Comment sauver ses cassettes
Nos enregistrements sur bande magnétique disparaissent en silence. S’il n’est pas trop tard, on peut tenter d’en sauver le contenu.
Créée en 1963 par Philips, la Compact Cassette (communément appelée minicassette, musicassette, K7 ou encore cassette audio) a conquis le monde, s’installant dans le salon comme dans la voiture avant d’ouvrir la voie à la musique mobile avec le Walkman de Sony à partir de 1979. Objet fétiche de l’époque, la Compact Cassette n’offrait qu’une qualité sonore somme toute très limitée. A la fin des années 70, c’est la vague vidéo qui submerge la planète. Après s’être imposée dans les salons, elle vient concurrencer et remplacer les films Super 8 : avec un caméscope, les particuliers découvrent l’enregistrement de séquences de vie de famille ou de souvenirs de vacances.
Une valeur inchiffrable
Mais qu’en est-il en 2018 ? Faites le compte : combien de cassettes audio ou VHS dorment chez vous, nichées dans une boîte en carton au fond d’une armoire ou du grenier ? La plupart, sans doute, n’ont qu’un intérêt tout relatif : des chansons radiodiffusées, des films capturés lors de leur télédiffusion et qu’on peut retrouver aujourd’hui dans une bien meilleure qualité sur support physique (CD, DVD, Blu-ray, ...) ou via un service en ligne. Mais il y a ces enregistrements personnels, des extraits sonores ou des images de famille qui constituent souvent des documents uniques, reflets d’une époque, de proches parfois disparus depuis, d’événements comme des mariages ou des naissances ou simplement de la vie de tous les jours. Des souvenirs exceptionnels et à la valeur purement sentimentale. Donc hors de prix.
Le problème, c’est que, sans faire le moindre bruit et sans qu’on le réalise, ces souvenirs s’estompent progressivement. En cause, leur support. On considère généralement que la bande magnétique d’une cassette audio a une durée de vie de dix à vingt ans. Celle d’une cassette VHS environ quinze ans. Tout dépend du niveau d’intensité avec lequel elles ont été utilisées (nombre de cycles enregistrement/lecture) et de leurs conditions d’entreposage. Mais comme toute » règle « , elle connaît des exceptions. Ne vous débarrassez donc pas de votre collection sans vérifier l’état et le contenu de chaque unité. Évidemment, pour cela, il faut encore posséder un lecteur de cassette ou un magnétoscope en état de fonctionnement. Car il faut se lever tôt pour en trouver dans le commerce. Heureusement, il existe des solutions.
Pour l’audio, ce n’est pas trop compliqué
Si vous possédez un PC et un » deck » cassette, vous allez pouvoir convertir et transférer vos enregistrements audio vous-même sans aide extérieure. Il vous faudra un câble Jack suffisamment long que vous brancherez à la sortie » casque » du lecteur de cassettes et à l’entrée micro de la carte son du PC (généralement le connecteur rose). Pour la conversion, il vous faudra un logiciel. Plusieurs solutions existent, dont Audacity (www.audacityteam.org), qui a l’avantage d’être gratuit. Si vous préférez une formule tout-en-un qui va prendre en charge la conversion et le transfert du contenu de vos cassettes audio, vous aurez besoin d’un appareil comme le Ion Tape Express (http://tinyurl.com/yavu3p8s). De la taille d’un Walkman, il est doté d’un port USB et est fourni avec câbles et logiciels permettant la connexion sur un ordinateur (Mac OS ou Windows). De quoi numériser vos enregistrements, qui pourront être sauvegardés sur le disque dur comme n’importe quel fichier MP3. La plupart des grandes enseignes commerciales de notre pays ne proposant pas – ou plus – ce type de joujou, il faudra se tourner vers internet pour l’y trouver. Selon le modèle, il vous en coûtera entre 20 et 40 €.
Pour la vidéo, par contre...
Ce qui est possible pour les cassettes audio l’est aussi pour leurs cousines VHS... mais c’est plus compliqué. Quand tout se passe bien, il suffit d’investir dans un convertisseur analogique-numérique (de 20 à 100 €, environ), de connecter magnétoscope et PC, de disposer sur ce dernier d’une carte d’acquisition vidéo et d’y installer le logiciel ad hoc. Après, on lance la lecture de la cassette tout en l’enregistrant. Cela, c’est pour la théorie. Car il faut parvenir à la bonne alchimie entre puissance de l’ordinateur, espace libre disponible sur son disque dur, adéquation de la connectique, compatibilité du logiciel, etc. Entendons-nous : ce n’est en rien irréalisable, mais vieux vaut être un peu éveillé aux contrariétés de l’informatique si on souhaite éviter la crise de nerfs. Une autre solution consiste à utiliser un appareil comme le DMRBCT76EC de Panasonic (environ 570 €). Ce lecteur/enregistreur de CD, de DVD et de Blu-ray, compatible 3D et 4K, est également doté d’un disque dur et d’une connectique qui inclut une prise Scart (aussi appelée Péritel). Grâce à elle, il est possible de réaliser un branchement sur le magnétoscope : le contenu des cassettes vidéo pourra alors être copié sur le disque dur puis, de ce dernier, archivé sur le support physique de votre choix : disque DVD ou Blu-ray vierge.
Vous ne disposez pas de l’équipement ad hoc ou ne souhaitez pas vous charger vousmême d’opérations de transfert et de conversion ? La chaîne MediaMarkt pourra numériser vos cassettes vidéo (VHS, V2000, Betamax, Video 8,...). Et vous trouverez sur internet plusieurs magasins spécialisés dans ce genre de service. Attention cependant à la facture...
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici