6 idées fausses sur l’acné
Traquer le point noir est, à l’adolescence, un sport universel. Adulte, on en a ras-le-comédon de notre peau grasse et brillante qui nous nargue dans le miroir. Or, mieux on connaît l’agresseur, mieux on le combat.
1. L’acné est un problème qui se limite à l’adolescence
Faux. Non seulement l’acné n’est pas réservée à l’âge bête mais en plus, elle est en constante augmentation chez les femmes.
L’acné » rétentionnelle « , soit celle touchant les adultes, se différencie un peu de l’acné juvénile. D’abord parce que, surgissant sur un épiderme mixte, elle se caractérise par des microkystes. Ensuite parce qu’elle se limite fréquemment à une joue, à un côté du menton, mais parfois se localise aussi sur les épaules, le dos ou la poitrine. Enfin, parce qu’elle est favorisée par le stress, les fluctuations hormonales (pendant les règles mais aussi pendant la ménopause), la fatigue, etc. Mauvaise nouvelle : ceux qui y ont échappé à l’adolescence n’en sont pas quitte pour autant !
2. Face à l’acné, il faut des armes de camouflage
Faux. Employer une crème de jour, un fond de teint et un maquillage bien couvrants accélèrent l’apparition de comédons, de microkystes et parfois de papules. On bannit également les crèmes composées de lanoline, de vaseline, de beurre de cacao ou d’huiles végétales, trop riches en lipides. Et surtout on mise sur un bon nettoyant, à dégainer deux fois par jour. Car il n’y a rien de pire qu’un mélange de saletés, de sébum et de produits mal rincés qui obstruent joyeusement les pores ! Pas question, non plus, de décaper. Zappez donc les savons agressifs. Une fois votre type de peau déterminé, tournez-vous vers des cosmétiques adaptés, non comédogènes.
3. Manger trop de chocolat aggrave la dilatation des pores
Faux. » Aucune étude scientifique n’a démontré cette supposition, rectifie le Dr Dominique Tennstedt, dermatologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles. Croquer un carré de chocolat ou manger un sandwich à la mayonnaise n’a jamais donné un bouton de plus ! Même si une bonne hygiène alimentaire reste toujours bénéfique pour la peau, comme pour la santé en général. «
4. Tous les soins sont valables
Faux. Dans le domaine, ce ne sont pas les cosmétiques aux nombreuses promesses qui manquent ! Si les résultats escomptés ne sont pas à la hauteur, le spécialiste déconseille l’automédication à long terme. » Il n’existe pas une seule sorte d’acné, ni un unique produit ou médicament pour traiter ces soucis. De plus, en tentant de se soigner seul, le patient ne bénéficie pas des explications sur le mode d’emploi. Afin de ne pas perdre de temps, ni de risquer d’aggraver le trouble, la consultation médicale est souvent nécessaire « , précise le Dr Tennstedt.
5. Les antibiotiques sont inutiles
Vrai et faux. Ils sont parfois prescrits pour venir à bout d’une acné inflammatoire, mais toujours selon un protocole bien précis. » Il est préférable de les employer en association et durant un court laps de temps, ajoute le Dr Tennstedt. Pour traiter l’acné grave, nous avons recours à des anti-androgènes et à l’isotrétinoïne. Rappelons également que, malgré l’efficacité de ces molécules, une parfaite hygiène de la peau reste indispensable. «
6. L’acné, ce n’est rien de grave...
Faux. Très visible et jamais esthétique, ce trouble a donc un énorme retentissement psychologique. Il provoque quelquefois une déprime, une baisse de l’estime de soi, une anxiété, un malaise, etc. » L’expression mal dans sa peau prend ici tout son sens, remarque le Dr Tennstedt. L’esthétique joue un grand rôle sur l’aspect psycho-social. Il est donc important de proposer une thérapie précoce et efficace afin d’éviter ce mal-être et ses conséquences parfois dramatiques. » Voilà pourquoi les dermatologues ne minimisent jamais de tels symptômes ! » Même si les manifestations nous semblent légères, nous proposons toujours un traitement médical individualisé. » Parce que, pour gagner la guerre des boutons, il faut parfois lever plusieurs armées !
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