(Apprendre à) Vivre avec les acouphènes
Il apparaît parfois après un concert ou une fête bruyante, après une période de stress ou en cas de perte auditive : un sifflement dans les oreilles que l’on ne peut ignorer... Il dicte peu à peu votre vie, mais il y a néanmoins une bonne nouvelle : dans de nombreux cas, les acouphènes peuvent être parfaitement traités par une combinaison de thérapies sonore et comportementale. Et plus tôt vous commencez, meilleurs seront les résultats.
Aussi étrange que cela puisse paraître, un acouphène est la perception d’un son qui n’existe pas vraiment. Ce son peut prendre la forme d’un murmure, d’un sifflement, d’un bourdonnement, qui peut être continu ou intermittent (un peu comme un battement de coeur) et peut gagner ou perdre en intensité, être grave ou aigu, rythmique ou uniforme. Ce qui est certain, c’est que l’acouphène n’est pas une maladie, mais un symptôme. » Tout le monde peut en être atteint : les enfants comme les personnes âgées « , explique l’audiologue Huguette Schilders. » L’incidence augmente toutefois avec l’âge « . Parmi les déclencheurs les plus courants figurent les traumatismes dus au bruit (une explosion de feux d’artifice juste à côté de vous, par exemple), une période de stress continu, un événement émotionnel majeur tel qu’un décès ou encore une exposition à long terme à des décibels trop élevés. L’alcool et la nicotine peuvent également aggraver les symptômes. Ce que l’on sait moins, c’est que 80 % des personnes développant des acouphènes présentent également une forme de perte auditive. Souvent, le cerveau compense ces stimuli sonores manquants ou incorrects. Par analogie avec la douleur fantôme, les acouphènes sont parfois appelés » bruits fantômes « . Le cerveau s’emballe, et l’amplification de certains signaux sonores provoque une gêne.
Changement d’interprétation
Quand faut-il consulter un médecin ? Il est préférable de le faire rapidement en cas de traumatisme sonore aigu : l’oxygénothérapie hyperbare peut aider dans une certaine mesure. Si les acouphènes commencent à perturber et à affecter votre qualité de vie (difficile de se détendre ou de rester concentré au travail avec un bourdonnement gênant dans les oreilles !), il est temps de demander de l’aide. » À travers notre plan de prise en charge des acouphènes, nous identifions d’abord le problème : y a-t-il une perte auditive, quel est le degré de la gêne et quel est le mode de vie du client ? «
» Grâce à un mélange de thérapies comportementale et sonore, nous obtenons actuellement d’excellents résultats. Souvent, le port ou l’ajustement d’une aide auditive suffit à réduire la gêne. Nous utilisons parfois un générateur de bruit pour neutraliser les acouphènes. Une musique douce ou le clapotis d’une fontaine peut également faire effet : le cerveau interprète alors le bruit neutralisant, et non les acouphènes, comme le problème principal. La thérapie cognitivo-comportementale a le même objectif : chaque stimulus sonore que nous captons est évalué : positif, négatif ou neutre. Avec les acouphènes, l’émotion négative prend le dessus, ce qui entraîne une concentration constante. En apprenant à évaluer le son de manière neutre, cette attention négative disparaît. De même que le bruit du train qui passe chaque jour devant votre maison se fond après un certain temps, vous pouvez supprimer cette nuisance de votre champ de conscience. Vous apprenez en quelque sorte à « vivre avec vos acouphènes ». «
Découvrez-en plus sur les acouphènes sur https://www.lapperre.be/fr/acouphenes/.
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