Anti-aging : Ces méthodes pour avoir un visage rajeuni et reposé

Défroisser, éclaircir, combler, repulper, remodeler... Les techniques douces visant à rajeunir et à défatiguer les traits ne manquent pas. Le nec plus ultra ? L’injection de cellules souches extraites des tissus adipeux !

La médecine esthétique a fait d’énormes progrès ces dernières années. On est ainsi passé de l’approche reconstructive du lifting classique aux interventions préventives minimales combinant plusieurs techniques, anciennes et nouvelles (botox, fillers, laser, peeling, etc.) qui permettent généralement de reprendre ses activités tout de suite.  » La tendance actuelle est à l’approche régénérative basée sur les cellules souches filtrées, extraites des tissus adipeux autologues. Cette approche permet d’influer aussi sur le processus intrinsèque du vieillissement « , explique le Dr Patrick Tonnard, chirurgien plasticien qui a mis cette technique au point avec une collègue. Leur publication leur a valu un prix international prestigieux.

Les troubles de la pigmentation

Les troubles de la pigmentation sont un des problèmes cutanés les plus manifestes passé la cinquantaine.  » A cause notamment des bouleversements hormonaux qui se produisent chez la femme à cet âge, le visage peut changer d’aspect du fait de l’apparition de taches foncées. Un problème cutané dont l’impact psychologique n’est pas à sous-estimer « , souligne le Dr Samira Baharlou, dermatologue spécialiste des traitements esthétiques à l’UZ Brussel.

La meilleure façon de traiter les troubles de la pigmentation consiste à combiner plusieurs traitements et à adopter une bonne hygiène de vie au quotidien.  » La peau a besoin toute l’année d’une protection solaire suffisante, d’une bonne hydratation et d’antioxydants pour la nourrir, observe le Dr Samira Baharlou. Nous travaillons sur base d’éléments scientifiquement prouvés. Nous recommandons les antioxydants sous forme topique exclusivement, à savoir sous forme de crèmes et de sérums. Pour le moment, nous ignorons la quantité précise et le type d’anti-oxydants qu’il faut absorber sous forme de comprimés pour obtenir un résultat optimal. « 

La vitamine C est un excellent antioxydant. Pour être vraiment efficace, la crème doit contenir un pourcentage suffisant de vitamine C. Cette vitamine protège contre le vieillissement et éclaircit la peau, ce qui permet d’atténuer les taches de pigmentation.  » Comme cette substance s’oxyde facilement et n’est pas toujours stable dans une crème de soin, mieux vaut utiliser la vitamine C sous forme de sérum qu’on applique en même temps que la crème de jour et la protection solaire. L’effet des antioxydants ne se vérifie pas du jour au lendemain, ni même au bout d’une semaine. Le traitement doit être suivi plusieurs mois avant de voir la différence, une réelle différence. « 

La vitamine A acide, un médicament, est un autre moyen de lutter contre les troubles de pigmentation.  » La vitamine A acide existe sous différentes formes comme le rétinol, assez facile à se procurer. Le rétinol exfolie la peau et stimule le renouvellement des cellules de la peau, ce qui a pour effet d’estomper les taches brunes. La trétinoïne, plus puissante, est disponible sur prescription uniquement. Le traitement à la vitamine A acide s’applique le soir, de façon progressive de manière à habituer la peau et à prévenir les irritations. Le traitement des taches de pigmentation à la trétinoïne se fait de préférence en hiver car il a pour effet d’affiner la peau qui devient donc plus sensible au soleil. En été, il pourrait aggraver les troubles de pigmentation, le contraire de l’effet recherché. « 

Il existe aussi de nombreux autres produits naturels à utiliser toute l’année, en traitement d’entretien. Ils contiennent des substances telles que l’acide kojique et l’acide azélaïque qui permettent de contrôler la pigmentation.

Fini, ce petit air fatigué

Avec le temps, la peau du visage perd de son volume à cause de la perte progressive de la masse adipeuse et osseuse.  » Résultat, les structures anatomiques changent, la peau se relâche, le visage s’affaisse, on a l’air fatigué. Les personnes qui viennent consulter nous demandent régulièrement non pas de rajeunir de vingt ans ou de retrouver la beauté de leur jeunesse mais de retrouver une certaine fraîcheur au niveau du visage, analyse le Dr Baharlou. Les photos de jeunesse nous aident à remodeler le visage. Elles donnent une image précise des changements faciaux intervenus au cours des dernières années. De la même façon qu’on n’entame pas la rénovation d’une maison par la décoration, le rajeunissement de la peau commence par une intervention au niveau des structures sous-jacentes. Nous tenons compte de l’expression émotionnelle du visage qui ne peut pas changer. « 

Le chemin à parcourir pour retrouver la plénitude faciale de la jeunesse se fait (généralement) en plusieurs étapes.  » Lors d’un entretien personnalisé pendant lequel les antécédents médicaux sont vérifiés, nous sondons ce que la personne souhaite exactement et ce qu’il est possible de faire. Nous programmons le traitement idéal, étape par étape, basé sur l’aspect global du visage et la technique la plus appropriée pour chaque problème. L’anatomie de chaque visage est unique. Le traitement est donc différent pour chacun. « 

L’astuce consiste à combiner plusieurs techniques. Du botox pour les rides du front et les rides au niveau des ailes du nez (sillon nasogénien) au laser pour les ridules et aux fillers pour compenser la perte de volume et remodeler le galbe du visage.

Le bon filler

L’époque du filler unique est révolue.  » Nous disposons aujourd’hui d’un acide hyaluronique adapté, une substance naturelle, pour quasi chaque problème. Pour les couches plus profondes de la peau, nous utilisons l’acide hyaluronique hyper concentré à forte teneur en particules pour reconstruire la forme de la base. En injections sous-cutanées, il maintient l’hydratation de la peau et stimule la production de collagène en plus de donner du volume, ce qui a pour effet de lisser la peau et de gommer les plis disgracieux.

Les fillers permanents sont à proscrire. En cas de problème, on ne peut rien faire. C’est pourquoi nous utilisons uniquement l’acide hyaluronique réversible, dont l’effet dure un an environ. Si un problème devait malgré tout survenir, nous corrigeons immédiatement avec l’enzyme hyaluronidase qui permet de dissoudre l’acide hyaluronique en cas de trop fort dosage ou de complications dues à l’injection dans un vaisseau sanguin par exemple. Un traitement aux fillers peut provoquer temporairement un hématome ou une petite boursouflure qui disparaît au bout d’une semaine tout au plus. « 

L’acide hyaluronique ne convient pas à tout le monde. Les personnes qui ont déjà eu recours à des injections de filler permanent ne peuvent pas bénéficier de ce traitement qui pourrait provoquer la formation de petites boules sous-cutanées. D’autres contre-indications sont à prendre en compte, comme la prise d’anticoagulants, un système immunitaire défaillant ou une maladie auto-immune active comme le lupus ou la sclérodermie.

Plus audacieux : les pseudofacelifts Le Vampire facelift ou l’injection de PRP (plasma riche en plaquettes)

Il ne s’agit pas d’un lifting à proprement parler mais plutôt d’un  » traitement à base de sang « , rendu célèbre par Kim Kardashian et d’autres stars hollywoodiennes. Il consiste à prélever du sang et à le placer en centrifugeuse afin de séparer le plasma des autres éléments. Le médecin le récupère dans une seringue et le réinjecte dans le visage par petites injections superficielles. Le plasma peut aussi être administré à l’aide d’un dermaroller qui fait des micro-perforations dans la peau.  » Cette technique n’est pas plus invasive que l’injection d’acide hyaluronique mais comme il s’agit de sang, le patient en a parfois une tout autre perception. Comme on travaille avec un produit autologue, du sang en l’occurrence, cette technique inspire davantage confiance que les injections de botox « , constate Dr Baharlou.

Le traitement PRP ne produit pas vraiment d’effet sur les rides mais rend la peau plus élastique et surtout, lui donne plus d’éclat, d’où une impression de rajeunissement. Le traitement doit être répété tous les mois. Il semble aussi très efficace pour lutter contre la perte locale de cheveux : le plasma est alors injecté dans le cuir chevelu pour stimuler la repousse.

