Comment savoir si j’ai besoin de statines ?
Les inhibiteurs du cholestérol ou statines sont depuis des années l’un des médicaments les plus couramment consommés dans notre pays. Ils sont destinés à abaisser le taux de cholestérol chez les personnes présentant un risque accru de maladie cardiovasculaire. Cependant, il y a aussi des inconvénients. Il faut donc bien s’informer.
Le Centre Fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE) a maintenant développé un nouvel outil pour aider les médecins généralistes et les patients à faire le bon choix.
On estime qu’aujourd’hui, 1,5 million de Belges prennent un inhibiteur du cholestérol. Environ un quart des personnes de plus de 40 ans prennent ce médicament. Selon le Centre d’Expertise, ces produits sont très utiles pour réduire le taux de cholestérol chez les personnes souffrant d’un grave problème cardiovasculaire (comme une crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral...) . Grâce aux statines – qui abaissent considérablement le taux de cholestérol -, le risque de rechute est moindre.
En outre, un grand nombre d’utilisateurs de statines – environ 88 % de tous les utilisateurs – n’ont jamais connu un tel incident cardiovasculaire. « C’est précisément pour ce groupe que les bénéfices potentiels du médicament sont moins importants. Ils varient en fonction du risque individuel du patient« , c’est ainsi que le KCE décrit la situation. Par exemple, ce risque individuel de maladie cardiovasculaire dépend entre autres d’une combinaison de prédispositions familiales, d’habitudes de tabagisme, d’obésité, d’hypertension artérielle, d’antécédents de maladie cardiovasculaire et de diabète.
Le revers de la médaille est que si les statines peuvent effectivement réduire le taux de cholestérol de manière très significative, dans un certain nombre de cas, elles ont également des effets secondaires. L’effet indésirable le plus connu est une douleur musculaire (environ 5%). Et dans de rares cas, les statines peuvent aussi provoquer le diabète.
Outil de décision
Dans un monde idéal, la décision de commencer un traitement avec des statines est prise aussi bien par le médecin que le patient, d’un commun accord. En réalité, c’est encore trop souvent le médecin qui prend cette décision, selon la KCE. Afin d’entamer le dialogue sur les statines, ils ont alors développé un outil d’aide interactif pour les médecins généralistes (www.statines.kce.be). Lors de la consultation, le médecin généraliste peut en profiter pour discuter avec son patient des avantages et des inconvénients potentiels des statines par rapport à sa situation. Le patient peut faire imprimer les résultats obtenus grâce à l’outil et les lire tranquillement chez lui avant de prendre une décision.
La première étape dans la lutte contre l’excès de cholestérol reste l’adaptation du mode de vie, souligne une fois de plus le KCE. Mais ces efforts ont des limites, car nous n’absorbons que 20 % du cholestérol total via notre alimentation. La grande majorité vient de notre propre foie et nous n’avons aucune influence à ce niveau-là.
Que pouvez-vous faire grâce à l’alimentation et au mode de vie
« Le cholestérol présent dans l’alimentation a donc relativement peu d’impact sur le cholestérol total, mais chaque petit effort aide déjà beaucoup. On peut, par exemple, limiter la teneur en acides gras saturés (on en trouve dans l’huile de palme et de coco). D’autant que ces acides ont également un impact sur le taux de cholestérol dans le sang. Vérifiez la teneur en acides gras saturés sur les étiquettes des aliments : il est préférable d’en limiter les quantités à 20 grammes par jour.
Concrètement : les fruits de mer ou les crustacés sont riches en cholestérol mais sont toujours autorisés au menu car ils contiennent que peu d’acides gras. C’est différent pour de nombreux produits d’origine animale comme les viandes ou les fromages fondus, le beurre et la crème, où le cholestérol animal est combiné avec des acides gras saturés », explique le Dr Freddy Van de Casseye (Ligue belge de cardiologie). Selon des études, remplacer les graisses saturées par des graisses insaturées (graines de lin, colza, soja, noix, etc.) contenant des acides gras oméga 3 (bénéfiques pour la santé) réduit considérablement le risque de maladie coronarienne.
Faire plus d’exercice augmente les quantités de cholestérol HDL (également bénéfique) dans le sang. Selon le cardiologue Ernst Rietzschel, la protection offerte par l’activité physique va beaucoup plus loin : « L’exercice a également un important effet anti-inflammatoire et limite ainsi les conséquences de l’artériosclérose. L’idéal est de faire de l’exercice pendant une demi-heure quatre fois par semaine ou un jour sur deux. Il ne doit pas s’agir d’une activité physique trop intense, mais une qui vous rend légèrement moite, en sueur et à bout de souffle. Il faut par exemple mettre l’accent sur des sports dynamiques tels que la marche vigoureuse, la marche calme, la natation... En Bref, des sports qui favorisent la forme physique ».
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