Il fait bon flâner dans les cités anciennes de l’Orne
L’Orne est la preuve qu’il subsiste encore des pépites secrètes près de chez nous. Une Normandie côté jardin, riante et sauvage, aux villages attachants, ourlée de belles surprises.
Cinq heures de route depuis la Belgique, et c’est le dépaysement total. Au fur et à mesure qu’on approche de la destination, les routes se font plus calmes, presque désertes. On sent bien que les paysages n’ont pas beaucoup changé au cours des siècles. Beaucoup de forêts. Oui, dans l’Orne, on respire à pleins poumons.
Pause thermale
En arrivant par le nord, on peut débuter son échappée nature en Suisse normande. Ne vous attendez bien sûr pas à des pics enneigés mais plutôt à un paysage bien accidenté et rocheux, comme sur le site de la Roche d’Oëtre, à 400 m d’altitude. De rocher en rocher, la balade sur les crêtes en met plein la vue ! Randonnée qu’on peut poursuivre ensuite vers les gorges de la Rouvre, cet affluent de l’Orne qui serpente en contrebas. Restons pour la nuit en Suisse normande, au domaine de la Boderie, ancien fief féodal : quelques gîtes, dont un insolite chalet japonais inspiré des ryokans nippons et entièrement vêtu de bois clair, posé sur pilotis au bord de l’étang.
Bagnoles, c’est aussi un magnifique quartier Belle Epoque qui vit le jour au tournant du XXe siècle sous l’impulsion d’un ancien ministre, Albert Christophle.
La forêt et l’eau, on les retrouve plus au sud, à Bagnoles-de-l’Orne. Une station thermale idéale, enlacée par l’immense forêt des Andaines qui pénètre jusqu’au cœur de la ville. Sentiers pédestres et cyclistes débutent à quelques mètres du centre thermal. Bagnoles, c’est aussi un magnifique quartier Belle Epoque qui vit le jour au tournant du XXe siècle sous l’impulsion d’un ancien ministre, Albert Christophle. Avec ses villas à colombages, ses terrasses en bois, ses clochetons… et son incroyable église Art déco aux vitraux inspirés par le thème de l’eau ! Prisée des grands de ce monde, la station possédait à une époque pas moins de trois casinos répartis autour du lac. Aujourd’hui, on vient toujours à Bagnoles pour son air pur, ses tables réputées et bien sûr pour son eau thermale. Anti-oxydante, reminéralisante, repulpante, elle est la promesse de douces et apaisantes journées. Et pour séjourner, deux Danois ont transformé le château où vécut Albert Christophle en un bijou de maison d’hôtes. Accueil chaleureux, décoration d’une grande finesse, chambres lumineuses, du véritable hygge au château !
Cap ensuite vers le Perche. Sur la route, une belle étape au château de Carrouges. Sous sa grande cape de briques roses, le monument a gardé son allure de place forte médiévale. Occupé sept siècles durant par la même famille, il a conservé son mobilier dont certaines pièces Renaissance. Et son petit Versailles, un appartement de parade d’une rare finesse dessiné par Maurice Gabriel, dont le descendant œuvra pour Louis XIV, a retrouvé sa splendeur. Il vient d’ouvrir pour la première fois au public.
Les pommiers en fleur rappellent qu’en Normandie, c’est le cidre qui trône sur les tables à l’apéritif. Dans le Perche, les producteurs, tous en bio, viennent de faire reconnaître leur AOP. La méthode traditionnelle mise en œuvre donne des cidres bruts et demi-secs aux notes fruitées et un bel équilibre entre sucre, amertume et acidité.
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Des bougies haute couture
C’est samedi matin et c’est jour de marché à Mortagne-au-Perche. L’occasion de découvrir ses spécialités. Et surtout son boudin noir, célébré chaque année lors d’une grande fête. Au Roi du Boudin, Jean-Philippe Cunha tente régulièrement de nouvelles recettes, dont une à base de bière d’une brasserie locale (https://brasserie-des-pionniers.com). Son boudin fumé est quant à lui un régal pour l’apéritif.
Il reste encore à Mortagne des endroits quasi secrets, où on ne pénètre pas par hasard, comme la crypte Saint-André et le jardin semencier Carrière Frères qui la jouxte.
Guide passionnée par sa ville, Adèle s’amuse à raconter qu’outre ses ruelles, on pourrait parcourir Mortagne par ses greniers, enchevêtrés les uns contre les autres, ou encore ses caves, souvent connectées. Avec elle, un parcours dans la belle médiévale devient une chasse aux trésors. Partout, des petites pépites, des hôtels particuliers, des artisans atypiques. Comme Trudon, maître cirier des rois de France et plus ancienne manufacture de bougies au monde. La maison crée toujours la haute couture de la bougie. Adèle relate que sa grand-mère, à l’instar de beaucoup de dames de la région, y a travaillé comme petite main. Il reste encore à Mortagne des endroits quasi secrets, où on ne pénètre pas par hasard, comme la crypte Saint-André et le jardin semencier Carrière Frères qui la jouxte. Ou encore à deux pas de là le cloître et la chapelle Saint-François. Tous deux n’ont pour ainsi dire pas changé depuis le XVIe siècle. Les décors polychromes sont d’une sublime finesse et ont attiré l’attention de Stéphane Bern qui va financer une rénovation via sa fondation. A quelques kilomètres, il faut absolument poursuivre la découverte à Bellême, une autre belle médiévale blottie en lisière de forêt. Une petite cité charmante et vivante qui attire fort logiquement brocanteurs, artistes et artisans, installés jusque dans les portes d’enceinte. Et lorsqu’on rend visite au concept store rural de Chez Nous – Campagne où la table est aussi exquise que l’accueil dans la boutique/brocante qui la jouxte, on se demande vraiment si le bonheur ne serait pas au moins un peu dans l’Orne…
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Bonnes adresses
– Domaine de la Boderie : www.domainedelaboderie.fr.
– Gué aux Biches : https://chateaudugueauxbiches.fr.
– Manoir du Lys : https://www.manoir-du-lys.fr.
– Domaine de Villeray : www.domainedevilleray.com.
– Chez Nous – Campagne : www.chez-nous-campagne.com.
Infos : www.ornetourisme.com.
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