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Aucun symptôme de la ménopause? Voici 5 points à faire contrôler

Si vous ne ressentez aucun des symptômes fréquents de la ménopause, votre organisme n’en subit pas moins une série de bouleversements. En vous informant et en réagissant si nécessaire, vous vous éviterez bien des soucis.

On les entend rarement, pourtant ce ne sont pas des exceptions : une femme sur quatre ne ressent aucun symptôme à la ménopause. « Cela ne veut pas dire que ces femmes-là soient en meilleure santé. Car même sans symptômes, il se produit toutes sortes de bouleversements, avec un risque accru de soucis cardio-vasculaires, d’ostéoporose ou de démence, explique le Pr Depypere (clinique de la ménopause, UZ Gent). Nous évoluons lentement vers une approche où chaque femme ménopausée aura son profil de risque, pour que toutes celles qui en ont besoin bénéficient du traitement préventif le plus adapté. Cela peut varier de la pratique accrue d’un sport, à une alimentation plus saine ou à un traitement hormonal de substitution (THS) ». Le spécialiste de la ménopause conseille à toutes les femmes de faire contrôler les changements (même subtils) des paramètres suivants.

1 – CHOLESTÉROL ET TENSION EN HAUSSE

Avec la chute du taux d’oestrogènes protecteurs, le taux de cholestérol et la tension artérielle peuvent augmenter fortement, sans qu’on ne le remarque. Les vaisseaux sanguins perdent de leur élasticité et constituent le facteur de risque numéro un dans l’apparition de maladies cardiovasculaires. Les hormones féminines ont également un effet protecteur contre l’athéro- et l’artériosclérose. Cela explique la forte augmentation des problèmes cardiovasculaires après la ménopause.

CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE  » Faites contrôler votre cholestérol et votre tension artérielle, afin de déterminer votre risque individuel. Des études scientifiques montrent qu’une faible dose d’oestrogènes naturels dès le début de la ménopause permet de ralentir le phénomène d’artériosclérose. Le THS est donc intéressant pour les femmes à risque, même si elles ne ressentent par ailleurs aucun des petits bobos de la ménopause. Chez les femmes, les maladies cardiovasculaires provoquent d’autres symptômes que chez les hommes ; elles sont donc souvent traitées trop tard ou pas du tout. « 

2 – OS FRAGILISÉS

L’ostéoporose suit une évolution silencieuse qui atteint surtout les femmes minces ou frêles. Elles ont moins de cellules adipeuses, ce qui est un inconvénient face à l’ostéoporose. Car ces cellules contiennent de l’aromatase, une enzyme capable de transformer l’hormone mâle en oestrogène féminine. À la ménopause, les glandes surrénales continuent de produire cette hormone masculine, ce qui permet aux femmes un peu plus fortes de conserver un peu plus d’oestrogènes que les minces. Chez ces dernières, la perte de densité osseuse est donc plus rapide. « 

CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE « Suffisamment de sport, pour renforcer vos muscles et votre capital osseux. Si votre mère a (eu) de l’ostéoporose, vous êtes vous-même plus à risque. Si vous êtes mince, avec l’un ou l’autre facteur de risque – ménopause précoce, mère concernée par l’os-... – faites une densitométrie osseuse vers 60 ans. Si le médecin diagnostique de l’ostéoporose, associez le traitement à des bisphosphonates et du calcium pour réduire le risque de fracture. Si vous êtes juste à risque, vous pouvez réduire le risque de fracture avec une faible dose d’oestro-gènes naturels. « 

UNE FEMME SUR QUATRE NE RESSENT AUCUN SYMPTÔME À LA MÉNOPAUSE. CELA NE VEUT PAS DIRE QU’ELLE EST EN MEILLEURE SANTÉ.

