Le paradis des Seychelles
Ce chapelet d’îlots perdus au milieu de l’océan Indien est un véritable paradis tropical: nature sauvage, ciel d’un bleu limpide, plages désertes bordées de palmiers et de rochers spectaculaires. Seules les Seychelles procurent cette étrange impression de bout du monde.
Les Seychelles émergent au beau milieu de l’océan Indien, loin, très loin de toute autre île et de la terre ferme. Les Seychelles sont la destination idéale pour rompre avec la routine. Les 115 îles qui constituent l’archipel ne comptent pas plus de 100.000 habitants. Les plus petites d’entre elles demeurent inhabitées. Mahé, l’île principale, est notre point de chute. Quelques vieilles bâtisses illustrent le passé colonial de l’île qui a vécu sous la domination des Français d’abord, des Britanniques ensuite. Un temple hindou rappelle toutefois la diversité d’origines des habitants actuels dont les ancêtres étaient tantôt asiatiques, tantôt africains ou européens. Cette diversité se retrouve au marché très animé de Sir Salwyn-Selwyn. Les marchands ambulants vantent les mérites de leurs produits en créole.
L’animation est toute relative au marché et dans l’unique rue de boutiques de souvenirs de cette ville miniature qui ne compte que deux feux de circulation. Une réplique de Big Ben trône au milieu du carrefour central, telle une attraction surdimensionnée arrivée là par hasard en droite ligne de mini-Europe. Victoria, la capitale, offre le summum de l’animation possible aux Seychelles mais qu’à cela ne tienne, le but de notre voyage est de découvrir les plus belles plages du monde.
Noix de coco et rochers de granit
L’aventure commence sur l’île de Praslin, la vitrine de toute la splendeur dont est capable la nature sauvage de l’archipel. Le parc naturel de la Vallée de Mai au coeur de l’île est une forêt primaire, conservée dans son état primitif. Les palmiers portent le fameux Coco de Mer, la plus grande graine du monde (de 15 à 30 kilos), aux deux lobes caractéristiques qui lui valent le surnom de Coco Fesse, devenu l’emblème des Seychelles. Aussi ardent soit-il, le soleil des tropiques n’arrive pas à pénétrer dans ce véritable jardin d’Eden tant la végétation est dense.
Praslin compte plusieurs grands complexes hôteliers comme le Constance Lemuria qui possède son propre terrain de golf. Du haut des collines du green, la vue sur la plage et les palmiers est époustouflante. On pourrait croire que les plages sont privées car de nombreux hôtels ont été construits les pieds dans l’eau mais il n’en est rien. Aux Seychelles, toutes les plages sont publiques. Elles sont tellement nombreuses que vous n’aurez aucun mal à trouver une plage déserte, au fond d’une anse, parsemée d’énormes blocs de granit aux formes parfois spectaculaires.
La plage d’Anse Kerlan est partiellement interdite d’accès. La nuit, les tortues de mer viennent pondre et enfouir leurs oeufs dans le sable de la plage qui les a vues naître. L’immense plage d’Anse Volbert offre une vue imprenable sur les nombreux îlots voisins. Cette partie de l’île se distingue par des logements plus modestes, tel le charmant hôtel écologique Les Lauriers, géré par un Belge arrivé ici il y a vingt ans. Quand le soleil s’apprête à se coucher, de jeunes Seychellois proposent une balade en bateau dans les îlots tout proches. L’eau est tellement claire qu’on peut admirer des myriades de poissons-clowns. Les rochers changent constamment de couleur aux lueurs du soleil couchant. A chaque détour se découvrent de nouvelles plages désertes où on accoste pour se baigner au crépuscule.
Vélo et tortues géantes
La Digue est probablement l’île la plus photogénique des Seychelles. « Il n’y a pas de voitures privées sur l’île », raconte le chauffeur d’un des huit taxis de La Digue. Tous les déplacements se font à vélo. Depuis l’Anse Source d’Argent il est possible de se balader vers l’est ou l’ouest en longeant des plages paradisiaques, ponctuées de forêts côtières et de mangroves. Après une grosse demi-heure de marche, on atteint la petite Anse Pierrot et sa plage d’un blanc immaculé, bordée de mangroves et de palmiers dans le fond, d’impressionnantes formations rocheuses aux deux extrémités. Les eaux peu profondes qui abritent un récif corallien sont cristallines. L’île de Robinson Crusoé telle qu’on l’imagine.
Petite Anse, Anse Coco et Anse Caïman valent elles aussi le détour. Des piscines naturelles se sont formées entre les rochers. Le restaurant Chez Jules de l’Anse Coco propose de délicieuses préparations créoles à base de riz et de poisson principalement, relevées d’épices locales. Sans oublier les jus de fruits frais et le rhum local, ingrédient indispensable de l’incomparable banane flambée!
Une seule route traverse l’île de part en part, le long de laquelle vivent les insulaires, à l’abri du soleil sous les arbres tropicaux qui leur offrent une protection naturelle. La plantation de noix de coco et de vanille Union Estate abrite une ancienne maison coloniale et un moulin traditionnel où était pressée l’huile de coco. Non loin de là, un enclos a été aménagé dans une gigantesque formation rocheuse pour les tortues géantes, véritables mastodontes centenaires de 250 kilos. Ces tortues protégées déambulent librement, tels des animaux domestiques, dans les jardins, les hôtels, ... Elles seraient environ 150.000 aux Seychelles, plus nombreuses donc que les habitants.
La route des épices
De retour à Mahé, nous déjeunons Chez Marie-Antoinette, le plus vieux restaurant des Seychelles. Dans le patio, une dizaine de tortues géantes évoluent paisiblement. Les épices font toute la saveur de la cuisine créole. Pour rappel, l’archipel se situe sur la route des épices, très importante à l’époque pour les grandes puissances maritimes d’Europe. Pour plonger dans l’histoire des Seychelles, direction le Jardin du Roi, en haut de la colline. Micheline George est une fière descendante de la famille qui veille sur cet endroit extraordinaire depuis cinq générations. La vieille maison dans laquelle elle a grandi fait aujourd’hui fonction de musée où on peut se faire une idée de la vie que menaient les Seychellois jusqu’il y a peu. Le jardin botanique de 25 hectares est un véritable festival de fleurs tropicales, girofliers, poivriers roses, muscadiers... Il réunit plus de 50 épices différentes, toutes utilisées dans les cuisines du restaurant. Pour déguster un digestif digne de ce délicieux repas, rendez-vous au Domaine La Plaine St-André où le rhum Takamaka subtilement fruité est distillé et proposé à la dégustation dans un bâtiment colonial entièrement restauré, entouré d’un jardin d’herbes aromatiques.
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