Le lunchtime facelift : des fils sous la peau

Cette nouvelle technique se profile comme une alternative au lifting. Elle consiste à placer de très fins fils sous-cutanés aux endroits du visage où l’épiderme a tendance à se relâcher. Cette technique permet notamment de traiter les rides, l’affaissement du visage et la perte de volume dermique.

 » Cette approche qui agit à deux niveaux a un effet double, souligne le Dr Baharlou. Les fils tenseurs ont pour effet de retendre littéralement la couche sous-cutanée affaissée. L’effet est visible au bout d’une semaine. Les fils provoquent une réaction de fibrose qui stimule la production de collagène. Au bout de quelques mois, la peau a retrouvé une certaine élasticité. Le traitement dure environ une heure, après quoi vous pouvez reprendre votre vie normale car il n’y a pour ainsi dire pas de corrections à faire. Le seul soin consiste à cacher les petits trous sur le côté du visage avec un sparadrap. « 

L’effet dure deux ans environ. Ici aussi, le traitement est contre-indiqué pour certaines personnes.  » La peau doit être de bonne qualité pour supporter la traction, précise Dr Baharlou. Autrement dit, cette technique ne convient pas à ceux dont la peau est très fine, qui souffrent d’une maladie auto-immune ou qui sont sous anticoagulants. Les fils finissent pas se résorber avec le temps mais la fibrose reste. Seuls les chirurgiens esthétiques spécialisés pratiquent cette technique. « 

Le rajeunissement grâce aux tissus adipeux autologues

Pour endiguer définitivement le vieillissement cutané, une seule technique : les nanograisses par injection de cellules souches au super pouvoir de guérison. Ce traitement s’applique également pour soigner les plaies chroniques, les cicatrices et les brûlures dues à la radiothérapie par exemple.

 » Il y a dix ans environ, on a découvert que les tissus adipeux étaient plus riches en cellules souches que la moelle osseuse et le sang, observe le Dr Patrick Tonnard (du Centre Coupure pour Chirurgie Plastique à Gand). On a également observé qu’après injection de tissus adipeux pour compenser la perte de volume dermique (lipofilling), la qualité de la peau était nettement meilleure au bout de six à huit mois. La peau était plus élastique mais aussi moins tachée et moins ridée. Depuis lors, il a été prouvé que ce rajeunissement dermique était dû aux cellules souches. « 

Cette découverte a poussé les médecins à concevoir un appareil capable de fluidifier les tissus adipeux de manière à pouvoir les réinjecter sous l’épiderme avec une fine aiguille pour un effet optimal, et non plus profondément dans la peau à l’aide d’une canule.  » Les tissus adipeux sont composés à 80 % de petites cellules qui survivent à cette fluidification. Ce sont les nano-graisses extraites des cellules souches. Depuis lors, la façon d’injecter les graisses a évolué vers la méthode du needling. La peau est micro-perforée à l’aide d’un dermaroller équipé d’une vingtaine d’aiguilles ultrafines. Les nano-graisses s’infiltrent ainsi jusque dans le derme papillaire. Le traitement peut s’appliquer sur le visage mais aussi dans le cou, sur le dos de la main et la partie supérieure des bras. Les tissus autologues ont le gros avantage de ne pas déclencher de réactions indésirables. « 

Le résultat du traitement ne se vérifie qu’après six à huit semaines. La peau retrouve une certaine jeunesse.  » Les cellules souches ont un impact sur les cernes foncés, la pigmentation, les ridules et la texture de la peau. Le needling de nano-graisses stimule aussi la production de collagène, ce qui a pour effet de raffermir la peau. On peut affirmer que la répétition du traitement tous les deux à trois ans interrompt définitivement le vieillissement de la peau. «  Ce traitement coûte actuellement 1.500 à 2.000 ?.

La technique est efficace, c’est indéniable. Mais les mécanismes sous-jacents n’ont pas encore livré tous leurs secrets.  » Nous étudions comment les cellules communiquent entre elles et la raison précise pour laquelle elles participent activement à la régénération de la peau « , conlut le Dr Tonnard.