A chaque usage sa paire de jumelles
Vous êtes amateur d’opéra, de chasse, de nautisme, de randonnées, d’ornithologie ou encore d’astronomie ? Il vous faut des jumelles. Mais pas les mêmes !
Cela paraît simple, mais ce ne l’est pas. Le (bon) choix de jumelles dépend beaucoup de l’usage qu’on va en en faire et de la fréquence d’usage. C’est une question de poids et de volume, de confort, de luminosité, de grossissement voire de technologie. Et on ne parle pas ici du fait que l’utilisateur soit ou non porteur de lunettes ni d’un aspect qui a son importance : le prix. Certains modèles dépassent les 3.000 €... sans pour autant s’imposer comme un choix à privilégier par chacun. On l’a dit, tout dépend de ce qu’on souhaite en faire.
Au théâtre ce soir
Vous prévoyez d’utiliser principalement l’objet au théâtre ou à l’opéra ? Privilégiez une paire légère et de petit format, facile à glisser dans le sac d’une dame. Les Bushnell 4×30 Spectator PermaFocus (environ 125€), par exemple. Et là, on découvre un élément essentiel dans le choix de jumelles : « 4×30 ». Une mention similaire accompagne le nom de chaque modèle et il est capital de la comprendre.
Le premier chiffre indique le grossissement. C’est l’équivalent d’un zoom. Plus il est important et plus l’objet regardé sera grossi par rapport à une vision à l’oeil nu. Un sujet situé à 100 mètres et observé avec des jumelles 4x vous donnera l’impression d’être à 25 m. De son côté, le « 30 » représente le diamètre des lentilles frontales, exprimé en millimètres. Ici, il est donc de 30 mm. Plus ce nombre est grand et plus les lentilles laisseront passer de lumière et offriront un champ de vision étendu et une image nette.
Plus n’est pas forcément mieux
Là, tout le monde (ou presque) a la même réaction. On se dit : » Je n’ai donc qu’à sélectionner la paire offrant le plus important grossissement et le maximum de luminosité « . Ce serait une erreur. Évitez par exemple de vous précipiter sur un modèle comme les Celestron SkyMaster 25×100 (± 490€). Ce sont de très bonnes jumelles, mais leur grossissement (25x), combiné à un poids d’environ 4 kg, va entraîner un désagréable effet de tremblement dès que vous tenterez de les utiliser. Pour une paire de ce type, on recommande vivement la fixation sur un trépied. L’ensemble offre alors d’excellentes conditions pour l’observation du ciel la nuit, par exemple. Mais évidemment, on perd en portabilité.
Méfiez-vous des prix trop bas, faites plutôt confiance à une marque réputée.
Explication. Dès qu’on les prend en main, des jumelles sont soumises à des vibrations plus ou moins fortes en fonction de l’effort accompli pour les tenir. Si elles sont importantes, notre cerveau aura des difficultés à compenser ces effets et la netteté de l’image s’en trouvera affectée. Cela, c’est pour le grossissement. Quant au diamètre de l’objectif, gardez à l’esprit que plus il est grand, plus les jumelles seront encombrantes. À nouveau, tout dépend de l’usage et de la fréquence d’utilisation.
Il y a prisme et prisme
Parmi d’autres critères à considérer, le choix de jumelles peut aussi s’appuyer sur le type de construction. Il en existe essentiellement deux aujourd’hui sur le marché : les modèles avec prisme de Porro et ceux avec prisme en toit. Ne vous inquiétez pas, c’est moins compliqué que ça n’en a l’air. Pour faire simple, les seconds se caractérisent par des objectifs positionnés dans l’axe des oculaires. Grâce à cette construction, plus récente, on gagne en compacité, en poids et en luminosité. Des avantages qui – malheureusement – font grimper le prix. Enfin, si vous êtes porteur de lunettes, il est recommandé d’opter pour un modèle avec bonnettes rétractables.
Des nombres et du verre
Le type de jumelles le plus vendu dans nos régions serait du 8×32 ou du 8×42. Ceci étant, on considère souvent qu’un modèle 3×27 ou 4×30 est approprié pour aller au spectacle. Les randonneurs, eux, s’équipent volontiers d’un 8×32 ou d’un 10×42. Passionné d’ornithologie ? Privilégiez un grossissement de 10 ou 12x. Maintenant, ce serait trop simple de ne devoir se limiter qu’à deux nombres. La qualité d’une bonne paire se mesure aussi pour une grande part à celle de ses optiques. Ne vous laissez pas « attraper » par le prix étonnamment bas de tel modèle d’origine obscure. Des marques de référence ? Bushnell, Leica, Nikon, Olympus, Swarovski Optik (vous n’y trouverez pas de cristaux ! ),...
Si vous optez pour un modèle de qualité – quelle que soit l’activité prévue -, il vous accompagnera durant de nombreuses années. Autant prendre le temps de bien le sélectionner. Et pour ce faire, rien ne vaut un essai comparatif en magasin. Il permet d’appréhender le poids et l’encombrement des jumelles, leur confort d’utilisation, les réglages possibles, etc. Un spécialiste pourra en outre vous aider à choisir en fonction de votre type d’usage et de sa fréquence.
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