3 – GRAISSE ABDOMINALE

C’est la convergence de deux processus corporels différents qui sont responsables du développement progressif de la graisse abdominale (dans le ventre et autour). Ce processus démarre souvent quelques années avant la ménopause. « Le processus de vieillissement normal réduit la masse musculaire, assez vite remplacée par du tissu adipeux. Il en résulte un ralentissement du métabolisme, puisque ce sont les muscles qui brûlent le plus de calories, y compris au repos. Un processus encore renforcé par les changements hormonaux. La ménopause modifie pas mal de choses dans le corps, même sans prise de poids. Notamment une répartition plus masculine de la graisse autour de l’abdomen.  » Or, cette graisse abdominale n’est pas inoffensive : le stockage de cellules grasses favorise les inflammations, ce qui peut provoquer, à terme, un problème d’inflammation chronique.  » Il faut savoir que la graisse abdominale augmente aussi l’insensibilité à l’insuline, avec à la clé un risque accru de diabète de type 2, d’hypertension et de cholestérol. « 

CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE Pour lutter contre la graisse abdominale, il faut faire de la musculation pour entretenir ses muscles, ou les renforcer, et ainsi maintenir son métabolisme. Soit en salle de fitness, soit avec un kiné et chez soi. Efforcez-vous de faire deux à trois séances par semaine, en mobilisant tous les grands groupes de muscles.

4 – PEAU ET MUQUEUSES SÈCHES

Sans oestrogènes, la division cellulaire se fait plus lentement dans les couches profondes, régénératrices de la peau, ce qui a pour effet d’affiner progressivement l’épiderme. La peau fabrique également moins d’élastine et de collagène. Elle s’assèche et s’affine, un duvet peut apparaître sur les joues.

Sur la paroi vaginale aussi, le tissu croît et se régénère moins bien. Au bout de quelques années, il peut y avoir atrophie du vagin, ce qui provoque douleurs et brûlures – un peu comme en cas d’infection fongique – lors des rapports sexuels.

CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE POUR VOTRE PEAU Appliquez chaque jour un soin visage adapté, pour lutter contre le relâchement et la déshydratation. La glycérine (hydratation et renouvellement cellulaire), l’hédione (production de sébum) et un filtre UV apporteront nutrition et protection. Vous pouvez également vous supplémenter en oestrogènes naturels.

CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE POUR VOTRE VAGIN Un traitement vaginal permet de prévenir l’atrophie.  » Il a son intérêt même en l’absence de symptômes. Les ovules vaginaux aux hormones offrent un traitement très sûr pour maintenir l’élasticité de la paroi vaginale. « 

5 – CERVEAU

Les oestrogènes jouent également un rôle dans le bon fonctionnement du cerveau – notamment l’irrigation sanguine et la mémoire – et offriraient aussi une certaine protection. On commence à établir un lien de plus en plus clair entre les oestrogènes et la démence. La démence atteint nettement plus souvent les femmes que les hommes. L’effet est encore plus marqué en cas de ménopause précoce. Une série d’études ont pu établir que les femmes qui prennent un THS dès le début de leur ménopause ont 20 % de risques en moins de développer un Alzheimer. Ce qui semble aller dans le sens d’un effet protecteur des oestrogènes contre la maladie.

« Nous menons en ce moment une étude visant à déterminer la quantité et la nature des substances de dégradation du cerveau présentes dans le sang des femmes à la ménopause. Nous comparons leur sang avant de commencer le THS et après avoir utilisé différentes formes de THS. L’objectif est de déterminer quels cocktails d’actifs fonctionnent le mieux pour quel type de femme. Par exemple, il semblerait que les femmes porteuses de la protéine Apo E4, un facteur de risque génétique connu de la maladie d’Alzheimer, auraient intérêt à se supplémenter en oestrogènes naturels. »

La prévention grâce aux hormones de substitution?

 » Par la faute d’une étude mal interprétée voici des années, le traitement hormonal de substitution continue de pâtir d’une image négative. À cause de cela, on continue de lier le THS à un risque accru de cancer du sein. Or, dans l’intervalle, plusieurs études ont démontré que cette thérapie, lorsqu’on l’entame au début de la ménopause, a un effet protecteur notamment sur les maladies cardiovasculaires et l’ostéoporose. Cela dit, on ignore encore quelles sont les femmes qui en bénéficient le plus et celles pour qui ce n’est pas nécessaire. Je pense que ces tests seront disponibles dans quelques années « , conclut le Pr Depypere.

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