José Garcia : »Je me déteste à l’écran ! »
A l’occasion de la sortie de la comédie française » A fond ! « , nous avons rencontré le sympathique acteur José Garcia.
A cause d’un régulateur de vitesse défaillant, une famille au bord de la crise de nerfs se retrouve bloquée à 130km/h sur l’autoroute des vacances. A bord du monospace flambant neuf, José Garcia interprète le père qui tente de contrôler la voiture folle qui fonce vers un embouteillage monstre...
Qu’est-ce qui vous a attiré dans le scénario d’ « A fond! » ?
Tout est dans le titre ! (rires) C’est drôle, il se passe quelque chose toutes les quinze secondes. Le film a été tourné à vitesse réelle, à bord d’une vraie voiture ! Nous avons loué une centaine de kilomètres d’autoroute en Macédoine avec à notre disposition cinq voitures construites spécialement pour le film puisque, évidemment, aucun constructeur n’a voulu nous offrir de voiture, ce qui est normal ! Tout le monde a fait ses cascades. Moi je déteste le confort dans un film ! Ici, on risquait d’aller droit dans le mur si on se ratait, de finir en clafoutis si un animal traversait la route, par exemple. J’ai toujours aimé jouer la comédie sans filet.
Dans la vie réelle, vous avez aussi ce goût du risque ?
Si je ne l’avais pas, je ne ferais pas mon métier car ma façon de l’envisager, c’est en essayant de garder le plus possible mon côté enfantin et surtout de garder de l’audace. Quand je peux servir un metteur en scène aussi fou que moi, cela vaut le coup !
Vous êtes adepte de sports extrêmes...
Oui, c’est le seul moment où je contrôle moi-même mes décisions qui n’engagent que moi. Je suis au milieu des éléments où personne n’est là pour me filmer, donc là il n’y a pas de jeu. Je fais du kitesurf en plein océan, de la voltige aérienne, aussi du paramoteur... Ce n’est pas pour crâner, je suis tout seul.
Etes-vous fan de nouvelles technologies et de voitures dernier cri comme votre personnage dans « A fond » ?
Non, je suis juste intéressé ou agréablement surpris par la créativité des nouvelles technologies. J’adore notamment les gps : c’est extraordinaire pour moi qui suis tout le temps en mouvement de ne pas perdre de temps à me taper une carte ! Je roule en Smart car j’ai besoin d’une voiture pour aller d’un point à un autre. Après, j’aime le confort de certaines voitures mais j’ai toujours préféré les motos.
Aimez-vous vous voir à l’écran ?
Non ! Je me regarde pour voir si le travail que j’ai fait est correct mais je me déteste. Je vois tous mes défauts, c’est horrible ! J’ai l’impression d’en faire trop, pas assez, je me trouve laid, moche, et avec les années, c’est encore pire. Ca me déprime de me voir à l’écran... Je vois mes films trois fois puis c’est terminé : la première fois, pour découvrir le film et voir toutes mes erreurs ; la deuxième fois pour me calmer ; et la troisième fois, c’est un adieu ! A la maison, quand un de mes films passe à la télé, les enfants veulent le voir mais moi je zappe ou je quitte la pièce.
Votre épouse (la réalisatrice Isabelle Doval, ndlr) vous regarde ?
Non et mes deux filles n’ont même pas vu la moitié de mes films. Je ne suis pas là pour faire la vedette de ma famille. Je fais ce métier pour donner des sensations, des émotions, pour réjouir les gens... J’en ai rien à foutre d’être connu, ce que j’aime, c’est jouer !
Comment vivez-vous justement votre notoriété ?
J’ai la chance d’être un acteur plutôt populaire, plutôt bien aimé par les gens. Je fais des films sérieux mais ils me connaissent surtout par la comédie. Je les distrais, je leur donne de l’amour, du fun, des sensations... Il y en a plein qui me remercient pour les quelques minutes de distraction dans leur vie quotidienne. J’ai une vie simple et je la partage tous les jours avec les gens qui me procurent de la sympathie et des encouragements.
Vous jouez beaucoup des comédies. Dans la vie aussi vous aimez faire rire ?
J’aime partager avec les autres, je crois que c’est plus important que de faire rire. Si l’humour permet de partager alors oui j’essaye de partager. Je préfère partager un moment tendre avec quelqu’un qu’un moment de rire parce que la tendresse permet vraiment une communion avec autrui. Le rire est une arme qui peut être utilisée dans les deux sens, aux dépens des autres.
Vous venez d’avoir 50 ans, un cap ?
Non, car j’ai décidé de ne plus fêter mon anniversaire parce que je ne peux pas fêter quelque chose que je n’ai pas dans ma tête. Je pense que la jeunesse, c’est surtout un état d’esprit. Moi, j’ai 16 ans à tout casser ! (rires) Je suis un adolescent dans un corps d’adulte. J’essaye de garder le plus de candeur, d’enfance en moi, car c’est avec ça que je travaille, ce qui ne m’empêche pas d’être un adulte responsable. J’aime bien garder un peu de rêverie... Le cap, c’était à 40 ans lorsque j’ai décidé de m’occuper un peu plus de ma vie et moins de mon métier pour justement pouvoir continuer à l’exercer de manière heureuse.
Vieillir vous effraye ?
Ce n’est pas vieillir qui m’effraye, c’est mourir et l’éternité, c’est de m’emmerder dans l’espace. Mourir, c’est tellement commun !
Un rêve ?
Je l’ai déjà concrétisé : j’exerce une profession qui me permet d’être immortel pendant un certain temps après ma mort, de laisser une trace. Ce ne sera pas énorme, peut-être 5 ans, maximum 20. On me reverra comme une vieille relique quelque part !
A fond, un film de Nicolas Benamou avec José Garcia, Caroline Vigneaux, André Dussollier, Florence Foresti, Jérôme Commandeur, Vincent Desagnat
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