La beauté brute des Îles Féroé

PlusMagazine.be Rédaction en ligne

C’est un archipel volcanique à la beauté brute, serti dans l’Atlantique Nord entre l’Ecosse et l’Islande. Certains archipels jouissent d’une aura quasi mythique et d’un charme insaisissable. C’est le cas des Lofoten, des Hébrides, des îles d’Aran et des Féroé.

Les Îles Féroé, c’est un chapelet d’îlots volcaniques bordés de falaises abruptes, parsemés d’étendues vertes, avec des fjords et des panoramas rien moins que spectaculaires, de pittoresques villages de pêcheurs et des… tunnels. En quantité, car la plupart des îles sont reliées par des passages sous-marins.

Les Féroé se situent quelque part à mi-chemin entre l’Ecosse, l’Islande et la côte norvégienne. Une fois sur place, on se croirait au bout du monde, même si l’archipel se rejoint assez rapidement en avion. Je suis parti de Paris, prenant un vol direct jusqu’à l’aéroport de Vagar, sur l’île du même nom. De là, j’ai loué une voiture et mis le cap sur la capitale, Torshavn, seule véritable ville des Îles Féroé. Mon hôtel – le Hilton – se trouve en bordure du centre-ville et – surprise ! – il était quasi-bondé.

Torshavn est située sur l’île de Streymoy, la plus étendue des Féroé. En chemin, j’ai eu l’occasion de me frotter une première fois au fameux système de tunnels qui relie la plupart des îles entre elles. L’un d’eux est même pourvu d’un rond-point ! Ce serait le seul au monde, et on le croit volontiers. C’est ce que m’a confié, non sans jubilation, la réceptionniste au moment de mon check-in.

Des vues à couper le souffle

Le lendemain matin, je suis parti à la découverte de l’île de Streymoy. Sur les Féroé, la voiture de location est un must. Les transports publics ont beau être parfaitement organisés, les bus ne s’arrêtent pas à la demande. Or, il apparaît assez vite qu’on n’a pas assez d’yeux pour admirer toutes les merveilles du paysage ...

Il n’y a pas vraiment de montagnes sur les Féroé, plutôt des collines, verdoyantes ou non, dont l’altitude oscille entre 500 et 880 mètres. Ajoutez-y une toile de fond brumeuse et vous obtiendrez un tableau au romantisme légèrement mystique, dévoilant d’innombrables variations de couleurs : tantôt 50 nuances de gris, tantôt une palette plus gaie et irisée. Avec toutes les subtilités entre les deux.

Je me suis arrêté à Vestmanna, un village de pêcheurs. Ce sera l’une des rares fois que je devrai respecter un horaire précis : ici, chaque jour, des bateaux d’excursion lèvent l’ancre pour vous emmener au pied des falaises vertigineuses qui bordent le village. La sortie en mer dure deux heures, mais quel bonheur ! Les paysages sont sensationnels. Imaginez les falaises crayeuses de Douvres mais en plus ombrageuses et encore plus hautes. L’ensemble apparaît plus sauvage et menaçant… On ne peut s’empêcher de penser à un décor tout droit sorti de Game of Thrones. Je suis entouré par un groupe de Japonais enthousiastes. Et, tout à coup, nous voici escortés par une nuée de fous de bassan, parmi les plus grands oiseaux marins.

Le bruit du silence…

On chercherait en vain de l’art ou de la culture sur les Féroé, à l’exception d’un ou deux musées à Torshavn. La meilleure façon de découvrir l’archipel, c’est encore de le sillonner en voiture. En se donnant un but, évidemment, mais les trajets sont tellement beaux qu’ils se suffisent à eux-mêmes. On ne cesse de s’émerveiller devant de nouveaux panoramas : baies sublimes et anses désertes, fjords impressionnants, falaises vertigineuses, chaînes de crêtes menaçantes et climat changeant – un peu comme chez nous – où le soleil fait place à une averse soudaine, avant que le relief ne s’enveloppe d’une écharpe de brume. Voire tout cela en même temps !

La meilleure manière de découvrir les îles Féroé ? Les parcourir en voiture.

J’ai emporté la carte des Féroé et y ai surligné deux îles assez espacées l’une de l’autre. Je me suis mis en chemin, me fixant chaque fois pour but le point le plus éloigné. Il s’agissait très souvent d’un village ou d’un hameau reculé, accroché à une falaise ou niché au creux d’une baie. Parler de « village » est un peu surfait dans ce contexte, car il s’agit davantage de hameaux d’une dizaine de maisons à peine.

Par ici, il n’est pas évident de trouver des endroits où se restaurer. Je m’en suis d’ailleurs mordu les doigts le premier jour. J’avais noté en vitesse une adresse où je pourrais faire halte à midi… Eh bien, c’était vraiment une bonne idée, car elle s’est révélée être la seule à des heures de voiture à la ronde !

Bouffée d’air frais en haut d’une falaise

Le village de Gjogv est l’un des plus reculés : au-delà la route s’arrête. Au volant, il s’agit d’ouvrir l’œil et de faire attention aux moutons, d’autant que la route serpente et se fraie un chemin à l’assaut des collines verdoyantes. A Gjogv, je m’octroie une courte balade vers le sommet des falaises. Le sentier escarpé et pentu met mon souffle à rude épreuve. Une fois là-haut, la vue panoramique est bluffante !

La localité de Torshavn, elle, vaut largement le détour. Ne serait-ce que pour flâner le long de l’eau. La ville s’adosse à une colline et abrite un quartier aux allures médiévales – Tinganes – qui regorge de maisons en bois colorées et de ruelles aussi charmantes qu’étroites. Le port de plaisance est bordé de cafés avec terrasse, de quoi faire une agréable pause.

Avec le ferry, direction Suduroy

La plupart des îles de l’archipel sont reliées par des tunnels, plus rarement par un pont. Mais l’île la plus méridionale, Suduroy (littéralement « l’île au sud ») n’est accessible qu’en ferry. Il faut compter deux bonnes heures pour rejoindre, au départ de Torshavn, la charmante Suduroy. L’île s’étire sur 42 km de longueur et ne compte qu’une seule grand-route qui serpente du nord au sud, à travers monts et vallées, en longeant de jolies baies. A Sandvik, le village le plus au nord de l’île, je me balade d’une bande sablonneuse à une autre, lorsque, tout à coup, je suis frappé par la beauté très pure d’une vieille église. Ici non plus, les falaises ne sont jamais très loin. Je m’installe pour pique-niquer à un endroit avec vue sur les rochers. Mon casse-croûte attire des hôtes imprévus : deux pétrels fort intéressés par mon sandwich au saumon ! Je le partage avec plaisir, d’autant que je suis absolument zen, enveloppé par la quiétude distillée par ce paysage majestueux. Au point de songer qu’il doit être difficile de trouver mieux sur cette planète... ●

Tour operator : Travel Experts, www.faeroer-eilanden.be
Y aller : vol direct vers les Îles Féroé au départ de Paris (aéroport Charles de Gaulle). Depuis Bruxelles, possibilité de rallier en avion les Féroé en faisant escale à Copenhague.
Quand y aller : les Féroé sont une destination propice toute l’année. Les températures hivernales sont comparables à celles de la Belgique. Les étés sont plus frais.

Texte: Igor Vandenberghe – Photos: Rosie Cabbe

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