J’ai testé : l’exposition « Poison » à Bruxelles
Par une pluvieuse matinée d’été, nous débarquons au Muséum des Sciences naturelles avec cinq enfants âgés de 5 à 11 ans, tous curieux de découvrir ces animaux plutôt repoussants et de me voir trembler d’effroi devant les serpents dont j’ai une phobie (oui, sympas mes enfants et neveux...). Comme son nom l’indique, cette exposition a pour spécificité qu’elle explique scientifiquement les multiples facettes des poisons des serpents, lézards, poissons, amphibiens, plantes ou encore oiseaux : si le venin tue, immobilise ou provoque de la douleur, il peut aussi sauver des vies.
La visite se fait dans la pénombre par respect pour la tranquillité des animaux. Une atmosphère du coup propice aux éventuels frissons... L’éclairage de la vingtaine de terrariums (à double vitrage, ouf !) met joliment en valeur les couleurs vives des animaux.
Sans plus attendre, les enfants se dirigent évidemment vers les reptiles ! Saviez-vous que sur les 3.000 espèces de serpents, seules 450 sont venimeuses ? Intrigués, les enfants s’approchent d’un mocassin à tête cuivrée. On peut lire sur le panneau explicatif que le venin de ce serpent contient une substance qui empêche le développement et la croissance de vaisseaux sanguins. Il pourrait donc être utilisé comme traitement contre les tumeurs. Un peu plus loin, le cobra royal dont le venin mortel pourrait être à l’origine d’un nouvel analgésique qui serait vingt fois plus puissant que la morphine, sans être addictif. Mais c’est la vipère du Gabon qui fascine le plus la joyeuse bande. » Waouw, il est super fort au jeu cache-cache, celui-ci « , lance Mathis (11 ans) devant ce spécimen qui se camoufle à merveille dans les feuilles de son terrarium, tandis que Lucie (10 ans), peu à l’aise devant les reptiles, garde ses distances. C’est pour les grenouilles que ma fille craque et plus précisément pour le Kokoï de Colombie. » Oh, ces petites bêtes jaunes sont adorables et ressemblent à des gommes ! » Jolies mais dangereuses ces mignonnes bestioles... Cette espèce de grenouille produit, en effet, une toxine extrêmement puissante ! Pendant des siècles, les Indiens l’ont utilisée pour enduire les pointes de leurs flèches. Les deux plus jeunes cousins, Hugo et Liam (5 ans) prennent, eux, beaucoup de plaisir à observer les araignées velues.
On s’installe ensuite devant une vidéo consacrée aux serpents où l’on en voit notamment un engloutir une souris. » Mais c’est affreux ! « , lance Audran (9 ans) en restant néanmoins vissé devant le documentaire. On s’arrête aussi, un instant, devant le laboratoire du soigneur : y sont notamment exposés des crochets à venin et des peaux de reptiles. Malheureusement, nous ne verrons pas le spécialiste à l’oeuvre : il passe quasi tous les jours mais à une heure variable, nous explique-t-on. Ce que nous regrettons aussi tous c’est que le parcours ne soit pas plus long. En une heure, nous avions déjà regardé les différentes vidéos et fait (plusieurs fois) le tour des terrariums. Il faut dire que les enfants foncent d’un animal à l’autre, en prenant rarement le temps de s’attarder devant les panneaux pourtant très succincts, à savoir cinq ou six lignes. Souvent, ils se contentent de jeter un regard sur le petit autocollant apposé sur chaque terrarium indiquant, via des dessins simples, si une morsure de la bestiole derrière la vitre provoque des douleurs, de la fièvre ou la mort.
Le plus chouette durant la visite pour ces cinq enfants ? Jouer à trouver, le premier, l’animal, parfois bien dissimulé sous des feuilles, branches ou pierres, dans chacun des terrariums. Pour ma part, eh bien, j’ai survécu à cette intéressante balade parmi les » monstres » à sang froid. Même pas peur !
» Poison « , Muséum des Sciences naturelles, 29 rue Vautier, 1000 Bruxelles. Jusqu’au 3/9. Prix de 0 à 9,50 € (expo+musée). Infos et réservations : 02 627 42 34 www.sciencesnaturelles.be
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici