Peyo, un artiste... schtroumpfant !
Evadez-vous au royaume des Schtroumpfs et autres Johan et Pirlouit à travers une exposition consacrée à Pierre Culliford et son formidable de coup de crayon. Une première mondiale.
» Gamin j’avais une propension à dessiner... Mais en fait, tous les enfants dessinent ; certains d’entre eux décident de devenir des adultes, des gens sérieux, et puis il y en a d’autres qui refusent de passer le cap et qui font de la bande dessinée ! « , racontait Pierre Culliford (1928-1992). Dès ses premières planches, il signera Peyo à la suite de la mauvaise prononciation de son surnom » Pierrot » par un de ses cousins anglais. C’est dans un épisode des aventures de Johan et Pirlouit que les Schtroumpfs font leur apparition, en 1958. L’enthousiasme fut incroyable ! Tellement phénoménal que les sympathiques petits êtres bleus éclipseront bientôt les autres créations de Peyo comme le chat Poussy ou le gamin à la force surhumaine Benoît Brisefer. Pour comprendre la success story de Peyo et plus particulièrement sa maîtrise exceptionnelle de l’art de la BD, il suffit de pousser les portes de la Fondation Folon, à La Hulpe.
Planches et esquisses
Au coeur de 400 m2 d’exposition, on peut admirer près de 150 pièces rares comme des planches originales, des photos et autres documents anciens. » Il y a même des esquisses de scénarii qui n’ont jamais abouti dans les bandes dessinées parce que jugés un peu trop tendancieux, trop crus ou avant-gardistes et donc refusés par les éditeurs de l’époque, précise Dominique Michels, attachée de presse à la Fondation Folon. Seuls les dessins de Peyo seront présentés, pas ceux de son équipe. Pour cet artiste, chaque case représentait un petit théâtre dans lequel il animait ses personnages. Il est d’ailleurs le premier à dessiner un avant-plan et un arrière-plan dans la BD, une technique qu’il utilise à la suite de sa rencontre avec Walt Disney, son modèle, tout comme Franquin à qui il demandait des conseils. «
Un parcours chronologique
L’itinéraire de l’exposition débute par l’enfance du Bruxellois, on découvre ensuite sa carrière, des quotidiens à son propre studio en passant par le journal Spirou, et l’évolution de ses différents personnages. Un autre espace fait la part belle aux dessins animés à l’origine d’une véritable schtroumpfmania planétaire dans les années 80. Grâce aux enfants de Pierre Culliford et à son studio, les lutins joyeux quasi sexagénaires continuent de vivre dans les bandes dessinées et au cinéma. Un nouvel album, La forêt interdite, et un film, Le village perdu, sortent d’ailleurs fin de ce mois.
Un hommage à son épouse
Quelques-unes des premières petites figurines des Schtroumpfs ou encore une fiole de salsepareille émaillent le parcours. En outre, un hommage est rendu à Pascal Garray, un des dessinateurs phare du Studio Peyo décédé en janvier, et à Nine, l’épouse du dessinateur, décédée en juillet. Coloriste, c’est elle qui décida de peindre les Schtroumpfs en bleu. Une couleur qui lui plaisait car harmonieuse. En revanche, elle appréciait bien moins la recette suivie par le sorcier Gargamel pour créer la Schtroumpfette. Présentée à l’exposition, la formule magique dresse, en effet, un portrait peu avantageux de la femme : une cervelle de linotte, de la poudre de langue de vipère, un trait d’orgueil, une part de sottise, etc. Ah ben schroumpf, alors !
« Peyo. A retrospective » Fondation Folon, 6 A drève de la Ramée, La Hulpe.
Quand ? Du 25/3 au 27/8. Prix : 6 €.
Infos : 02 653 34 56 – http://fondationfolon.be
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