À 17 ans, elle invente une machine à dialyse miniature et bon marché
Une jeune étudiante de 17 ans a développé un dialyseur de petite taille et peu coûteux qui pourrait être plus facilement accessible dans les pays en voie de développement.
Anya Pogharian, étudiante au collège Marianopolis au Québec, a mis au point son appareil de dialyse pour seulement 500 dollars (environ 446 euros), alors qu’un dialyseur classique coûte en moyenne 30.000 dollars (près de 26.800 euros). Grâce à son invention, les soins destinés aux personnes souffrant d’une maladie des reins deviendraient plus accessibles, notamment dans les pays en voie de développement.
Bénévole
La dialyse (plus exactement l’hémodialyse) est nécessaire pour les patients souffrant d’une insuffisance rénale importante. Lorsque les reins ne sont plus en mesure d’assurer efficacement la purification du sang par les urines, il faut externaliser ce processus. C’est donc une machine – le dialyseur – par laquelle on fait passer le sang qui s’occupe de cette purification. Anya Pogharian a eu l’idée de fabriquer son dialyseur lorsqu’elle effectuait une mission bénévole au sein du service de dialyses de l’hôpital général de Montréal. Elle avait alors été sensibilisée à l’accès aux soins dans les pays en développement. Elle a voulu mettre au point une machine à la fois peu coûteuse et transportable. » La machine agit comme un rein artificiel en filtrant le sang « , explique la jeune fille au journal Metro canadien. » Le sang entre d’un côté et il est poussé par une pompe jusque dans le filtre, aussi appelé dialyseur, qui contient environ 10.000 fibres fines. De l’autre côté, c’est le dialysat qui est poussé jusque dans le filtre. C’est un liquide prescrit par le médecin, contenant la concentration adéquate en électrolytes en fonction du niveau de filtration des reins du patient. En contact avec le liquide dans le dialyseur, les déchets vont sortir du sang par osmose « , poursuit celle qui a déniché sur Internet toutes les pièces nécessaires à la réalisation de son projet.
Tests prévus en laboratoire
Etant donné sa petite taille, ce dialyseur pourra être mis plus facilement en place à domicile. Actuellement, les patients sont soignés chez eux ou dans un établissement de santé plusieurs fois par semaine. L’appareil d’Anya Poghorian est encore au stade rudimentaire, mais elle a déjà récolté de nombreuses bourses pour un montant de quelque 12.000 dollars (près de 11.000 euros). Elle a également obtenu la médaille de bronze en mai 2014 lors d’un concours d’inventeurs au Québec. Son plus grand défi a été d’écrire le code informatique indiquant au circuit électrique comment contrôler la pression et les bulles d’air. » J’ai donc fait en sorte que, si la pression est trop élevée ou trop basse, les pompes vont automatiquement changer de vitesse pour la ramener à la normale. De plus, si des bulles d’air sont détectées dans le liquide, le circuit va arrêter complètement « , souligne Anya.Toutefois, aucun test avec du sang humain n’a été effectué sur son dialyseur. Mais la société Héma-Québec, qui fournit des composants et substituts sanguins, des tissus humains et du sang de cordon aux hôpitaux québécois, a proposé un stage à la jeune étudiante afin de tester son dispositif en laboratoire. Les essais devraient se dérouler cet été. La maladierénale touche 500 millions d’individus dans le monde. En Belgique, environ 7.000 personnes sont concernées par l’insuffisance rénale.
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