Votre ordinateur peut avoir des problèmes de mémoire
Mon ordinateur a de la mémoire. Mais jusqu’à quand? Mes précieuses données courent-elles un risque? Comment leur offrir les meilleures chances de pérennité: HDD ou SSD?
Piqûre de rappel: nos ordinateurs ont recours à deux grands types de mémoire. Physiquement, la RAM (Random Access Memory), aussi nommée « mémoire vive » ou « mémoire à court terme », se présente sous la forme de circuits imprimés rectangulaires. Dès la mise en route quotidienne du PC, elle stocke les données nécessaires à chaque programme qu’on utilise. Lorsqu’on ferme l’ordinateur, la RAM est vidée. Elle reprendra du service à la prochaine mise en route: demain, dans un mois ou dans un an.
Un disque dur, c’est quoi?
Contrairement aux informations stockées dans la mémoire RAM, les données sauvegardées sur un disque dur sont conservées même lorsqu’on éteint l’appareil. Ce qu’on appelle « disque dur » se présente d’ordinaire sous la forme d’un boîtier renfermant plusieurs plateaux ronds en aluminium ou en verre, empilés autour d’un axe vertical. Ils sont recouverts d’une fine couche de matériau magnétique qui permet l’enregistrement des données numériques par l’intermédiaire d’une tête de lecture. En simplifiant vraiment beaucoup, c’est un peu le principe du tourne-disque à ceci près que le système autorise tant lecture qu’enregistrement et qu’il possède plusieurs plateaux superposés.
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Quel que soit le contenu (photos, musique,...), les données enregistrées le sont en code binaire: des « 1 » et des « 0 ». Pour vous donner une idée, les deux mots du titre de ce magazine s’écrivent « 01010000 01101100 01110101 01110011 01001101 01100001 01100111 01100001 01111010 01101001 01101110 01100101 ». Imaginez dès lors la quantité de chiffres nécessaires pour numériser le dernier blockbuster d’Hollywood! La tête de lecture les encode en magnétisant des parties du plateau. Chaque petit élément de ce dernier contient un bit: « 1 » ou « 0 ». En détectant le magnétisme de chacun, la tête de lecture est en mesure de décrypter l’information contenue. Et pour écrire ou enregistrer, elle change la magnétisation des bits sur un plateau. Maintenant, la corruption silencieuse de quelques bits – l’inversion de leur polarité de « 0 » à « 1 » – suffit à rendre la totalité du fichier illisible. On pourrait penser qu’un disque dur de sauvegarde a toutes les chances d’échapper à ce phénomène. Détrompez-vous: en étant déconnecté d’un ordinateur, il est dépourvu des outils de correction d’erreur qui pourraient détecter et rectifier une éventuelle inversion de bits. De façon générale, la durée de vie d’un HHD se situerait entre 3 et 5 ans, certains modèles pouvant atteindre jusqu’à 10 ans... dans des conditions d’utilisation et de conservation optimales.
Un SSD pourrait aujourd’hui durer jusqu’à 10 ans, voire davantage.
Le HDD est de plus en plus souvent mis en concurrence avec le SSD. Ce Solid State Drive stocke les données dans un circuit intégré à l’aie d’une mémoire flash. Comme sur les clés USB. La technologie est dépouillée d’éléments mécaniques: elle est plus rapide, plus résistante aux chocs, occupe moins de volume, ne génère aucun bruit de fonctionnement et consomme moins d’énergie qu’un HDD. Elle n’est cependant pas dépourvue de faiblesses. Ainsi, à capacité équivalente, un SSD est plus coûteux qu’un HDD. Il a aussi gardé longtemps la réputation d’avoir une durée de vie inférieure à celle des HDD. Sur ce plan, les choses semblent s’être bien améliorées. Un SSD pourrait aujourd’hui durer jusqu’à 10 ans, voire davantage.
Mais tous les SSD ne sont pas égaux. Pour les différencier, certains fabricants évoquent le « Terabytes Written » qui précise le nombre de téraoctets susceptibles d’être écrits (enregistrés) sur le SSD avant que ses capacités diminuent. Problème: il est rare de trouver l’indication du TBW sur la boîte d’un SSD. D’autres constructeurs mettent en avant le « Mean Time Between Failure », c’est-à-dire la durée moyenne précédant l’arrivée d’une panne. Ainsi pour le SSD 870 EVO SATA III, Samsung annonce un MTBF de 1,5 million d’heures. Cela représente 62.500 jours ou plus de... 170 ans. Un nombre impressionnant qui ne doit pas être pris à la lettre, mais plutôt compris comme: « le risque de le voir tomber en panne durant sa période de garantie est vraiment très, très réduit« . Sous-entendu: pour autant qu’il soit employé dans de bonnes conditions, à l’abri de la chaleur, etc. À défaut de formule magique, on recommande à l’usager l’installation d’un logiciel: SSDLife pour Windows et DriveDX pour Mac. À lancer une fois par mois. En croisant les doigts.
Maintenant, que vous utilisiez un HDD ou un SSD, vous limiterez fortement les risques en réalisant régulièrement et en parallèle des copies d’archivage sur deux formats au moins: un support physique et dans le cloud.
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