Thassos, la pépite grecque

Une île grecque épargnée par le tourisme de masse et qui vaut absolument la peine d’être découverte? Envolez-vous pour Thassos, l’île la plus septentrionale de la mer Égée.

Pour rejoindre Thassos, il faut prendre l’avion jusqu’à Kavala. De là, un bateau vous emmène vers Limenas (Thassos-Ville). Durant troisquarts d’heure, l’île verte et ses plages blanches se dévoilent progressivement. Sa situation et ses richesses naturelles ont assuré à l’île sa prospérité. En témoignent les différents sites archéologiques situés dans la capitale Limenas et au-delà. Les Grecs anciens ont érigé un théâtre sur les versants de la colline surplombant la ville. Le bleu azur de la mer Égée constituait le plus beau des décors pour toutes les tragédies grecques qui y ont été interprétées. Une visite au musée archéologique permet d’apprécier le riche passé de Thassos, peuplée depuis la période du Néolithique. La pièce maîtresse ? Le Kouros, une superbe sculpture représentant un jeune homme nu...

UNE PLAGE POUR CHACUN

La plupart des plages sont accessibles grâce à la rocade qui fait le tour de l’île en suivant la ligne côtière sur 100 kilomètres. Et des plages, il y en a pour tous les goûts: des plages de sable tout équipées, des petites plages bordées de rochers et de pins, des plages au pied de côtes rocheuses accidentées... Certaines d’entre elles, comme Saliara – également appelée plage de Marbre – ont été formées par l’érosion de la pierre que Thassos exporte depuis l’Antiquité. D’une blancheur étincelante, ce marbre compte parmi les plus chers au monde. Il aurait notamment servi à la construction de la basilique Sainte-Sophia (Hagia Sophia) à Istanbul.

Nous nous prélassons sur une plage non loin de la péninsule d’Aliki, après avoir visité le site archéologique situé sur la colline toute proche. Les vestiges d’un temple érigé en l’honneur des Dioscures, les protecteurs des marins, prouvent que les lieux bénéficiaient d’un certain prestige au VIIe siècle avant J-C. Les ruines de deux temples paléochrétiens (Ve siècle avant J-C) sont également visibles. Le village a probablement été rayé de la carte au cours d’un tremblement de terre. Ce qu’il en reste aujourd’hui, c’est un endroit idyllique où on peut se promener entre les oliviers, les fleurs sauvages et l’histoire.

VERS LE SOMMET

Le point culminant de l’île se situe sur le Mont Ipsarios, à 1.204 mètres d’altitude. On peut l’atteindre à pied depuis le village de Potamia mais au prix d’au moins 5 heures de marche pour l’aller-retour. Nous avons préféré louer un 4×4 et faire quelques haltes avant d’atteindre notre objectif. Au monastère de Panagia, l’un des trois que compte l’île, nous avons profité d’un calme religieux. La petite église a été bâtie il y a 250 ans. Assez sombre, elle renferme une belle collection d’icônes.

En 1975, le monastère a été agrandi en vue d’accueillir une grande communauté. Mais seuls cinq moines ont osé emménager en ce lieu reculé. Aujourd’hui, il ne reste que frère Epiphanios qui adore marcher et possède une impressionnante collection de cannes. Tous les samedis, il célèbre la messe dans la petite église pour les habitants des villages environnants, comme Maries. Dans ce village de montagne authentique, chaque maison possède sa propre vigne et chaque famille défend sa propre recette de Tsipouro, une eau-de-vie épicée pouvant atteindre 55°. Nous y goûtons sur une place ombragée afin de prendre des forces pour poursuivre notre ascension vers le sommet d’Ipsarios.

Entre les oliviers et les pins, nous apercevons des ruches colorées. Des apiculteurs vendent leur miel sur des étals improvisés. Le sommet, enfin! Une vue magnifique sur l’île entière s’offre à nous. Notre regard se porte jusqu’à la terre ferme et au mythique mont Athos.