Peut-on vivre sans Google ?

Google veut toujours en savoir plus sur tout et sur tout le monde. Oui, sur vous aussi. Cet « espionnage » irrite certains, qui préféreraient se passer des applications du géant américain. Mais est-ce possible ?

À combien s’élève votre facture annuelle pour effectuer une recherche sur Google, envoyer un courriel via Gmail, surfer avec Chrome ou encore trouver votre chemin avec Google Maps ? Pas besoin de sortir votre calculette : vous ne déboursez pas un centime. Et on connaît la règle : quand c’est gratuit, c’est l’utilisateur qui est le produit. Alphabet – la maison-mère de Google, YouTube et autres Waze – est tout sauf un groupe de philanthropes. Pour une très grande part, l’entreprise se rémunère via la publicité. Elle enregistre le profil de chaque internaute et de ses centres d’intérêt lorsqu’il effectue une recherche sur le Web, surfe ici ou là, renseigne ses préférences, s’inscrit à ceci ou cela... Cette connaissance, vaste et précise, est ensuite revendue à prix d’or aux annonceurs, très heureux de disposer d’un outil si pointu pour toucher leur cible. Le fait est de notoriété publique. Mais il atteint aujourd’hui un niveau à ce point élevé que certains ont l’impression de côtoyer un véritable Big Brother à chacune de leurs activités sur le Net. Et ils tentent de trouver des alternatives hors de la zone contrôlée par Google. En voici quelques-unes.

NAVIGATEUR : CHROME

Google Chrome détiendrait environ 60% du marché des navigateurs. Un succès mérité : ses qualités sont incontestables. Mais il existe d’autres excellentes solutions : Opera (https://www.opera.com), Vivaldi (https://vivaldi.com/) ou Brave (https://brave.com), par exemple. Et puis, il y a Tor (https://www.torproject.org/download/) : un peu moins « sexy » au niveau du look, un peu plus lent à l’ouverture, aussi, mais peut-être le plus sûr pour éviter toute forme de surveillance de vos séances de surf.

MOTEUR DE RECHERCHE : GOOGLE

Ici, ne nous voilons pas la face, le défi est complexe. Depuis vingt-et-un ans, Google (plus de 90% du marché ! ) a réussi à faire de son moteur de recherche la référence en termes de référencement : nombre de réponses, étendues des résultats, etc. Aujourd’hui, à part le Bing de Microsoft (qui collecte, lui aussi, un grand nombre d’informations sur ses utilisateurs), les seules alternatives dignes de ce nom semblent être Qwant (https://www.qwant.com) et DuckDuckGo (https://duckduckgo.com). Toutes deux airment laisser aux internautes le contrôle de leur vie privée et s’abstenir de les « pister ». Aucune publicité ciblée ne devrait donc résulter de leur emploi.

COURRIEL : GMAIL

Une boîte aux lettres électronique sait tout de vous. Au travers de vos échanges de mails, elle connaît votre identité et vos coordonnées, vos contacts, ce que vous pensez de ceci ou cela, ce que vous commandez en ligne et peut-être aussi le montant mensuel de votre remboursement hypothécaire. Sans même parler de secrets inavouables, c’est le genre de détails qu’on préfère ne pas voir étalés sur la place publique. Pourtant, sur l’ensemble des courriels envoyés dans le monde, 26% passeraient par Gmail, la plateforme de Google. Bien sûr, elle possède de nombreux atouts, dont la gratuité (souvenez-vous : VOUS êtes le produit ! ). Face à elle, les alternatives également non payantes (Mail. com, Yahoo, GMX, etc.) présentent toutes des lacunes ou des points faibles (sécurité, volume de stockage, langue,...). À découvrir malgré tout : nous n’avons pas tous les mêmes attentes ou besoins ! Maintenant, si vous souhaitez davantage de fonctionnalités et êtes prêt à débourser quelques euros par mois pour une messagerie protégée, allez voir du côté des versions complètes de Mailfence (https://mailfence.com), un produit belge loué à travers le monde, ou de ProtonMail (https://protonmail.com).

STOCKAGE : DRIVE

Vous recherchez une solution permettant l’archivage en ligne de quantités de fichiers ? Il en existe beaucoup, mais, même si elle est payante (version de base exceptée), on vous recommande DropBox (https://www.dropbox.com) grâce à laquelle vous pourrez synchroniser vos documents entre tous vos appareils.

SMARTPHONE : ANDROID

À moins que vous ne possédiez un iPhone d’Apple (nettement plus sécurisé), il est presque certain que votre smartphone utilise le système d’exploitation Android créé par Google. Bonne nouvelle : il y a moyen de le remplacer. Mauvaise nouvelle: l’opération ne peut être réussie que par des geeks. Pour le commun des mortels, la seule option réaliste consiste à limiter les outils de Google. Cela nécessite de réinitialiser le téléphone mobile dans ses paramètres d’usine, puis d’ignorer la configuration d’un compte Google avant de désactiver les applications de ce dernier et de faire appel à une alternative au PlayStore comme l’Amazon AppStore ou F-droid.

La plus belle réussite de Google, c’est peut-être l’intégration de ses services et applications. Peu ou prou, le consommateur se retrouve souvent « lié ». Décider de se passer de Google n’est ni facile, ni toujours gratuit. Mais c’est possible. Tout dépend de l’importance que vous accordez à la protection de votre vie privée.