La révolution 5G : une rupture technologique « plus réactive que l’Homme »
La nouvelle génération de réseau de téléphonie mobile va révolutionner le monde dans lequel nous vivons. Le mouvement débutera en Amérique et en Asie avant d’atteindre l’Europe...
Commençons par le commencement : qu’est-ce que la 5G ? C’est la cinquième – et prochaine – génération de réseau de téléphonie mobile. Vous utilisez un GSM depuis plusieurs années ? Vous êtes passé – peut-être sans le savoir – de la norme 2G à la 3G et, aujourd’hui, à la 4G. L’évolution de l’une à l’autre s’est essentiellement traduite par des vitesses de téléchargement plus rapides. Si vous surfez sur internet, visionnez des films en streaming ou transférez des fichiers, le gain en temps est appréciable. Alors, on ne va pas vous embrouiller ici avec les spécifications techniques de chaque génération : les vitesses permises par chacune sont théoriques et notre trio d’opérateurs mobiles (Base/Telenet, Orange et Proximus) ne les applique pas toujours au maximum ni partout. N’empêche : l’évolution de l’une à l’autre est sensible.
Le passage de l’actuelle 4G à la 5G va plus loin : il marque une véritable rupture technologique qui répond à un besoin et à des ambitions. Il suffit d’observer les adolescents d’aujourd’hui pour constater à quel point ils sont accros à leur smartphone. Il n’est pas rare de les retrouver agglutinés dans le salon à visionner la même séquence sur YouTube... qu’ils pourraient voir sur l’écran de télévision dans de bien meilleures conditions. S’envoyer des messages via WhatsApp, partager des photos, sauter de Facebook à Instagram, regarder un épisode d’une série Netflix, jouer à Fortnite... : les activités en ligne ne manquent pas quand on est jeune, qu’on a un smartphone et qu’on a le temps. Et comme, du matin au soir, jour après jour, ils s’y adonnent, les autoroutes de l’information risquent de ressembler demain aux artères de nos grandes villes : des embouteillages ici et des ralentissements là. C’est que le volume moyen de données téléchargées devrait quadrupler d’ici 2025. Au minimum. Avec la généralisation de l’adoption de la 4K (images en ultra-haute définition) et l’engouement pour les contenus de réalité virtuelle, la consommation individuelle est amenée à exploser. Chez nous, sur smartphone, elle se situe aujourd’hui entre 2 et 2,2 Go par mois. Mais demain...! La solution, c’est la 5G : elle permet de gérer environ 1.000 fois plus de données que la 4G. Et ce n’est qu’un de ses atouts.
Plus fort que l’humain
L’un des grands intérêts de la 5G réside dans son temps de latence réduit. Kézako ? C’est le temps qui s’écoule entre le moment où vous cliquez sur le lien d’une page Web et celui où la page demandée va réellement s’afficher. Aujourd’hui, cette opération prend souvent entre dix et vingt millisecondes (et parfois beaucoup plus). Avec la 5G, elle ne devrait pas requérir plus d’une milliseconde. Alors, si, pour le commun des mortels, l’intérêt de cette différence ne saute pas aux yeux, un passionné de jeux vidéo rétorquerait que ce délai peut faire la décision entre une glorieuse victoire et une cuisante défaite.
Plus sérieusement, avec cette milliseconde de latence, la 5G devient plus réactive que l’Homme. Les voitures autonomes devraient ainsi bénéficier d’une sécurité renforcée : elles seront ainsi en mesure de sauver des vies en actionnant le frein plus tôt qu’un conducteur humain. En réalité, la 5G est considérée comme la clé qui va permettre le déploiement des voitures autonomes. C’est qu’elles seront connectées en permanence. Un véhicule bloqué dans un bouchon enverra un signal à ceux qui le suivent pour les en avertir. Une décision locale de limiter la vitesse ici ou de changer la priorité là sera communiquée en temps réel au » cerveau » de l’auto ou du camion. Le tout, grâce à la 5G.
Deuxième secteur concerné : la santé. En manipulant un robot à distance, un chirurgien pourra, par exemple, opérer un patient même s’il est sur un autre continent. Dans le monde industriel, la technologie va supprimer le besoin des kilomètres de câbles qui, dans les usines d’aujourd’hui, relient les robots à l’ordinateur de contrôle. On pourrait également évoquer le suivi précis des déplacements des containers et colis à travers la planète. Ou encore la possibilité d’effectuer des livraisons par drone devant la porte du destinataire ou dans son jardin. Et que dire de la multiplication des objets connectés ! Alors, bien sûr, l’avènement de ces solutions dépend aussi d’autres aspects (législation, assurances...), mais leur point commun et la condition sine qua non de leur existence, c’est la 5G.
Quand ?
À ce stade, vous vous demandez sans doute pourquoi vous n’êtes pas équipé de matériel 5G. La raison est simple : il n’est pas encore tout à fait prêt. Au niveau des téléphones, par exemple, on commence tout juste à découvrir de premiers prototypes. Mais il se passera un peu de temps avant que les appareils définitifs arrivent en magasin. Les fabricants ne sont pas trop pressés de produire des smartphones 5G... que personne ne se risquera à acheter tant que les réseaux 5G ne seront pas opérationnels. La balle est donc du côté des opérateurs. Et en Europe, ils avancent... sans précipitation.
Chez Proximus, le message officiel est d’ailleurs » Pas de 5G avant 2020 « . Et on explique cette situation par l’importance des tests à réaliser, les accords à conclure, etc., tout en soulignant que notre réseau 4G est encore loin d’être saturé. Cette approche semble partagée par la plupart des grands acteurs européens. Du bon sens ? Probablement. Mais qui sonne aussi comme le cruel rappel d’une guerre économique perdue. La norme GSM est née en Europe, portée par Nokia et Ericsson, tout en étant soutenue par les Français d’Alcatel, les Allemands de Siemens ou les Néerlandais de Philips. Aujourd’hui, c’est en Corée du Sud, en Chine et aux Etats-Unis que le déploiement de la 5G est le plus avancé. Tiens ! Les pays d’où sont issus Samsung, Huawei et Apple, de loin les trois plus gros vendeurs de smartphones au monde. Un hasard ?
Le gadget
Le groupe chinois Anker Innovations est connu chez nous via sa marque Anker qui propose des batteries rechargeables et des accessoires informatiques. Désormais, il s’attaque aussi au marché européen de l’électroménager avec son deuxième label : eufy (sans majuscule !). Le Robovac 30 est un aspirateur robot qui combine plusieurs séduisantes caractéristiques. D’abord, il est peu épais : ses 7,2 cm de haut lui permettent de passer pratiquement sous tous les meubles. Ensuite, il est puissant et se joue notamment des poils d’animaux, fussent-ils abondants : il passe et il absorbe. Le Robovac 30 d’eufy circule pendant une bonne heure et demie avant de retourner charger sa batterie sur sa station d’accueil. Et pour le faire fonctionner, on a le choix : la télécommande fournie ou, grâce au Wi-Fi intégré, l’application gratuite ou même la voix (il est compatible Google Assistant et Amazon Alexa). Un intéressant concept vendu environ 300€.
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