les cités balnéaires fréquentées... tous ces lieux qui attiraient les foules avant le Covid-19 sont désertés. En revanche, les endroits plus reculés, où la nature règne en maître, sont de plus en plus appréciés. « Une tendance qui se maintiendra, poursuit le porte-parole de TUI.Les vacanciers se montrent désormais plus créatifs dans le choix de leur destination, par la force des choses. Ils découvrent des endroits insoupçonnés où il fait bon vivre. Les randonnées et le cyclotourisme seront probablement toujours aussi prisés en 2021. » Ainsi, par exemple, Jo Thuys constate un net engouement pour la Suède et les activités en milieu naturel. Selon les dernières études, les candidats au voyage ciblent davantage leurs recherches en ligne sur les vacances « nature » et de proximité depuis quelques mois.
VOITURE OU AVION?
A en croire les compagnies aériennes, le filtrage de l’air dans l’avion est si efficace que l’air y est plus pur qu’en salle d’opération. D’un autre côté, nul n’ignore la promiscuité dans un avion complet. Ajoutons à cela que les risques ne se limitent pas au vol proprement dit. Ils sont aussi bien réels à l’embarquement et au débarquement, à l’enregistrement et au retrait des bagages à l’aéroport... Bref, dans le contexte actuel, les voyages en avion sont déconseillés par les virologues. « Une pandémie n’est évidemment en rien comparable aux attentats terroristes mais les voyages en avion ont connu un succès phénoménal l’été qui a suivi les attentats du 11 septembre, constate Pierre Fivet. Des contrôles très stricts avaient été mis en place pour rassurer les voyageurs. Dès qu’ils retrouvent une certaine impression de sécurité, ils n’hésitent pas à reprendre l’avion. Il en ira de même dès que des mesures strictes seront prises pour se protéger du coronavirus ou qu’un vaccin sera disponible. En attendant, la plupart des vacanciers privilégieront probablement la voiture début 2021. Le risque de contamination et de voir son voyage annuler par la compagnie aérienne est moins élevé. »
Rester connecté
La détox numérique n’est plus de mise. Autant l’idée de remiser son laptop et son smartphone pour une déconnexion complète pendant les vacances pouvait paraître séduisante il y a peu, autant il importe aujourd’hui de rester connecté, ne fût-ce que pour se tenir au courant des dernières directives car, comme nous le savons, la situation peut évoluer très rapidement.
COVID-19. Pour plus d’informations sur la sécurité sanitaire pays par pays, consultez le site du SPF Affaires étrangères https://diplomatie.belgium.
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