Keith Haring, une icône pop engagée
Bébés rampants, chiens aboyeurs, bonshommes dansants... Le style de l’artiste américain se reconnaît immédiatement. Une grande rétrospective l’honore à Bruxelles !
Sa carrière fut aussi prolifique que fulgurante. Keith Haring (1958-1990), décédé des suites du sida, s’est fait connaître début des années 80 par ses interventions dans l’espace public où son langage visuel symbolique facilement reconnaissable a marqué durablement les esprits. » C’est par les stations de métro new-yorkaises et auprès des usagers qu’il s’est d’abord fait connaître : il dessinait à la craie blanche sur les encarts publicitaires inoccupés. Des dessins souvent en lien avec un sujet d’actualité ou le panneau publicitaire voisin « , explique Alberta Sessa, coordinatrice de l’exposition à Bozar.
L’ambition de Keith Haring était de créer de l’art public accessible à tous, d’être proche des gens qui n’avaient pas forcément la chance de fréquenter les musées. Cette icône du pop art a d’ailleurs souvent collaboré avec les artistes Andy Warhol, son idole, et Jean-Michel Basquiat qui, eux aussi, désiraient réunir les beaux-arts et la culture populaire. » Keith Haring était un artiste de son temps. Son époque était empreinte de la culture audiovisuelle, du dessin animé et de la BD, de la musique et de la culture underground du New York des années 80, du hip hop, des jeux vidéo et des soucoupes volantes, mais aussi de grands enjeux comme les excès du capitalisme, l’homophobie et le racisme. Enjeux encore pertinents aujourd’hui ! «
PLUS DE 200 PIECES
L’exposition présente plus de 200 pièces reflétant la diversité de l’oeuvre de l’artiste résolument engagé : carnets et dessins, collages, peintures sur toile, sur bâche, sur bois, vidéos ou films réalisés par lui-même mais également documents d’archives, photos, affiches... » On peut notamment épingler la grande oeuvre sur l’abolition de l’Apartheid en 1984 ; The Matrix, une fresque sur papier à couper le souffle de près de 16 mètres de long installée en milieu de parcours ; et la reproduction d’une de ses Black Light Room. » Concrètement, des oeuvres réalisées dans une peinture sensible aux UV habitent une pièce colorée à l’ambiance fluo des années 80 et immergée dans la musique de l’époque. » C’est une référence à la vie nocturne et aux soirées clubbing. Keith Haring sortait beaucoup dans les boîtes underground légendaires comme le Club 57, à New York, où il organisait des expositions et des performances d’artistes dont Madonna et Grace Jones, encore inconnues du grand public. »
BOZAR, 23 RUE RAVENSTEIN, BRUXELLES. DU 6/12 AU 19/4. PRIX : 18 €. www.bozar.be/fr
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