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Ces couples qui ne font presque plus l’amour !

D’après diverses enquêtes, la moitié des femmes qui vivent en couple reconnaissent souffrir d’un manque de désir sexuel pour leur partenaire. Le problème affecterait aussi un quart des hommes qui ne désirent plus leur conjointe.

Chacun connaît l’excuse classique  » pas ce soir chéri, j’ai mal à la tête « . Il semblerait que cet évitement des relations intimes conjugales deviendrait de plus en plus courant. Il ne se rencontre pas que chez les vieux couples, mais aussi désormais chez les jeunes tourtereaux (voir témoignage). De nombreuses femmes se disent toujours amoureuses de leur conjoint mais ne ressentent pratiquement plus l’envie de faire l’amour.

Tensions conjugales

Cette situation est la cause de tensions conjugales, de conflits et parfois même de divorces. Pour les sexologues, ce syndrome porte un nom : DSH. Il signifie Désir Sexuel Hypoactif. Il affecterait la moitié des femmes adultes. Et ces chiffres ne tiennent compte que des femmes qui déclarent en souffrir. Il ne reprend pas toutes celles qui ont renoncé à la sexualité de façon volontaire et qui sont très heureuses ainsi.

Les femmes victime de DSH n’en souffrent pas directement. Elles se passent très bien de sexualité. Elles disent juste  » ne plus avoir envie « même si rationnellement elles voudraient bien « avoir envie« . Elles réalisent cependant que leur partenaire est frustré, malheureux et insatisfait. Alors, souvent elles se forcent, elles font leur  » devoir conjugal  » (parfois aussi par peur que le partenaire aille voir ailleurs). Ce comportement n’améliore généralement pas la situation car le sexe finit alors par devenir une corvée. Et cette contrainte entraîne des effets sexuels désagréables comme de la douleur ou de l’anorgasmie. Le plus étonnant c’est que ce phénomène touche des femmes qui – au départ – adoraient faire l’amour. Ce ne sont qu’une minorité de femmes avec DSH qui reconnaissent n’avoir jamais aimé la sexualité.

Epuisement

Les sexologues estiment que le phénomène est lié à plusieurs facteurs. D’abord il y a le double travail. Les femmes travaillent à l’extérieur autant que les hommes et en plus elles en font beaucoup plus à la maison. On estime que les femmes travaillent en moyenne deux heures par jour de plus que les hommes.  » Elles sont épuisées, elles n’ont plus d’énergie pour la sexualité » estime le Dr Alexandra Hubin (sexologue du site d’information masantesexuelle.com) qui a consacré sa thèse de doctorat au désir féminin.  » D’ailleurs, les femmes qui dorment mieux et plus longtemps ont en moyenne plus de désir sexuel que les autres » précise t’elle. La société a aussi évolué.

Pascal De Sutter, professeur de sexologie, affirme : « Les femmes doivent désormais mener une carrière tout en gérant la vie familiale. Elles veulent performer sur tous les plans. Elles n’y arrivent pas. Et c’est le désir sexuel qui est affecté. Une baisse de désir sexuel est d’ailleurs parfois le symptôme d’une dépression ou d’un burn-out professionnel.  » Le professeur De Sutter a montré dans une étude que les femmes avec un bon ou un faible désir sexuel avaient des comportements différents.

Modifications d’habitudes de vie

Que faire ? D’après les sexologues, une thérapie de couple ou individuelle n’est pas toujours indispensable. Il suffit parfois de quelques conseils judicieux et de modifications d’habitudes de vie pour changer la situation. Toutefois  » Si l’on ne fait rien, rien ne change. Il ne faut pas croire qu’avec le temps tout s’améliorera.  » Les sexologues estiment que plus la situation dure, plus le désir s’amenuise.  » C’est un peu comme le sport. Plus on reste longtemps sans en faire, plus la reprise est difficile  » précise pascal De Sutter.

Et les hommes ?

On croit que les hommes ont toujours envie de sexe. Cela ne semble plus vrai. Et cela n’a probablement jamais été vrai. Environ 25% des hommes affirment ne pas avoir suffisamment envie de sexualité aux yeux de leur partenaire. C’est le monde à l’envers ! Désormais, de plus en plus de femmes se plaignent de ne pas être satisfaite de la fréquence et de la qualité de la sexualité conjugale. Le bonheur sexuel n’est plus une revendication masculine. On pourrait penser que ces hommes  » hyposexuels  » détournent leur énergie sexuelle vers une quelconque amante ou des aventures extra-conjugales. Or, dans l’immense majorité des cas ce n’est pas l’explication. Ces hommes sont au contraire très fidèles et exclusifs. Ils sont même  » trop  » sages !C’est le sexe en général qui ne les intéresse plus. Ils ne regardent plus les femmes et ont mis leur libido au rencart. Ils cherchent plutôt des câlins, de l’affection et de la tendresse.

Selon Pascal De Sutter: »ce phénomène peut aussi partiellement s’expliquer par l’évolution de notre société. En se comportant de façon de plus en plus « féminine » les hommes ont perdu une partie de leurs pulsions sexuelles de mâles. Par ailleurs, en situation de crise, les hommes deviennent stressés par leur travail ou anxieux de le perdre (ou de ne pas en avoir). Et cela affecte leur fonctionnalité sexuelle. « . Les remèdes existent aussi. L’homme peut faire le choix d’une sexothérapie. Cependant, pour beaucoup d’hommes il est très difficile de concevoir qu’ils ont besoin d’aide dans ce domaine. Leur fierté les empêche souvent de consulter.  » Cela change, je reçois de plus en plus d’hommes de consultation » tempère Alexandra Hubin.

Ou allons nous si le changement climatique s’immisce aussi dans notre lit ? Car ce n’est pas à un réchauffement de la couette que n’on assiste mais à une nouvelle ère glacière. Heureusement, pour ceux qui ne sont pas heureux de cette situation, il existe de nombreux traitements et conseils efficaces. Ouf ! On est rassuré !


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