Cancer de la peau: comment distinguer le vrai du faux
Le cancer de la peau reste le type de cancer avec la plus forte progression dans notre pays. Environ un cancer détecté sur trois est une tumeur cutanée. Avec une bonne protection contre les rayons UV, la plupart des cas peuvent néanmoins être évités. Et pourtant, beaucoup semblent encore être mal informés sur le sujet, estime la Fondation contre le cancer.
Environ 1 personne sur 5 sera confrontée à un cancer de la peau avant l’âge de 75 ans, selon les chiffres du Registre du cancer. Heureusement, la grande majorité de ces cancers sont des carcinomes basocellulaires et spinocellulaires, moins agressifs que les très dangereux mélanomes (qui concernent 9% des cas).
Tous les deux ans, la Fondation contre le cancer suit l’évolution des connaissances, de l’attitude et du comportement des Belges en matière de protection contre les UV par le biais d’une enquête Ipsos. Les résultats du dernier sondage indiquent un net recul des connaissances et des comportements, malgré le sentiment d’être mieux informé.
Brûler à l’ombre
Un grand nombre de fausses croyances sur les effets des rayons UV sont encore véhiculées. Par exemple, les gens sont plus souvent convaincus qu’il suffit de s’enduire de crème solaire une fois par jour, qu’il faut d’abord attraper un coup de soleil pour obtenir un meilleur bronzage ou encore qu’il est impossible d’attraper un coup de soleil à l’ombre. Ces mythes ont été démystifiés depuis longtemps, mais ils sont loin d’être complètement éradiqués.
Le fait que l’on puisse rester au soleil un peu plus longtemps avec un FPS (facteur de protection solaire) plus élevé, qu’il faille faire examiner les taches cutanées suspectes le plus tôt possible et que les coups de soleil répétés pendant l’enfance augmentent le risque de cancer de la peau sont des faits que seules 40 à 73% des personnes interrogées semblaient connaître.
Comportement
En termes de comportement, nous obtenons des résultats inférieurs à ceux d’il y a deux ans. Par exemple, le nombre d’adultes et d’enfants qui attrapent des coups de soleil (graves) reste très élevé. Jusqu’à 1 personne sur 10 déclare que cela s’est produit, alors que ce chiffre était d’à peine 2% en 2011. Le nombre de cas de coups de soleil est à nouveau en hausse, en particulier chez les jeunes de 16 à 24 ans. Or, des études montrent que cinq coups de soleil graves entre 15 et 20 ans augmentent le risque de mélanome de 80%. En outre, 1 personne interrogée sur 3 dans la tranche d’âge de moins de 44 ans déclare préférer attraper un coup de soleil plutôt que de rentrer de vacances sans avoir bronzé. Les attitudes à l’égard de l’utilisation des bancs solaires évoluent toutefois favorablement. Le nombre d’utilisateurs assidus stagne au bas niveau de 9%.
Attention au travail en extérieur
Le groupe le plus exposé aux tumeurs cutanées est celui des travailleurs en extérieur. Environ un Belge sur cinq exerce une activité professionnelle en plein air. C’est précisément ce groupe qui, selon le moniteur UV, a une faible connaissance des dangers du soleil et de la prévention des cancers de la peau. Les travailleurs en extérieur sont également moins convaincus de l’importance d’une bonne protection solaire et croient davantage aux mythes. Chez ce groupe cible, il y a plus souvent des coups de soleil, d’une gravité plus importante, alors qu’ils sont moins sensibles à l’importance de se protéger du soleil.
Les travailleurs en extérieur exposés de manière prolongée aux rayons UV sont 77% plus susceptibles que le reste de la population de développer un carcinome spinocellulaire et une kératose actinique. Il s’agit d’une tache causée par le soleil qui n’est pas maligne en soi, mais qui peut le devenir. En outre, leur risque de développer un carcinome basocellulaire est 43% plus élevé.
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