C-PAP, cet appareil qui m’a aidé à lutter contre les apnées du sommeil
Le diagnostic est tombé après un test de sommeil: je fais des apnées, et pas qu’un peu ! À 61 ans, me voilà équipé d’un C-PAP. Ce nouvel ami qui partage désormais mes nuits s’est laissé apprivoiser mais les débuts de notre histoire ont été plutôt difficiles.
Cela faisait des mois, voire des années, que j’avais un sommeil très agité et que je me réveillais crevé, même après de longues nuits. Je faisais de véritables bonds de carpe pour me retourner et je voyageais à travers tout le lit. Heureusement d’ailleurs que je dors seul… Mon généraliste m’a conseillé de consulter un spécialiste du sommeil en vue de faire une polysomnographie ou test du sommeil pour détecter un éventuel problème: est-ce que je souffre d’apnées du sommeil? J’ai donc pris rendez-vous chez une pneumologue spécialisée en troubles du sommeil à l’hôpital Chirec Delta qui m’a proposé une date pour le test.
La polysomnographie
Lors de mon arrivée à l’hôpital, je ne suis pas seul dans le service de somnologie. Des hommes, des femmes, jeunes et moins jeunes, patientent sagement avec leur petite valise pour passer la nuit. Vers 20h, chacun prend possession de sa chambre et un technicien vient me poser des capteurs un peu partout sur le corps et la tête, tous reliés par de fins fils à un boîtier placé sur le torse. Pour que tout cet attirail ne s’emmêle pas ou ne se déconnecte pas, on me saucissonne à l’aide de lanières Velcro avant de me souhaiter bonne nuit. En me découvrant dans le miroir de la salle de bain, je suis pris d’un fou rire: je ressemble à un rôti de filet de dinde bien ficelé… Après une nuit pas vraiment bonne, on vient me libérer de mes entraves et je peux rentrer chez moi.
Tous les matins, mes joues sont barrées de lignes rouges, à l’endroit où passent les sangles.
Les résultats
Quelques semaines plus tard, le temps d’analyser les données recueillies, la spécialiste du sommeil m’annonce que je fais des apnées et pas qu’un peu : jusqu’à 50 par heure! Pas étonnant que je dorme si mal. Ce n’est pas une bonne nouvelle parce qu’à long terme cela peut favoriser l’apparition de problèmes cardiaques, d’AVC, de diabète et d’autres joyeusetés.
Pour m’assurer un avenir plus rose, le médecin me propose de m’équiper d’un C-PAP. Je prends rendez-vous avec la technicienne pour « m’appareiller ». Elle me présente une sorte de petite boîte blanche à laquelle est relié un tuyau qui se termine par un masque à placer sous le nez, lui-même attaché sur le crâne à l’aide de lanières Velcro. Une petite démo me prouve que l’appareil ne fait pas de bruit et que le masque n’est pas trop désagréable à porter. On met aussi en garde : il faut que j’utilise le C-PAP au minimum 4 heures par nuit, faute de quoi la mutuelle ne prévoit pas de rembourser le traitement. Avec remboursement, il me coûtera 7,50€ par mois.
La première nuit
Le soir venu, je positionne le masque sous mon nez. Je m’installe dans mon lit, connecte le tuyau au C-PAP posé sur ma table de nuit et bouquine un peu. Grâce l’air pulsé, j’ai l’impression de mieux respirer que d’habitude. Vingt minutes plus tard, j’éteins la lumière et m’allonge sur le côté. Je m’endors assez facilement mais me réveille plusieurs fois la nuit, gêné par le masque et aussi, régulièrement, par le bruit des fuites d’air qui interviennent lorsque je me retourne. Ma nuit est assez courte mais je me réveille plutôt en forme.
Je consulte l’application liée à mon C-PAP sur mon téléphone et découvre que j’ai dormi un peu moins de sept heures et n’ai fait que 8 apnées par heure. Pas mal pour une première ! Les deux nuits suivantes se déroulent de la même manière mais je dors un peu mieux. Je constate que mon sommeil est plus calme: je bouge beaucoup moins. Le quatrième jour, mon nez est encombré et je respire mal, même en journée.
Le matin suivant, je me réveille avec un solide mal au crâne et ce que je pense être une sinusite. J’explique cela par mail à la technicienne qui me dit que c’est un problème classique en début de traitement et me conseille de me procurer un spray nasal qui contient de la cortisone pour me soulager. Spray ou pas, les nuits suivantes sont vraiment pénibles. En outre, j’ai beau ajuster le réglage du masque, les fuites d’air sont nombreuses et particulièrement agaçantes. Du coup, le nombre d’apnées du sommeil remonte à presque 15. Je recontacte la technicienne qui me propose un autre type de masque qui se pose non pas en dessous, mais sur le nez. Apparemment, il sera plus stable et les fuites seront plus rares. Et c’est le cas, je dors mieux avec celui-là.
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Des rails de tram
Mes soucis ne sont pas terminés, loin de là. Tous les matins, mes joues sont barrées de lignes rouges, à l’endroit où passent les sangles. On dirait que je me suis fait tatouer des rails de tram ! En surfant sur le net, je constate que je ne suis pas le seul à présenter ce problème. Ouf, il y une solution: des petits manchons en polar qu’on enfile sur les sangles pour les empêcher de comprimer la peau. J’en commande et les teste immédiatement. Victoire, plus de marques au réveil ! Au bout d’un mois et demi, je refais un test de sommeil, mais cette fois à domicile et avec moins de capteurs, chouette ! Encore un bon mois plus tard, j’ai rendez-vous chez la spécialiste pour un premier bilan. Les résultats sont encourageants, je ne fais plus qu’en moyenne 7 apnées par heure.
Une brique dans le dos
Pour le médecin, le nombre d’apnées reste malgré tout un peu élevé. Lors de l’interprétation du dernier test, elle constate que la majorité des apnées résiduelles se font lorsque je dors sur le dos. Il faudrait que j’évite cette position à l’avenir. Pour ce faire, le médecin me suggère de coudre une brique de yoga en mousse dans le dos d’un t-shirt. N’étant pas un as du fil et de l’aiguille, j’achète un petit sac à dos en toile de parachute.
Le soir venu, j’y glisse la brique de yoga, l’enfile sur mon dos et me glisse dans mon lit. J’éteins les lumières et essaie de m’endormir, convaincu de passer la plus mauvaise nuit de ma vie. A ma plus grande surprise, il n’en est rien. Et je n’ai pas fait plus de 4 apnées par heure ! Cela fait une semaine que je dors désormais avec un C-PAP et un sac à dos… Heureusement, le ridicule ne tue pas. En revanche, si mon sommeil est meilleur et si le nombre d’apnées a baissé, je ne peux toujours pas dire que je me réveille frais et dispos.
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