Cancer: certains patients résistent à l’immunothérapie et on sait maintenant pourquoi
Des chercheurs du Centre de recherche en biologie du cancer (Centrum voor Kankerbiologie, VIB-KU Leuven) et de l’UZ Leuven ont réussi à comprendre pourquoi l’immunothérapie ne fonctionnait pas chez certains patients atteints de mélanome, ouvrant la voie à de nouvelles thérapies, a annoncé mardi l’Institut flamand de biotechnologie (VIB).
L’immunothérapie est un traitement qui vise à stimuler les défenses immunitaires de l’organisme contre les cellules cancéreuses. Cette technique est prometteuse, en particulier pour les patients atteints de cancers de la peau de stades avancés, tels que les mélanomes. Pourtant, la méthode se heurte encore à des difficultés majeures: moins de 50% des patients atteints de mélanome réagissent favorablement à l’immunothérapie. Et la raison pour laquelle la thérapie ne fonctionne pas ou mal chez certaines personnes restait floue jusqu’ici.
Une équipe du Centre pour la biologie du cancer du VIB-KU Leuven, dirigée par le professeur Jean-Christophe Marine, a réussi à décrire les tumeurs à un niveau de détail sans précédent. Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé des échantillons provenant de 20 patients atteints de mélanome et soumis aux thérapies par blocage des points de contrôle immunitaire (ICB) – le traitement standard pour la plupart des patients atteints de mélanome. Avant le début du traitement et trois semaines après, ils ont prélevé des morceaux de peau, qu’ils ont pu analyser en détail par séquençage de l’ARN unicellulaire.
Des cellules qui jouent à cache-cache
Leurs travaux ont permis d’identifier un type de cellule appelé mésenchymateuse – un sous-type proche des cellules souches – lié à une réponse immunitaire réduite. Ces cellules esquivent, en effet, les attaques du système immunitaire, ce qui pourrait amener à une forme de résistance contre l’immunothérapie.
Les chercheurs ont par ailleurs découvert que la capacité des cellules mésenchymateuses à se « cacher » dépendait d’un gène appelé TCF4. Les médicaments qui exploitent ce gène pourraient donc s’avérer être une solution potentielle pour améliorer le succès de l’immunothérapie chez les patients atteints de mélanome, conclut l’équipe de scientifiques, bien que davantage de recherches et d’essais cliniques soient encore indispensables pour y parvenir.
« Grâce aux technologies modernes de séquençage, nous sommes désormais en mesure de comprendre la complexité des tumeurs comme jamais auparavant. Nous pouvons enfin détecter et suivre chaque cellule d’une tumeur et identifier celles qui entravent l’immunothérapie », déclare le professeur Marine. « Nos résultats sont prometteurs: ils pourraient ouvrir la voie à de nouvelles méthodes de traitement si les patients atteints de mélanome ne répondent pas à l’immunothérapie. »
L’étude a été publiée dans la revue scientifique américaine Cell.
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